La méditation en marchant
Entre les périodes de méditation assise formelle, les méditants de tous les temps ont pratiqué la conscience attentive en marchant. Elle permet de rompre avec la monotonie de la posture assise, tout en restant une forme de méditation à part entière – et un moyen extraordinaire d’élargir la pleine conscience développée sur le coussin ou la chaise au monde en mouvement dans lequel nous vivons.
Dans certains monastères zen, la méditation en marchant ressemble à une sorte de course à pied calme et consciente ; inversement dans des contrées de l’Est asiatique, le mouvement peut être presque imperceptiblement lent. Vous pouvez adopter une approche intermédiaire entre les périodes de méditation assise mais aussi, dès que vous désirez, ralentir un peu et être attentif à votre marche. Si le temps le permet, marchez dehors ; sinon, faites des va-et-vient chez vous.
- Commencez par marcher à allure normale, en suivant vos inspirations et vos expirations.
- Réglez votre respiration
sur vos pas.
Vous pouvez par exemple faire trois pas à chaque inspiration, puis trois autres pendant l’expiration ce qui, comme vous le constaterez en essayant, est nettement plus lent que l’allure normale. Si vous voulez augmenter ou diminuer votre vitesse, changez simplement le nombre de pas à chaque respiration. Gardez la même allure à chacune de vos marches. (Si vos inspirations et vos expirations sont de longueurs différentes, adaptez vos pas en conséquence.) - En plus de votre
respiration, soyez attentif aux mouvements de vos pieds et de vos
jambes.
Notez le contact de vos pieds avec le sol. Regardez devant vous, à un angle d’environ 45°. Détendez-vous, marchez avec aisance et facilité. - Poursuivez votre marche
attentive et régulière aussi longtemps que vous le
désirez.
Si votre attention dérive, ramenez-la à votre marche.
- En rentrant du travail : même si elle n’est pas aussi fiable que la période du matin ou du soir car elle est souvent utilisée pour faire les courses, préparer le repas, ou caser les urgences familiales, la période de transition entre le travail et le domicile est un moment approprié pour vous accorder un peu de temps pour respirer profondément et laisser votre corps et votre esprit se calmer – au lieu de prendre votre journal ou d’allumer la télé.
- Les heures de repas ou de pause café : si vous êtes seul dans un bureau et disposez de temps pour manger le midi ou faire une pause café – je dis bien « si » car de plus en plus de personnes mangent aujourd’hui sur le pouce, souvent en marchant – prévoyez d’apporter votre repas ou de prendre votre café à l’avance et de réserver une partie de votre heure de pause à la méditation. Vous pouvez aussi préparer un endroit spécifique dans votre bureau pour la méditation si cela ne pose pas de problème.
- En attendant le retour des enfants ou tout autre temps mort : comme beaucoup de parents, vous passez certainement chaque semaine un nombre incalculable d’heures à accompagner vos enfants d’une activité ou d’un rendez-vous à un autre, assis dans la voiture ou à vous promener en les attendant. Au lieu de feuilleter un magazine ou d’écouter la radio, consacrez ce temps de répit à la méditation. (Faites de même lorsque vous êtes dans la salle d’attente du médecin ou du dentiste !) L’environnement ne sera peut-être pas le meilleur, la posture peut-être pas la plus confortable mais vous avez devant vous un précieux moment d’oisiveté ; faites-en le meilleur usage.