La méditation dans le judaïsme : se rapprocher de Dieu
Selon Rami Shapiro, rabbin du temple Beth Or de Miami en Floride et auteur d’un ouvrage intitulé Wisdom of the Jewish Sages, les interprètes mystiques de la Bible ont trouvé la preuve d’une pratique de la méditation remontant à Abraham, fondateur du Judaïsme. Les prophètes de l’Ancien Testament entraient apparemment dans des états de conscience modifiée grâce au jeun et aux pratiques ascétiques. Les mystiques des premiers siècles apr. J.-C., méditaient sur une vision du prophète Ézéchiel.
Mais la première méditation juive formelle, poursuit Shapiro, était centrée sur l’alphabet hébreux considéré comme le langage divin à travers lequel Dieu avait créé le monde. « Voir l’alphabet » explique Shapiro « revenait à voir la source de la création et donc à ne plus faire qu’un avec le Créateur lui-même. »
À l’image des pratiquants de toutes les religions centrées sur Dieu, les méditants juifs utilisaient des phrases sacrées ou des versets de la Bible comme mantras pour se rapprocher de Dieu. Comme le disait un grand maître hassidique à propos de l’expression r’bono shel olam, (qui signifie maître de l’univers), si vous la répétez en continu, vous parvenez à l’union avec Dieu. Et c’est précisément cette union que recherche la méditation juive.
À l’instar du christianisme, l’influence orientale de ces dernières années a fait ressurgir les traditions méditatives dans le judaïsme. Des rabbins comme Shapiro (qui pratique la méditation zen) et David Cooper (qui s’est formé à la méditation en pleine conscience du bouddhisme) contribuent à la renaissance de la méditation juive en élaborant une nouvelle synthèse des techniques anciennes d’Orient et d’Occident.
