Débuter (et finir) avec « l’esprit neuf du débutant »
Selon les grands professeurs de méditation, la
meilleure attitude face à la méditation est de garder un esprit
ouvert, totalement libéré de toute idée reçue et de toute attente.
L’un de mes premiers professeurs, le maître zen Shunryu Suzuki
appelait cette attitude l’esprit neuf du
débutant et disait que l’objectif de la méditation n’était pas
d’engranger des connaissances, d’apprendre quelque chose de nouveau
ou d’atteindre un état d’esprit particulier, mais uniquement de
conserver cette perspective nouvelle et dépouillée.
« Si votre esprit est vide, il est toujours prêt pour quelque chose ; il est ouvert à tout », peut-on lire dans son ouvrage Esprit zen, esprit neuf. « L’esprit du débutant contient beaucoup de possibilités, mais celui de l’expert en contient peu », lit-on encore. Comme le suggère clairement le titre de son ouvrage, l’esprit neuf du débutant et l’esprit zen – c’est-à-dire l’esprit éveillé, clarifié et sans entrave du maître Zen Illuminé – sont identiques dans leur essence. Ou comme le dit un autre professeur « celui qui cherche est l’objet de sa recherche ».
Inutile de dire qu’il est beaucoup plus facile de parler de l’esprit neuf du débutant que de garder ou même reconnaître cet esprit. Mais, et c’est là le point essentiel, « l’esprit ignorant » du débutant est incapable de conceptualiser ou d’identifier l’esprit du débutant, exactement comme l’œil ne peut pas se voir lui-même, bien qu’il soit à l’origine de toute vision. La technique de méditation que vous allez choisir a peu d’importance. Essayez de la pratiquer avec l’esprit ouvert, innocent et ignorant de l’esprit du débutant. Dans un sens, l’esprit du débutant est « l’absence d’attitude » sous-jacente à toute attitude, « l’absence de technique » au cœur de toutes les techniques réussies.
