49.

Une demi-heure plus tard environ, tous les nœuds de mes muscles avaient disparu. Je me doutais que le lendemain, je serais courbatue comme pas deux, mais, à ce moment-là, ça allait et c’était tout ce qui comptait : ici et maintenant. Je volais au plus vite, essayant de me reposer en me laissant porter par des courants d’air favorables.

Cette fois, j’avais décidé de ne pas regarder vers le bas.

Une heure après, j’approchais du lieu de rendez-vous, priant pour que Nudge et Fang m’aient attendue.

J’avais deux jours de retard et je ne leur en aurais Pas voulu s’ils étaient partis, fatigués de m’attendre.

Par contre, je ne pouvais pas supporter l’idée qu’ils aient peut-être décidé d’aller au secours d’Angel tout seuls.

Une fois à proximité de l’endroit où l’on devait se retrouver, j’ai commencé à voler en cercles décroissants pour pouvoir examiner minutieusement le sol le falaises, les coins d’ombres. Mais je ne voyais rien Aucun signe d’eux.

J’ai couvert un grand périmètre, à l’affût de signes mais là encore, je n’ai eu que des déceptions. Ma gorge s’est serrée sous l’effet de la panique. Comment avais-je pu être conne à ce point ?

Et s’ils n’étaient jamais parvenus à notre point de rencontre ? Et si…

Une ombre est passée sur moi et j’ai tout de suite pensé « un hélicoptère ! » en regardant en l’air. Mais ce n’était qu’une volée de faucons qui tournoyaient, dispersés dans le ciel au-dessus de moi.

J’ai froncé les sourcils et j’ai redressé mon angle de vol. Parmi les rapaces, plusieurs semblaient anormalement grands et difformes. Pourtant ils avançaient avec le reste de la volée, comme si de rien n’était. Je continuais à les observer, les yeux plissés, gagnant chaque fois un peu plus d’altitude.

Mon cœur s’est gonflé d’espoir tout à coup – alors, il y avait quatre faucons bien plus grands que la moyenne, d’accord. Mais ils étaient vraiment bizarres et surtout ils portaient des baskets aux pieds, ce qui, à ma connaissance, est peu fréquent chez les rapaces.

Ils m’avaient attendue ! Et ils allaient bien. À présent, il ne restait plus qu’à aller chercher Angel et on serait à nouveau réunis. Tous les six. Un flot de soulagement et de bonheur a envahi mon corps et mon esprit.

Oui oui, vous avez parfaitement entendu, j’ai bien dit « esprit ».