La méditation chrétienne : la pratique de la prière contemplative
L’équivalent chrétien de la méditation, appelé prière contemplative, remonte à Jésus-Christ lui-même qui jeûna et pria dans le désert pendant 40 jours et 40 nuits. Dans la contemplation, dit le Père Thomas Keating, dont la « prière centralisante » a permis de raviver l’intérêt dans la méditation chrétienne, vous ouvrez votre conscience et votre cœur à Dieu, le mystère ultime qui demeure dans les profondeurs de votre être, hors de portée de l’esprit. (Reportez-vous à l’encadré page suivante pour en savoir plus sur la pratique enseignée par le Père Keating.)
Après Jésus, les premiers grands méditants chrétiens furent les pères du désert d’Égypte et de Palestine au IIIe et IVe siècle qui vivaient dans une solitude quasi totale et cultivaient la conscience de la présence divine à travers la répétition d’une expression sacrée. Leurs descendants directs, les moines, nonnes et mystiques de l’Europe médiévale utilisaient la pratique contemplative qui consiste à répéter et ruminer un passage biblique (à ne pas confondre avec le fait d’y réfléchir ou de l’analyser !) jusqu’à ce que sa signification profonde se révèle à l’esprit. Ces deux pratiques, explique le Père Keating, rappellent l’admonition de Jésus « Quand vous priez, allez dans votre placard, dans votre être le plus intime et verrouillez la porte ».
Dans les Églises orthodoxes de Grèce et d’Europe de l’Est, les moines se livraient depuis longtemps à des pratiques similaires, combinant des prosternations et la répétition du Notre Père « Seigneur, ait pitié de moi pauvre pêcheur » jusqu’à ce que toutes ces pratiques s’arrêtent brusquement pour révéler un silence intérieur rempli d’amour et de béatitude.
Au cours des dernières années, de nombreux ministres et moines chrétiens ont été influencés par les maîtres hindous et bouddhistes, de plus en plus présents en Occident. Certains ont même adapté les pratiques orientales pour répondre aux besoins des chrétiens. D’autres, comme le Père Keating, se sont penchés sur leurs propres racines contemplatives pour ressusciter des pratiques qui étaient devenues complètement obsolètes.