On n’est nulle part si bien que chez soi – et vous y êtes !
La métaphore de la montagne achevée, il ne me reste plus qu’à la balayer d’une seule main – comme une vague emportant un château de sable. Le voyage vers la méditation nécessite de l’assiduité et un effort régulier comparables à l’ascension d’un sommet. (Pour en savoir plus sur l’effort et la discipline, reportez-vous au chapitre 9). Elle occulte cependant d’importants paradoxes :
- Premier point, le sommet dont il est question ici ne se situe pas dans un mystérieux lieu lointain et extérieur à vous : il se trouve dans les profondeurs de votre être – ou de votre cœur selon certaines traditions – et attend d’être découvert. (Voir l’encadré « À la découverte du trésor de votre propre demeure », plus loin dans ce chapitre.)
- Deuxième point, ce sommet peut se conquérir en un instant et ne requiert pas nécessairement plusieurs années de pratique. Lorsque vous méditez, par exemple, que votre esprit s’apaise, que vous vous sentez enveloppé par une sérénité ou une paix profonde, que vous percevez le lien qui vous unit à tous les êtres ou que vous ressentez une montée de paix ou d’amour, vous goûtez l’eau de l’être jaillie de votre source intérieure. Ces moments vous guident et vous nourrissent dans des proportions dont vous n’avez pas idée.
- La métaphore de la montagne suggère de plus un voyage progressif, avec un objectif à la clé alors que le but de la méditation est au contraire de mettre de côté toutes les intentions et les efforts pour ne plus qu’être. Comme le dit si justement le titre du best-seller de Jon Kabat-Zinn, spécialiste de la réduction du stress, Où tu vas, tu es, ou bien Dorothy dans Le magicien d’Oz : « On n’est nulle part si bien que chez soi » – et comme Dorothy, vous y êtes déjà !