Acceptation et lâcher-prise
S’accrocher fermement et repousser violemment, convoiter et haïr, défendre et attaquer – ce que l’on nomme traditionnellement attachement et aversion – représentent les principales causes de souffrance et de stress. Avec l’indifférence, ces qualités forment les trois poisons légendaires des traditions méditatives.
Il est fort heureusement possible de cultiver des antidotes en pratiquant les deux principaux gestes ou fonctions de la méditation : l’acceptation et le lâcher-prise. Ils sont d’ailleurs intimement liés : tant que vous n’acceptez pas, vous ne pouvez pas lâcher prise ; tant que vous ne lâchez pas prise, vous n’avez pas d’espace pour accepter. Comme le dit un maître zen : « lâchez prise et votre main se remplira ». Voici un petit exercice qui vous donnera la possibilité de pratiquer ces deux gestes :
- Asseyez-vous confortablement et respirez profondément à plusieurs reprises. Concentrez-vous sur vos inspirations et vos expirations.
- Au bout de quelques
minutes, prenez conscience de vos pensées et de vos
sentiments.
Vous devez être prêt à accueillir tout ce qui surgit dans votre expérience sans jugement ni rejet. - Au fur et à mesure que
vos pensées défilent et s’en vont, remarquez le mouvement pour
éviter, rejeter ou ne pas voir ce qui vous semble déplaisant ou
désagréable.
Acceptez ce mouvement tout en continuant d’accueillir votre expérience, quelle qu’elle soit. - Après 5 à 10 minutes,
lorsque vous maîtrisez bien l’acception, portez votre attention sur
le processus du lâcher-prise.
Votre attitude doit être celle de lâcher prise sur tout ce qui va se produire, malgré l’urgence ou le plaisir à venir.
Remarquez le mouvement d’emprise ou l’envie de vous laisser tenter ou de vous impliquer dans les sentiments et pensées agréables ou fascinants. Contenez-vous sans violence et continuez de desserrer votre étau et de lâcher prise.
Une fois que vous maîtrisez bien l’acceptation et le lâcher-prise, vous pouvez travailler les deux au cours de la même méditation. Accueillez tout ce qui survient, puis lâchez prise. C’est le rythme en deux temps de la méditation en pleine conscience.
