Comment se tenir droit – et survivre !
Si vous regardez attentivement les postures préconisées dans les principales traditions spirituelles du monde, vous verrez qu’elles présentent toutes un point commun : la stabilité inébranlable d’une montagne ou d’un arbre. Regardez par exemple les pharaons à genoux sur les pyramides égyptiennes ou les bouddhas aux jambes croisées des grottes indiennes ou des temples japonais. Ils sont assis sur un vaste socle qui donne l’impression d’être profondément enraciné dans la terre et leur présence immobile semble dire « il est impossible de me faire bouger. Je suis là pour toujours » (voir 7-1).
Lorsque vous êtes assis bien droit comme une montagne ou un arbre, votre corps fait alors office de lien entre les cieux et la terre – et, par analogie, entre votre existence physique et incarnée et la dimension sacrée ou spirituelle de votre être. Un grand nombre de traditions parlent de l’importance de combler l’abîme apparent qui nous sépare de Dieu ou de l’Absolu. Selon les mystiques juifs et soufis, l’âme est une étincelle du feu divin dont le seul désir est de retourner à sa source. D’après les chrétiens, l’âme est une colombe qui s’élève. Pour les yôgis tantriques de l’Inde (voir chapitre 3), il s’agit de l’union extatique de Shakti, l’énergie féminine de l’évolution spirituelle qui remonte depuis la colonne vertébrale, et de Shiva, l’Absolu transcendantal.