Que faire des yeux, de la bouche et des mains ?
Lorsque j’ai commencé à méditer dans les années 60, je ne savais absolument pas quoi faire de mes yeux. Ils n’arrêtaient pas de passer d’un point d’attention au vague sans que je puisse les contrôler et je devenais obsédé par quelque chose qui avait jusqu’alors été totalement naturel. Jamais auparavant je ne m’étais soucié de ce que je devais faire de mes yeux ! Finalement, je n’y ai plus prêté attention et ils ne m’ont plus jamais posé de problèmes.
Les yeux : avant de démarrer, vous devez décider si vous voulez vous asseoir les yeux fermés, grands ouverts ou à moitié ouverts. Ensuite, ne vous en préoccupez plus et laissez-les faire ce qu’ils veulent. Il existe des pour et des contre dans les trois options.
Fermer les yeux empêche d’être distrait par des stimulations extérieures et vous aide à vous concentrer sur votre expérience intérieure. Malheureusement, cela favorise les rêveries et la somnolence. Ouvrir grand les yeux est le plus difficile à faire car votre conscience peut alors accueillir toutes les expériences extérieures, comme intérieures. Son avantage est de vous permettre de vous relever plus facilement pour retourner à vos occupations. Son inconvénient, notamment, si vous n’avez pas encore atteint un degré élevé de concentration, est de vous laisser distraire par tout ce qui passe dans son champ de vision.
Je conseille la plupart du temps de garder les yeux mi-ouverts, comme dans la tradition zen, d’orienter le regard sur un point donné du sol ; à environ 1 m ou 1,5 m devant vous – ou si vous préférez, de regarder vers le bas à un angle de 45°. Si vous vous sentez agité ou distrait, vous avez la possibilité de fermer un peu plus (ou complètement) les yeux ; si, au contraire, vous vous sentez fatigué ou avez sommeil, vous pouvez les ouvrir davantage. Détendez vos yeux et relâchez votre focalisation lorsque votre regard devient fixe.
Les mains : peu importe l’endroit où vous les mettez du moment qu’elles ne vous gênent pas et surtout que vous ne les changiez pas de place pendant toute la méditation. Les méditants expérimentés les placent généralement soit sur les genoux, soit sur les cuisses.
Sur les genoux : essayez tout simplement de les serrer ou optez pour la position des mains (mudra) zen, plus traditionnelle, qui consiste à placer la paume de la main gauche dessus la main droite, environ 10 à 15 cm sous le nombril, les pouces légèrement relevés vers le nombril de façon à former une sorte d’ovale avec les autres doigts.
Sur les cuisses : Posez tout bonnement vos mains sur les cuisses, paumes vers le bas. Vous pouvez aussi tourner les paumes vers le ciel et, si vous le désirez, relier l’index et le pouce de chaque main de façon à former deux ovales selon un mudra traditionnel du yoga. Comme pour toutes les options présentées dans ce chapitre, seule l’expérience pourra vous dire ce qui fonctionne le mieux pour vous.
La bouche : gardez-la fermée (mais sans serrer les dents !) pendant que vous respirez par le nez, la langue légèrement appuyée contre le palais pour l’empêcher de bouger comme toute langue a coutume de faire !