L’orgueil
Voici un scénario classique de la méditation. Vous méditez régulièrement depuis quelques semaines et, un jour, votre esprit devient aussi calme que la surface tranquille d’un étang. Vous vous rendez alors compte que les pensées suivantes vous viennent à l’esprit : « Super, je n’ai pratiquement plus de pensées et je compte mes respirations de 1 à 10 depuis au moins 5 minutes. Génial ! Il n’y a pas à dire, je me débrouille très bien et j’ai vraiment trouvé le truc. Dans pas longtemps, je ferai partie des spécialistes, et peut-être même que j’atteindrai l’illumination… » Là, vous avez littéralement succombé à l’orgueil qui a exploité votre réussite et s’en sert pour renforcer une image de vous défaillante… mais vous vous êtes aussi égaré dans votre méditation. L’orgueil peut aussi vous pousser à vous vanter auprès de votre famille et de vos amis de vos pratiques méditatives ou à vous considérer comme un être à part, légèrement supérieur aux autres.
Comme je l’ai expliqué dans la section précédente, il vous est possible d’étudier les pensées et les sentiments qui composent votre orgueil. En profondeur, vous risquez de découvrir un sentiment de peur ou d’insécurité ou encore un désir d’être aimé et apprécié. Rappelez-vous surtout que la méditation est à cent lieues de la notion de succès ou de réussite et qu’elle consiste uniquement à être là, à l’instant présent, pour accueillir tout ce qui survient. Dès que vous commencez à vous enorgueillir de vos qualités méditatives, vous n’êtes plus là – contentez-vous de revenir en douceur à votre respiration.