Vivre en harmonie avec sa méditation
Maintenant que vous avez défini votre motivation, voici quelques conseils qui vont vous permettre d’améliorer et d’approfondir votre pratique de la méditation. Au fil des siècles, les méditants se sont rendus compte que la façon d’agir, de penser et les qualités de chacun avaient des répercussions immédiates sur la profondeur et la constance de la méditation.
Toutes les traditions spirituelles mettent l’accent sur une bonne conduite, qui n’est d’ailleurs pas nécessairement fondée sur les notions de bien et de mal. Lorsque vos actions ne collent pas avec vos motivations – si vous désirez par exemple réduire votre stress et que votre comportement ravive les conflits – votre vie quotidienne est en désaccord total avec le temps que vous passez sur le coussin (le mot hébreu pour « péché » signifiait à l’origine « être à côté de la plaque ! »). Plus vous méditez, plus vous devenez sensible au fait que certaines activités stimulent ou sont positives pour votre méditation tandis que d’autres la gênent ou l’entravent.
Il existe bien évidemment une rétroaction sans fin entre la méditation et la vie quotidienne : votre mode de vie influe sur votre méditation qui, à son tour, joue sur votre vie quotidienne.
En
gardant ces idées à l’esprit, voici dix conseils essentiels pour
vivre en harmonie avec l’esprit de méditation :
Se soucier des relations de cause à effet. Prenez conscience de l’effet de vos actions – ainsi que des sentiments et pensées qui les accompagnent – sur les autres et votre propre état d’esprit. Lorsque la colère vous emporte ou lorsque la peur vous rend violent, observez les répercussions de votre comportement les heures, voire les jours suivants, à la fois dans les réactions des autres, dans votre propre corps et dans votre méditation. Faites la même observation avec des actes exprimant la gentillesse ou la compassion. Comme le dit la Bible : « Ce que l’on sème est aussi ce que l’on récolte. »
Réfléchir sur l’impermanence et la valeur de la vie. Dans la tradition tibétaine, la vie est une réalité qui survient sans crier gare. Le corps sera un jour à son tour la nourriture des vers et autres créatures terrestres. À une époque où le bien-être physique est facilement accessible et les pratiques de méditation ou autres méthodes pour soulager le stress et alléger les souffrances abondent, prendre conscience qu’être humain est une chose exceptionnelle peut constituer une source de motivation supplémentaire pour mieux profiter de tout ce qui s’offre à vous.
Se rendre compte des limites de la réussite matérielle. Faites une liste de tous ceux que vous connaissez qui sont parvenus à la réussite matérielle que vous poursuivez. Sont-ils vraiment plus heureux que vous ? Y a-t-il plus d’amour ou de tranquillité d’esprit dans leur vie ? La méditation peut vous conduire à un niveau de réussite intérieure fondée sur la joie et la sérénité plutôt que le gain matériel.
Pratiquer le détachement. Ce conseil bouddhiste classique peut sembler à première vue irréalisable. Il ne s’agit pourtant pas là de devenir indifférent ou de se retirer du monde mais de remarquer à quel point l’attachement aux conséquences de vos actes ont une incidence sur vos méditations – et vous perturbent. Que ressentirait-on à agir sans réserve, avec les meilleures intentions, puis arrêter de se battre pour que les choses soient ainsi et pas autrement ?
Cultiver la patience et la persévérance. La pratique de la méditation requiert au moins la volonté de continuer – appelez-la comme vous voulez, discipline, zèle, persévérance, ténacité, opiniâtreté. Vous en récolterez davantage de bénéfices si vous faites preuve de régularité par une pratique quotidienne. La patience et la persévérance sont de surcroît des qualités qui ont des effets bénéfiques dans tous les aspects de la vie. (Pour en savoir plus sur l’effort et l’autodiscipline, reportez-vous au chapitre 9.)
Se simplifier la vie. Plus votre vie est active et compliquée, plus votre esprit sera agité pendant la méditation – et plus vous serez stressé. Prenez garde à toutes les activités que vous rajoutez à un emploi du temps déjà surchargé (dans l’intention peut-être de ne pas avoir le temps de respirer, d’entendre les battements de votre cœur, de faire face à vos angoisses ou d’occulter les sentiments de solitude, de vacuité, de peine ou de ne pas être à la hauteur). Si vous arrêtez de courir et écoutez plus attentivement, vous entendrez peut-être la voix de votre sagesse intérieure.
Mener une vie honnête et intègre. Si vous détournez, manipulez ou faites des compromis avec les valeurs de votre âme, vous parviendrez à vous voiler la face pendant un moment, jusqu’à ce que vous arriviez à votre coussin de méditation. Mais là, le légendaire « Tu sais quoi » fait mouche et la moindre peccadille réapparaît pour vous hanter. La méditation est un miroir qui vous renvoie à vous et ce que vous y voyez peut constituer une motivation pour mieux utiliser votre potentiel positif.
Affronter les situations avec le courage d’un guerrier. À l’inverse des combattants sur un champ de bataille, les « guerriers de la méditation » cultivent le courage de renoncer à leur agressivité et leur attitude de défense, d’affronter leurs peurs et d’ouvrir leur cœur aux autres et à eux-mêmes. Plus facile à dire qu’à faire, mais la méditation est là pour vous guider. Condition sine qua non : vous devez consentir à mettre ces principes à exécution dans les situations de tous les jours. Enfin, tout instant est une occasion de vous entraîner. (Pour savoir comment méditer dans tous les moments de sa vie, voyez le chapitre 12.)
Faire confiance aux techniques de méditation – et à vous-même. Pour vous aider, sachez que les hommes méditent avec succès depuis des milliers d’années – c’est-à-dire bien plus longtemps que vous n’utilisez votre voiture ou votre PC. Il s’agit ici de surcroît d’une technologie traditionnelle, quelque chose à la portée de tous, comme respirer ou prêter attention. Faites confiance à cette technologie, suivez-en les instructions – et laissez venir les résultats.
Consacrer votre pratique à aider les autres. Comme je l’ai déjà souligné, les Tibétains nomment cette aspiration désintéressée Bodhichitta (« esprit d’éveil ») et la considèrent comme une conception centrale qui « change la vie » plutôt que d’être simplement cosmique. Des études sur l’impact de la prière sur la guérison, citées dans Healing Words : The Power of Prayer and the Practice of Medecine de Larry Dossey, ont montré que les prières demandant des résultats spécifiques ne sont pas aussi efficaces que celles demandant le meilleur pour tous ceux qui sont concernés.
