Dresser le chiot en vous
Comme le chiot incontrôlable, votre esprit est plein de bonnes intentions – il a seulement une volonté propre et doit perdre quelques très mauvaises habitudes. Il serait cruel de battre un chiot qui vient de faire pipi sur le tapis et plus avisé de le ramener patiemment à la pile de journaux sur laquelle vous voulez qu’il fasse ses besoins. Il en est de même pour votre esprit. Contentez-vous de le ramener calmement, sans colère, violence ou jugement, à son point de focalisation dès qu’il s’égare. Votre objectif est après tout de vous lier d’amitié avec votre esprit-chiot et non de lui faire craindre votre présence.
Vous devez accorder à votre esprit encore plus de patience qu’à un jeune chiot car il a, pendant des années, développé un penchant pour les rêveries, l’inquiétude, l’obsession, et tout cela à cause d’une très mauvaise éducation. En apprenant à être calme et patient avec votre esprit, vous commencez naturellement à vous détendre au moment présent – ce qui est après tout l’objectif de la méditation. Si vous le contraignez à se concentrer, comme un sergent instructeur poussant ses troupes, vous ferez naître un sentiment de tension apeurée et de malaise – peu propices à vous motiver par la suite !
Comme je le dis dans plusieurs autres chapitres, l’apprentissage de la méditation est très proche de celui d’un instrument de musique. Il vous faut dans un premier temps acquérir quelques techniques de base, puis répétez inlassablement les mêmes gammes. Comme compter les respirations, faire des gammes peut être d’un ennui mortel, mais au fil des semaines vous vous améliorerez jusqu’au moment délicieux où vous parviendrez à jouer des morceaux simples. Il n’y a pas de secret, plus vous pratiquez, vous êtes alors à même de remarquer ces petites subtilités imperceptibles, et plus faire des gammes – ou compter ses respirations – devient intéressant.