Comment la méditation guérit-elle ?
Outre surmonter la séparation, les pratiques
méditatives de base proposées dans ce livre (notamment au chapitre
6) contribuent au rétablissement de diverses
façons :
Amour et relation avec soi-même : d’après les recherches du Dr Dean Ornish, l’amour est le facteur le plus important dans le rétablissement, dépassant même l’alimentation et l’exercice. Pour guérir votre cœur, vous devez l’ouvrir – ses découvertes ont été corroborées par des études sur le cancer, le sida et autres maladies très graves. En vous mettant en contact avec l’amour dans votre cœur (qui, comme je l’ai déjà dit, n’est pas uniquement une émotion mais une expression directe de l’être lui-même), la méditation nourrit vos organes internes et l’ensemble de votre organisme psychophysiologique.
Apaisement de la tension et du stress : en vous apprenant à détendre le corps et apaiser l’esprit (voir chapitre 6), la méditation prévient dans un premier temps la maladie puisqu’elle en réduit l’une des principales causes, le stress, à l’origine de maladies cardiaques, de troubles gastrointestinaux et de céphalées par tension nerveuse. Jon Kabat-Zinn en particulier, auteur du best-seller Où tu vas, tu es, a mis au point un programme de réduction du stress fondé sur la pratique bouddhiste de la pleine conscience qui enseigne aux participants le moyen de réduire leur stress au cours de la méditation et d’étendre les bénéfices de leur pratique à tous les domaines de leur vie. (Pour en savoir plus sur le travail de Kabat-Zinn, voyez le chapitre 2.)
Retrouver son alignement et son équilibre : les pratiques curatives traditionnelles comme l’Ayurveda (médecine traditionnelle indienne à base d’herbes et d’une bonne alimentation) ou la médecine chinoise, ainsi que des approches plus courantes comme la chiropraxie ou l’ostéopathie sont fondées sur le fait que le corps devient malade lorsqu’il est déséquilibré ou n’est plus aligné. La méditation permet alors de ralentir l’esprit pour le mettre au rythme de la respiration, ce qui rétablit l’équilibre et l’harmonie avec le corps, facilitant la guérison. S’asseoir le dos droit (voir chapitre 7) permet en outre de placer la colonne vertébrale en ligne et favorise la circulation libre de l’énergie vitale à travers l’ensemble du corps, stimulant le bien-être physique et psychologique.
L’ouverture et l’assouplissement : comme la plupart des malades, vous avez peut-être tendance à perdre patience ou vous énerver contre vous-même lorsque vous êtes blessé ou que vous n’êtes pas bien. Certains émettent même des jugements sévères, comme si être malade était quelque chose de mal ou de répréhensible. Malheureusement, ces émotions négatives amplifient souvent la souffrance – et peuvent même aggraver la maladie – en contribuant à vous contracter et vous crisper. La pratique régulière de la méditation permet de développer l’ouverture à votre expérience, si déplaisante soit-elle, et l’assouplissement tout autour, et non pas de la juger ou de la repousser.
Créer un espace pour l’ensemble de vos émotions : en acceptant votre expérience dans la méditation, vous créez un environnement accueillant dans lequel vos sentiments peuvent bouillonner et se libérer au lieu d’être supprimés ou extériorisés. (Pour savoir comment méditer sur les émotions, voyez le chapitre 10.) Plusieurs études montrent que les sentiments non exprimés et enfermés dans le corps forment des foyers de tension et de stress pouvant plus tard jouer un rôle dans le développement de maladies graves comme le cancer ou les maladies cardiaques. De plus, être capable d’éprouver pleinement ses sentiments rend naturellement plus enjoué – et donc en meilleure santé.
L’harmonie, la joie et le bien-être : les qualités positives comme le bonheur, la joie ou la paix ne proviennent pas de l’extérieur, ou d’une tierce personne. Elles montent spontanément et naturellement de votre for intérieur, comme l’eau jaillissant d’une source. La seule chose à faire est de créer l’environnement intérieur adéquat, comme vous le faites en méditant. Des chercheurs occidentaux ont démontré que ces qualités positives étaient en corrélation avec une foule de réponses corporelles positives depuis la baisse de la tension artérielle et une meilleure réponse immunitaire à la libération d’analgésiques naturels appelés bêta endorphines. (Pour en savoir plus sur les bienfaits de la méditation sur la santé, voyez le chapitre 2.)
Se libérer de l’auto-attachement et des schémas habituels : au bout du compte, c’est l’illusion (que nous partageons tous) d’être un individu séparé, isolé et coupé des autres et du reste de la vie, qui se trouve au cœur de toute la souffrance et le stress. Selon le maître tibétain Tulku Thondup, auteur de L’Infini Pouvoir de guérison de l’esprit selon le bouddhisme tibétain, « vivre en paix, libéré des afflictions émotionnelles et détaché de l’attachement au « soi » est la médecine suprême pour la santé mentale et physique ». Au fur et à mesure que vous pénétrez vos schémas habituels (dont les racines profondes se trouvent à la fois au niveau du corps et au niveau de l’esprit) puis lâchez prise, vous devenez moins réactif émotionnellement (ce qui diminue votre stress) et plus réceptif positivement (voire joyeusement) au déroulement des événements de votre vie.
S’éveiller à la dimension spirituelle : Herbert Benson, professeur à l’université de médecine de Harvard, a mis au point une technique appelée la « réponse relaxante » (voir chapitre 2) fondée sur l’étude de personnes répétant un mot ou une expression simple (mantra). Au fil des années, il s’est rendu compte que plus le mantra avait de sens, plus la technique parvenait efficacement à détendre le corps et favoriser la guérison. « Si vous êtes intimement persuadé de votre philosophie personnelle ou de votre foi religieuse », déclare-t-il dans Beyond the Relaxation Response, « vous êtes très capable d’accomplir des exploits mentaux et physiques extraordinaires sur lesquels {nous} ne pouvons que spéculer ». En d’autres termes, vous augmentez les pouvoirs curatifs de la méditation lorsque vous élargissez votre conscience pour y englober une dimension spirituelle de l’être.
