Le pacte Atlantique
Liberté de l'Esprit
avril 1949
La discussion pour ou contre le pacte
Atlantique, dans la mesure où elle met aux prises communistes et
anticommunistes, est inévitablement aussi stérile que tout autre
dialogue entre des hommes qui ne parlent pas la même langue. Les
communistes concentrent leurs attaques moins sur le pacte lui-même
que sur l'ensemble d'une diplomatie qui lie l'Europe occidentale
aux États-Unis d'Amérique. Quant aux anticommunistes, ils ont
tendance à approuver le pacte pour la simple raison que les
communistes le condamnent. Aussi est-il heureux qu'un philosophe
catholique ait, par un article retentissant, ouvert le vrai débat.
Je ne suis d'accord sur aucun point avec M. Gilson, je tiens
certaines de ses expressions pour insensées. Malgré tout, je me
suis réjoui qu'un écrivain ait le courage, au milieu de cette
conspiration du silence, d'exprimer publiquement ses inquiétudes et
ses doutes. Il serait lamentable que le gouvernement engageât le
pays, sans même que les citoyens eussent la chance d'entendre les
arguments contraires et de peser leur décision.
L'argumentation de M. Gilson porte
essentiellement sur la rédaction du traité. On sait que le Sénat
américain, jaloux de maintenir sa prérogative constitutionnelle de
déclarer la guerre, refuse de souscrire à un engagement
d'assistance militaire automatique, en cas d'agression. Or, si l'on
pose comme M. Gilson: "Ce qu'ils ne promettront pas ne sera pas
promis, ce qui n'aura pas été promis ne sera pas tenu", on est
amené à conclure que le refus du Sénat peut équivaloir à un refus
d'intervention militaire.
On pourrait dire que demi-engagement vaut
mieux que pas d'engagement du tout. Telle n'est pas la pensée de M.
Gilson. La réflexion sur le texte du traité l'amène à formuler
l'alternative dans les termes suivants: "Nous n'avons d'autre choix
qu'entre un engagement non point moral mais militaire des
États-Unis, avec toutes les précisions qu'il requiert; ou bien si
les États-Unis refusent de se battre en Europe, ce qui est leur
droit, notre refus de nous sacrifier pour les États-Unis, ce qui
est le nôtre". Conclusion? Une neutralité de l'Europe, "pourvu
qu'elle soit fortement armée", lui donnerait plutôt une chance de
moins d'être envahie.
Il convient de discuter sérieusement
l'argument de M. Gilson (seul l'engagement militaire explicite des
États-Unis aurait une valeur) ainsi que la conclusion qu'il en tire
(une neutralité armée vaudrait mieux que le pacte Atlantique). Ce
que l'on a du mal à discuter sans passion, ce sont des formules
comme: on est disposé à nous "acheter" avec des dollars, "notre
sang et une troisième invasion de l'Occident". De telles formules
gratuitement injurieuses, sont indignes d'un homme sérieux. Si les
Américains nous donnent des armes, ils n'achèteront pas
leur
sécurité, ils nous offriront une chance d'accroître
la nôtre
. Ils ne nous entraînent pas dans une querelle qui leur serait
propre avec l'Union soviétique, ils nous permettent de prendre part
à un combat qui est le nôtre autant que le leur.Rien n'est plus faux que l'idée, habilement
répandue, selon laquelle le conflit actuel tiendrait uniquement au
choc de deux volontés de puissances, de deux impérialismes qu'il
conviendrait de mettre sur le même plan. Quand les petits pays
européens, avant 1939, présentaient en ces termes le conflit entre
l'Allemagne hitlérienne et les démocraties franco-britanniques,
nous protestions à juste titre. Le conflit n'était pas entre
Allemands d'une part, Français et Britanniques de l'autre: il était
entre les Allemands et tous ceux que menaçait la volonté
hitlérienne de conquête, c'est-à-dire au moins tous les peuples de
l'Europe. De même, aujourd'hui, le conflit oppose la volonté
soviétique de conquête et tous les peuples qui ne veulent pas de la
"libération" stalinienne.
Pourquoi les petits pays européens ne
voulaient-ils pas reconnaître, avant 1939, ce qui nous paraissait
une vérité aveuglante? Ils savaient aussi bien que nous, que la
défaite des démocraties occidentales aurait entraîné leur
asservissement, mais ils espéraient que les grandes puissances
arrêteraient ou réduiraient l'impérialisme hitlérien sans qu'ils
aient eux-mêmes à combattre. La Norvège, la Hollande et la Belgique
reconnurent trop tard qu'un tel raisonnement était illusoire. La
Suède et la Suisse, chacune pour des raisons différentes,
parvinrent à maintenir jusqu'au bout leur neutralité. La Norvège et
la Suède ne parviennent pas aujourd'hui à s'entendre, précisément
parce que la première ne croit plus à la possibilité de se tenir en
dehors d'une conflagration mondiale et que la deuxième conserve
l'espoir d'y parvenir.
La France est désormais entre l'Union
soviétique et les États-Unis, dans la situation où se trouvaient la
Belgique et la Hollande entre la France et l'Allemagne. Aux
dimensions actuelles de la politique mondiale, la France est
comparable à ce qu'était la Belgique, hier, dans le cadre européen.
Du même coup, il devient absurde d'accuser les États-Unis d'acheter
"notre sang" avec des dollars. Quand nous demandions à la Belgique,
avant 1939, de prendre parti à l'avance, nous n'achetions pas notre
sécurité avec le sang des Belges, nous augmentions les chances
d'éviter la guerre, et les Belges auraient accru eux-mêmes leur
chance d'éviter l'invasion en cas de guerre.
Il en irait ainsi, objectera M. Gilson, si
le gouvernement et le Congrès des États-Unis s'engageaient
formellement à nous défendre, en cas d'agression. Mais le Congrès
entend réserver sa libre décision, car les Américains tiennent ce
qu'ils ont promis, mais ils ne tiennent pas plus que ce qu'ils ont
promis. Ne nous lançons pas dans une controverse de psychologie
nationale. Demandons-nous seulement si M. Gilson, seul entre tous
les commentateurs des cinq continents, a tort ou raison de penser
que la lettre du pacte a une importance décisive. Précisons encore
la question: la lettre du pacte détermine-t-elle à l'avance
l'attitude des Américains en cas de crise? La lettre du pacte
détermine-t-elle la portée que lui reconnaîtra Staline?
En l'état actuel de la constellation
politico-militaire, l'armée soviétique ne saurait attaquer la
France sans se heurter aux forces américaines stationnées en
Allemagne. Aussi longtemps que l'occupation se prolongera, nous
jouirons d'une garantie supérieure à celle qu'aucun traité pourrait
nous assurer. On fera observer en passant que la Norvège seule
n'est pas dans ce cas et que, pourtant, voisine de l'Union
soviétique, elle affronte courageusement le risque, fidèle à ce qui
fut, dans un récent passé, la thèse, sinon la pratique, de la
France: on n'apaise pas le monstre en faisant vœu de
non-résistance. Le courage tranquille est une meilleure sauvegarde
que la lâcheté.
Depuis 1945, l'armée soviétique a les
moyens matériels d'atteindre les côtes atlantiques en quelques
jours. Imagine-t-on qu'elle s'est arrêtée d'elle-même, parce que
les maîtres du Kremlin ne souhaitaient pas l'expansion de leur
doctrine et de leur puissance. Pourquoi les Soviétiques se sont-ils
abstenus d'occuper militairement les secteurs occidentaux de
Berlin, d'interrompre le trafic aérien, sinon parce qu'ils
craignaient qu'une telle initiative fût tenue à Washington pour un
casus belli
?L'Europe occidentale a été sauvée du sort
qui a frappé l'Europe orientale par la force américaine. C'est la
crainte d'une guerre générale qui a fixé sur place l'armée
soviétique. Autrement dit, l'Europe occidentale doit sa précaire
sécurité à la puissance des États-Unis. Si l'on désigne le camp
antisoviétique comme le camp américain, c'est que les États-Unis
constituent, à l'heure présente, la seule puissance capable
d'inspirer respect à l'Union soviétique et qu'à ce titre, ils
prennent partout la conduite de la résistance à l'impérialisme
russo-communiste.
Les subtilités de rédaction ne changent
rien à cette situation de fait, au moins pour les années à venir.
En irait-il autrement le jour où les armées américaines ne seraient
plus en Europe? Ce jour-là, aurions-nous à craindre d'être livrés
seuls à une troisième invasion? Pour mon compte, je ne partage pas
le pessimisme de l'éminent spécialiste de la philosophie du
moyen-âge. Il me paraît improbable que les États-Unis, dans
l'avenir prévisible, se désintéressent de l'Europe et tolèrent,
sans riposte militaire, l'installation des armées soviétiques à
Calais et à Brest. Au reste, admettons que le pacte Atlantique ne
nous donne pas, sur ce point, une garantie absolue. Admettons que
le Congrès, d'ici cinq ou dix ans, ne se tienne pas pour engagé par
les formules auxquelles le 81e Congrès va souscrire. En quoi ce
risque serait-il atténué s'il n'y avait pas de pacte du tout?
Affirmer que tout dépend des mots employés est, en vérité, un défi
au bon sens. Toute l'expérience historique dément ce fétichisme du
texte. Les juristes français ont complaisamment élaboré, au
printemps de 1938, des raisonnements subtils pour justifier
l'abandon de la Tchécoslovaquie. Les hommes politiques n'auraient
pas agi autrement qu'ils ne le firent si les juristes n'avaient
rien trouvé.
Pas plus que l'attitude des États-Unis
n'est déterminée par la lettre du traité, l'interprétation des
Russes ne dépendra des mots choisis. La diplomatie soviétique a
poussé jusqu'au bout la mise au pas du glacis. Elle n'a agi,
au-delà du rideau de fer, que par la propagande et les partis à sa
dévotion. Personne ne dira qu'après la signature du pacte de
l'Atlantique, les mêmes hommes du Politburo vont conclure
triomphalement, des propos de M. Connally ou de la timide audace de
M. Vanderberg, que la route est libre et que les États-Unis
n'useraient pas de la force pour la sécurité de l'Atlantique
Nord!
Je pense, pour mon compte, que le pacte
Atlantique ne modifie pas sensiblement la situation de fait.
L'Europe occidentale sera protégée demain par la force américaine,
comme elle l'est aujourd'hui. Le pacte Atlantique n'apprendra rien
à Staline qu'il ne sache déjà, à savoir qu'une agression militaire,
sur le vieux continent, constituerait, selon toute probabilité, un
casus belli
. Plus l'engagement d'assistance mutuelle sera rédigé en termes
précis, plus il impliquera l'automatisme d'intervention, plus il
fera impression sur les réalistes du Kremlin: nous ferons
volontiers cette concession à la thèse de M. Gilson, mais
l'essentiel n'est pas là et ne saurait être inscrit dans les
textes. La présence américaine, symbolisée par quelques contingents
en Allemagne, la puissance industrielle et atomique, au loin,
voilà, pour l'heure, la garantie de la sécurité française. Cette
sécurité sera maintenue demain dans la mesure où, sur place, la
preuve continuera d'apparaître de la présence américaine où, de
l'autre côté de l'Atlantique, les forces virtuelles resteront
supérieures à celles de l'agresseur éventuel.On a peine à croire que de telles
évidences, de telles banalités échappent à un philosophe qui n'a
jamais passé pour un émule du Professeur Nimbus, dont l'expérience
du monde et le sens du réel sont, au contraire, réputés. On incline
donc à chercher les raisons profondes de cette polémique, en
elle-même incompréhensible.
Peut-être la phrase dans laquelle M. Gilson
envisage que les États-Unis "refusent de se battre
en
Europe", nous donne-t-elle un début de réponse. Car il glisse, avec
une confondante légèreté, d'un sujet à un autre. Un pacte
d'assistance mutuelle, si rigoureux ou automatique qu'on l'imagine,
imposera aux États-Unis de se battre
pour
l'Europe, non de se battre
en
Europe. Ou encore, si l'on préfère, les États-Unis seront tenus de
faire la guerre aux Russes si ceux-ci attaquent la Hollande, la
Belgique ou la France, ils ne seront pas tenus d'envoyer un corps
expéditionnaire sur le Rhin ou sur la Seine. La déclaration de
guerre relève d'un engagement diplomatique souscrit à l'avance,
l'envoi d'un corps expéditionnaire d'une stratégie dont les grandes
lignes peuvent être tracées à l'avance par les états-majors alliés,
mais qui n'est pas incluse dans le pacte lui-même. M. Gilson met en
doute que les États-Unis se battent
pour
l'Europe alors qu'au fond, me semble-t-il, il craint surtout qu'ils
ne se battent pas, ou ne se battent pas assez,
en
Europe.Là est, sans aucun doute, l'incertitude la
plus grave. Le pacte Atlantique, d'après ses instigateurs, a pour
objectif d'éviter la guerre en démontrant à l'avance la puissance
de la coalition qui se dresserait contre l'agresseur. Soit! Mais, à
l'heure présente, les signataires européens du pacte sont presque
désarmés (à l'exception de la Grande-Bretagne). L'état-major
européen offre une cible facile à la propagande du Kominform, il
n'impressionne certainement pas les hommes du Kremlin.
À partir de là se posent des problèmes
multiples, réels, qu'il conviendrait de soumettre à
l'opinion.
L'Europe occidentale doit-elle réarmer? Et
à quelle allure? Combien de divisions seraient nécessaires pour
arrêter quelques semaines une éventuelle agression de l'armée
soviétique? L'état-major américain est-il disposé à livrer une
grande bataille pour sauver l'Europe occidentale de l'invasion? Ou
bien, compte-t-il réduire l'Union soviétique par l'emploi
prédominant de l'aviation, sans se soucier exagérément des
territoires momentanément abandonnés à l'ennemi? À n'en pas douter,
là risque de se glisser un malentendu entre les États-Unis et ses
partenaires du pacte Atlantique. Ceux-ci souhaitent d'être protégés
de la guerre par la promesse d'intervention américaine, mais aussi
d'être protégés de l'invasion si, malgré tout, la guerre devait
éclater. Les États-Unis sont prêts à s'engager, autant que le
permet leur constitution, sur le premier point, mais non sur le
deuxième. Ils ne peuvent pas promettre de sauver de l'invasion tous
les pays que l'armée soviétique serait susceptible de prendre en
otages.
On dira que le
lease-lend
est précisément destiné à surmonter cette contradiction. France,
Benelux, Norvège recevraient leurs armes de ce qui fut naguère
"l'arsenal des démocraties". Admettons que le Congrès vote un ou
deux milliards de dollars pour le
lease-lend
à l'Europe. Les pays du pacte de Bruxelles auraient au moins
accompli un geste symbolique, manifesté leur résolution de se
défendre. Quant aux conséquences militaires de ce réarmement, on ne
saurait les apprécier qu'en discutant les chiffres, ce qui
dépasserait le cadre de cet article.Si l'on envisage les prochaines années (à
moins que les Alliés ne consentent au réarmement de l'Allemagne
occidentale), les perspectives apparaissent sombres. La
Grande-Bretagne ne possédera pas beaucoup de divisions
immédiatement disponibles, les troupes américaines d'occupation
sont peu nombreuses. La France a-t-elle les moyens économiques
d'entretenir vingt à trente divisions, même si elle reçoit du
dehors l'équipement lourd?
Il est donc bien loin d'être démontré que
le pacte Atlantique, même complété par le
lease-lend
, assure notre sécurité contre l'invasion. Mais une autre politique
l'assurerait-elle davantage? M. Gilson suggère que la neutralité de
l'Europe vaudrait mieux "pourvu qu'elle soit fortement armée". On a
presque honte de discuter de telles propositions. Comment l'Europe,
en l'état actuel des choses, pourrait-elle réarmer toute seule? Si
elle était capable d'un "fort armement", elle n'aurait nul besoin
d'être neutre, elle aurait, au contraire, tout avantage à
multiplier sa propre force par celle des États-Unis. La vraie
question se pose, de toute évidence, pour une Europe peu armée, qui
n'a d'autre protection contre la guerre que la puissance lointaine
des États-Unis et qui n'a pas de protection contre l'invasion, en
cas de guerre.Une Europe neutre aurait-elle une meilleure
chance d'éviter l'invasion en ayant l'air de ne pas choisir son
camp? À vrai dire, je vois mal en quoi une telle attitude nous
servirait. Nous aurions encore moins d'armes, sans désarmer la
colère du tyran. Du simple fait que nous acceptons le plan Marshall
et que nous n'acceptons pas le règne des staliniens, nous nous
rangeons dans le camp "impérialiste". Une prétendue neutralité n'y
changerait rien. Aux yeux des prophètes armés d'une religion
conquérante, quiconque n'est pas converti est un hérétique, donc un
ennemi. Stratégiquement, pour que l'Europe pût rester en dehors
d'un éventuel conflit entre États-Unis et Union soviétiques, il
faudrait que l'explosion se produisît en quelque autre point du
monde (ce que M. Gilson ne semble pas envisager puisqu'il souhaite
un engagement automatique qui nous lierait tout autant que les
États-Unis). Même en ce cas, on voit mal que l'Union soviétique
puisse mépriser les ressources de charbon, d'acier, d'ouvriers
qualifiés et de techniciens qui font de l'Europe occidentale, en
dépit de son abaissement, une des grandes puissances industrielles
du monde.
La formule de la neutralité, même de la
neutralité armée, est caractéristique de ce refus d'affronter le
réel, de ce désir d'évasion qui caractérisent, à l'heure actuelle,
une large fraction de l'
intelligentzia
occidentale. Une Europe, assez puissante pour défier la menace
soviétique et, par conséquent, pour se réserver une entière liberté
d'action, qui n'en serait partisan? Mais qui ne voit également
qu'il s'agit, à l'heure présente, d'un rêve et non d'une
possibilité prochaine? La formule de la neutralité séduit
l'intellectuel d'Europe. Elle lui permet de s'élever au-dessus des
systèmes aux prises, de s'instituer juge ou conciliateur et de
compenser fictivement la faiblesse matérielle du vieux continent
par une prétendue supériorité morale. En fait, l'intellectuel
confond deux plans distincts: on peut être partisan d'un système
mixte ou composite, à mi-chemin du soviétisme et du capitalisme
américain, mais il ne s'ensuit pas que l'on puisse, politiquement,
stratégiquement, demeurer neutre. Le travaillisme britannique fait
partie du camp américain sans pour autant, accepter les impératifs
de Wall Street. Par naïveté ou par calcul, on confond les
préférences pour un socialisme occidental avec une neutralité
diplomatique. La prétendue alternative du pacte Atlantique et de la
neutralité armée suggère un renversement des relations effectives
entre l'Europe et les États-Unis. Nous devons notre liberté
provisoire à la protection américaine. Nous sommes sans armes, nous
recevons un milliard de dollars par an aux frais du contribuable
américain. Voici qu'un illustre professeur prend la parole et
invite "les Français à ne pas se sacrifier pour les États-Unis": du
coup, l'humiliation est "surmontée". Notre vanité y trouve son
compte: mais non la vérité.