Quelle est la différence entre les pensées et les sentiments ?

Au cours de ma carrière de psychothérapeute, je me suis rendu compte que beaucoup de personnes avaient des difficultés à distinguer les pensées des sentiments. Lorsque je leur demandais par exemple « que ressentez-vous ? », elles me répondaient : « Il me semble que je ne devrais plus être aussi ouvert avec mon partenaire. » C’est bien souvent par un jugement et non un sentiment qu’elles réagissaient. Voici quelques indications qui vous aideront à bien faire la différence :

  • Illustration Les sentiments provoquent des sensations reconnaissables au niveau corporel. La colère se traduit physiquement par une tension dans les épaules et les mâchoires ainsi qu’une montée d’énergie derrière la tête. La tristesse, inversement, se manifeste par une sensation de lourdeur au niveau de la poitrine et du cœur et de congestion des sinus et de la gorge. Par la pratique de la méditation, vous découvrirez comment faire l’expérience de vos sentiments sous forme de sensations, en les dissociant des pensées et histoires qui les perpétuent. (Pour en savoir plus sur la méditation sur les pensées et les sentiments, reportez-vous au chapitre 10.)
  • Illustration Les pensées sont les images, les souvenirs, les convictions, les jugements et les réflexions qui traversent votre esprit, générant bien souvent des sentiments. Vous pouvez vous entraîner à découper les sentiments forts en différentes parties, en vous posant les questions suivantes : quelles pensées et images me donnent ce sentiment ? Qu’est-ce que je ressens physiquement en ce moment même, en dehors de mes pensées ?

Non satisfaites de générer des sentiments, les pensées se font souvent passer pour des sentiments (occultant les vôtres), essayent de vous éloigner de ces sentiments, de les juger ou de les supprimer. Plus vous parviendrez à prendre part à votre expérience intérieure et à l’exprimer avec clarté et conscience, plus vous parviendrez à démêler vos sentiments de vos pensées.

  • Illustration Émotions intenses ou récurrentes : comme un film d’action ou une comédie romanesque qui vous emporte sur une montagne russe d’émotions, les fictions que se joue votre esprit provoquent leur lot de sentiments. Si vous essayez de trouver comment ramasser un beau pactole en Bourse ou inviter la femme (ou l’homme) hyper craquante que vous venez juste de rencontrer au boulot, vous êtes en proie à l’angoisse, l’excitation ou le désir. Si au contraire, une injustice ou une malveillance dont vous avez été récemment victime vous obsède, vous ressentirez de la tristesse, du chagrin, de l’indignation ou de la rancune. Toutes ces émotions se répercutent bien évidemment sur le corps (hausse de tension, contraction cardiaque, ondes d’énergie dans le ventre et derrière la tête).
    Illustration Certains de ces sentiments sont agréables, d’autres déplaisants voire douloureux. Mais les émotions qu’ils drainent ne sont pas un problème. Sachez seulement que tant que vous réagirez aux fictions qui se jouent dans votre cerveau, vous resterez coupé des dimensions plus profondes et plus satisfaisantes de votre être – et vous risquez aussi de ne pas voir la réalité autour de vous. (Pour en savoir plus sur le travail avec les émotions pendant la méditation, voyez le chapitre 10.)
  • Illustration S’accrocher ou rejeter. À un niveau d’expérience légèrement plus subtile que celui des sentiments et des émotions se trouve un jeu perpétuel d’amour et d’antipathie, d’attachement et d’aversion. La clef du bonheur et du bien-être dans la tradition bouddhiste est de vouloir ce que l’on a et ne pas vouloir ce que l’on n’a pas. Souvent, malheureusement, ce que l’on a ne nous apporte pas entière satisfaction et nous nous battons pour obtenir ce qui nous échappe et nous fait si envie ! Trop s’attacher à ce que l’on a peut aussi créer une souffrance lorsque le temps ou les circonstances ôtent les biens tant aimés. Le changement étant inévitable, cette tendance à s’accrocher ou rejeter est une source constante de douleur.
  • Illustration Les convictions et scénarios négatifs de la vie. Voici une nouvelle métaphore sur la nature. Imaginez que les pensées et émotions et même les fictions que votre cerveau se repasse en boucle représentent les feuilles et les branches d’un buisson ou d’un arbre sous-terrain intérieur (sauvage et incontrôlable comme le mûrier ou le bambou). Qu’est-ce qui, d’après vous, constitue la racine d’où bourgeonnent les branches et les feuilles ?
    Peut-être serez-vous surpris d’apprendre que la racine est l’enchevêtrement de convictions et d’histoires, pour beaucoup négatives, qui se sont formées à cause de ce que les autres – et principalement ceux que vous aimez – vous ont fait ou dit pendant des années. Durant toute votre vie, ces convictions et ces histoires se sont emmêlées en une sorte de scénario qui détermine qui vous pensez être et comment vous appréhendez les gens autour de vous et les circonstances de la vie. (J’ai parlé de surprise car la majorité d’entre nous ne sait absolument rien sur ces scénarios, même si nous avons bien remarqué quelques traits communs entre leur vie et, par exemple, celle des « Simpsons » !)
    Illustration Le point essentiel est que la tendance à s’identifier avec le scénario de la vie réduit les possibilités qui s’offrent à vous et génère une souffrance en jouant le rôle de filtre à travers lequel vous interprétez votre vie de façon négative. Pour reprendre la métaphore de l’arbre, même si vous en élaguez en permanence les branches, vous vivrez la même rengaine tant que vous n’en aurez pas extirpé la racine.
  • Illustration Le sens de la séparation. Encore plus profond que vos histoires – ce qui pour certains serait le sol sur lequel poussent les histoires – on trouve un sentiment d’être coupé ou séparé de la vie ou de l’être lui-même. Même si les traditions méditatives nous enseignent que la séparation est comme une illusion et que nous sommes inextricablement liés les uns aux autres, le sentiment de séparation est profondément ancré. Il remonte bien souvent aux premières expériences de l’enfance, lorsque vous avez été contraint de vous séparer prématurément de votre mère ou de tout autre être nourricier. Il faut parfois remonter jusqu’au traumatisme de l’accouchement, lorsque vous avez dû abandonner le confort paradisiaque du placenta pour un univers plus dur et plus froid. (Il se peut aussi, comme l’affirment certaines traditions, qu’il provienne de la période embryonnaire.)
    Quelle que soit son origine, ce sentiment peut donner naissance à une peur primitive : si je suis séparé, après ma peau, il n’y a pas plus que les autres. Ces autres sont si souvent plus gros que moi et je n’ai qu’un contrôle très limité de leurs actions, ma survie est donc en jeu et il me faut coûte que coûte me protéger. Les scénarios de la vie élaborent des stratégies de survie dans un monde de séparation apparente, dans lequel les autres sont identifiés comme des êtres inamicaux, dissimulateurs, exigeants ou repoussants.
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Zen ! La Méditation Poche Pour les Nuls
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