Le thermomètre de Grichka Logoune

Nous étions tellement fatigués qu’avant de rentrer, nous nous étions assis au bord de la route, à même la neige.

Après les quarante degrés au-dessous de zéro de la veille, il ne faisait plus que moins vingt-cinq et on avait l’impression d’être en été.

Grichka Logoune, le chef de travaux du secteur voisin, passa près de nous, vêtu d’une courte pelisse déboutonnée. Il tenait un manche de pic neuf. Grichka était jeune, il avait une figure incroyablement rouge, il était prompt à s’enflammer. Il avait été contremaître, même aide de contremaître, et souvent il ne pouvait s’empêcher d’y aller de sa propre épaule pour pousser une voiture enlisée, d’aider à soulever un rondin ou à déplacer une grande caisse pleine de terre collée au sol par le gel – actes manifestement répréhensibles pour un chef de travaux. Il oubliait toujours qu’il en était un.

La brigade de Vinogradov venait à sa rencontre : de piètres travailleurs, un peu dans notre genre. Elle était composée tout comme la nôtre, d’anciens secrétaires de comités régionaux du parti, de professeurs et de maîtres de conférences, de militaires de grades intermédiaires.

Tous ces gens se massèrent craintivement contre la bordure de neige – ils rentraient du travail et laissaient passer Grichka Logoune. Lui aussi s’arrêta : la brigade travaillait sur son secteur. Vinogradov sortit des rangs. C’était un ancien directeur d’une MTS, une station de machines et de tracteurs d’Ukraine, il avait la langue bien pendue.

Logoune avait déjà dépassé l’endroit où nous étions assis. Nous ne pouvions donc rien entendre, mais tout fut parfaitement clair, même sans paroles. Vinogradov expliqua quelque chose à Logoune en gesticulant. Logoune le frappa à la poitrine avec le manche de son pic et Vinogradov tomba à la renverse. Il ne se releva pas. Logoune lui sauta dessus et se mit à le piétiner en brandissant son bâton. Aucun des vingt travailleurs de la brigade de Vinogradov n’esquissa le moindre geste pour défendre son chef. Logoune ramassa la chapka qu’il avait perdue, brandit le poing et reprit sa route. Vinogradov se releva et s’en fut, comme si de rien n’était. La brigade passa devant nous ; les autres non plus n’exprimaient ni compassion ni indignation. En arrivant à notre hauteur, Vinogradov tordit ses lèvres fendues et sanguinolentes.

— Pour un thermomètre, il a un sacré thermomètre, Logoune, dit-il.

— Ça, c’est ce que les truands appellent une danse. Du genre « Isba, ma petite isba[8] », répliqua doucement Vavilov.

— Eh bien, qu’en dis-tu ? demandai-je à Vavilov, mon ami depuis la prison des Boutyrki, avec lequel j’étais arrivé au gisement. Il faut prendre une décision. On ne nous a pas encore battus. Mais ça peut arriver demain. Qu’aurais-tu fait si Logoune t’avait traité comme Vinogradov, hein ?

— Je l’aurais supporté sans doute, répondit paisiblement Vavilov. Et je compris qu’il avait depuis longtemps réfléchi à ce problème inéluctable.

Plus tard, je me rendis compte que tout était une question de supériorité physique tant qu’il s’agissait des chefs de brigade, de baraque et des surveillants, qui n’étaient pas armés. Tant que je suis le plus fort, on ne me frappe pas. Dès que je deviens faible, tout le monde me cogne dessus : le chef de baraque, le préposé aux bains, le coiffeur et le cuisinier, et aussi le contremaître, le chef de brigade et chaque truand qui se présente, même le plus faible. La supériorité physique du soldat d’escorte, c’est son fusil.

La force du chef qui me bat, c’est la loi, le jugement, le tribunal, la garde et l’armée. Il ne lui est pas difficile d’être plus fort que moi. La force des truands, c’est leur nombre, leur « collectif », le fait que, dès que vous ouvrez la bouche, ils peuvent vous égorger (et combien de fois je l’ai vu faire !). Tant que je suis encore fort, le gradé, le soldat d’escorte et le truand peuvent me frapper ; mais le chef de baraque, le contremaître et le coiffeur ne le peuvent pas encore.

Un jour, Polianski, un sportif dans sa vie antérieure, qui recevait beaucoup de colis sans en donner une miette à quiconque, un jour, donc, Polianski m’avait dit d’un ton réprobateur qu’il ne comprenait pas qu’on pût se laisser aller au point d’accepter d’être battu. Il s’était indigné de mes objections. Un an ne s’était pas écoulé que je rencontrai de nouveau Polianski. C’était un crevard, une « flammèche[9] », un ramasseur de mégots, qui ne demandait qu’à gratter au coucher la plante des pieds d’un caïd, contre une part de soupe.

Polianski était honnête. Il était en proie à un tourment secret, si intense, poignant et irrémédiable qu’il parvenait à traverser le gel, la mort, l’indifférence et les coups, l’insomnie et la peur.

Vint un jour férié. Ces jours-là, on nous gardait sous clé : on appelait ce procédé « l’isolation festive » ; or, justement, lors de ces isolations, des gens se rencontraient ; certains avaient lié connaissance et s’étaient confiés les uns aux autres. Aussi effroyable et humiliante que fût l’isolation, elle restait plus supportable que le travail pour les 58. Car l’isolation, c’était du repos, fût-il momentané ; comment savoir d’ailleurs s’il nous fallait un instant, un jour, un an ou un siècle pour retrouver notre corps d’avant ? Quant à notre âme d’avant, nous n’escomptions pas la retrouver, jamais. Et nous ne l’avons pas retrouvée, bien entendu. Aucun de nous. Enfin voilà : Polianski était honnête et, lors d’une journée d’isolation, je l’eus pour voisin de châlit.

— Il y a longtemps que je voulais te demander quelque chose.

— Quoi donc ?

— Il y a quelques mois, en te voyant marcher, t’arrêter devant un rondin pour le contourner alors qu’un chien l’aurait franchi, traîner les pieds sur les cailloux, vaincu par la moindre irrégularité de terrain, la moindre butte sur ta route, obstacle insurmontable qui te donnait des palpitations, te coupait la respiration et nécessitait un long repos, je me disais : voilà un fainéant, un tire-au-flanc, une canaille experte, un simulateur.

— Et alors ? Tu as compris maintenant ?

— Maintenant, j’ai compris. J’ai compris quand je suis moi-même devenu faible. Quand on s’est mis à me bousculer, à me frapper, et il n’y a pas de plus grand plaisir pour un homme que de constater qu’il existe quelqu’un de plus faible que lui, en plus mauvais état.

— C’est pour ça qu’on invite aux réunions les travailleurs de choc, c’est pour ça que la force physique sert d’unité de mesure morale. S’il est plus fort physiquement, c’est que cet homme est meilleur que moi du point de vue moral, éthique. Évidemment ! Il soulève des blocs de dix pouds alors que je chancelle sous une charge d’un demi-poud.

— J’ai compris tout cela et je voulais te le dire.

— Eh bien, c’est déjà ça, merci.

Polianski mourut peu après. Il tomba quelque part sur un chantier d’abattage. Son chef de brigade lui avait donné un coup de poing dans la figure. Ce n’était pas Grichka Logoune, mais un des nôtres, Firsov, un militaire, un 58.

Je me souviens très bien de la première fois où l’on m’a frappé. La première de centaines de milliers de beignes, routinières, quotidiennes.

Il est impossible de se souvenir de toutes les beignes, mais je me rappelle très bien le premier coup, j’y avais même été déjà préparé par la conduite de Grichka Logoune et la résignation de Vavilov.

On avait froid et faim, on travaillait quatorze heures par jour dans la brume laiteuse glacée des gisements aurifères pierreux ; c’est alors que survint une sorte de bonheur, d’aumône donnée au passage : ce n’était pas du pain, ni un médicament, mais une aumône en temps – l’aumône d’un repos indu.

Notre surveillant du gisement, le contremaître de notre secteur était un certain Zouïev, un contractuel libre ; ancien zéka, il comprenait les choses.

Il y avait une lueur dans ses yeux noirs : peut-être l’expression d’une certaine compassion à l’égard du malheureux destin de l’homme.

Le pouvoir, c’est la corruption. Libéré de ses chaînes, le fauve qui se dissimule dans l’âme humaine cherche à satisfaire avec avidité son instinct primitif, par les coups, les meurtres.

Je ne sais pas si le fait de signer une condamnation à mort peut procurer une satisfaction. Il y a là certainement une jouissance macabre, une imagination qui ne cherche pas à se justifier.

J’ai vu des gens – et j’en ai vu beaucoup – qui avaient donné autrefois l’ordre de fusiller ; à présent, c’est eux qu’on tuait. Et rien, rien que de la poltronnerie, des cris : « C’est une erreur, je ne suis pas celui qu’il faut tuer pour le bien de l’État, moi-même je sais tuer. »

Je ne connais pas ces personnes qui donnaient l’ordre de fusiller. Je les ai vues seulement de loin. Mais je pense qu’un tel ordre repose sur les mêmes forces de l’âme, la même attitude morale que l’acte de fusiller, le meurtre qu’on commet de ses propres mains.

Le pouvoir, c’est la corruption.

L’ivresse que donne le pouvoir sur autrui, l’impunité, le sadisme, l’art de manier la carotte et le bâton, voilà l’échelle morale d’une carrière de chef.

Mais Zouïev nous battait moins que les autres ; nous avions de la chance.

Nous venions d’arriver au travail et la brigade s’était massée dans son abri, derrière un rocher en saillie où nous nous étions cachés pour nous protéger du vent fort et coupant. Zouïev, le contremaître, s’approcha de nous en se couvrant le visage de ses moufles. Chacun rejoignit son front de taille, je restai le seul à être sans affectation.

— J’ai quelque chose à te demander, me dit Zouïev, le souffle coupé par sa propre audace. Une demande, pas un ordre. Écris-moi une requête à Kalinine[10]. Pour qu’il annule ma condamnation. Je te raconterai mon affaire.

Dans la petite cabane du contremaître où il y avait un poêle allumé, on ne laissait pas entrer les gens comme nous ; on chassait à coups de pied ou de poing tout travailleur qui osait entrouvrir la porte pour respirer, ne serait-ce qu’une minute, cet air chaud synonyme de vie.

Un instinct animal nous poussait vers cette porte interdite. On inventait des prétextes : « Quelle heure est-il ? » ; des questions : « Le front de taille doit-il aller vers la droite ou la gauche ? » ; « Pouvez-vous me donner du feu ? » ; « Zouïev n’est pas là ? Et Dobriakov ? »

Ces questions ne trompaient personne dans la cabane. Les demandeurs repassaient la porte à coups de pied et regagnaient le froid. Mais ç’avait été quand même un instant de chaleur…

Maintenant, on ne me chassait pas. J’étais assis près du poêle.

— Qui c’est ? Un juriste ? grommela entre ses dents quelqu’un avec mépris.

— Oui, c’est Pavel Ivanovitch qui me l’a recommandé.

— Bon, bon. (C’était le contremaître en chef qui avait bien voulu s’abaisser jusqu’aux soucis d’un subordonné.)

L’affaire de Zouïev – il avait fini de purger sa peine l’année précédente – était une affaire de village des plus banales ; elle avait commencé par une pension impayée à ses parents, qui avait conduit Zouïev en prison. Sa peine touchait à sa fin lorsque la Direction avait réussi à le transférer à la Kolyma. La mise en valeur de la région nécessitait une politique ferme empêchant les départs par tous les moyens, une aide de l’État et une constante surveillance des arrivées, des arrivages de gens à la Kolyma. Un convoi de prisonniers, c’est le moyen le plus simple pour peupler une nouvelle terre aride.

Zouïev voulait en finir avec le Dalstroï ; il demandait l’annulation de son casier judiciaire ou, du moins, la permission de regagner le continent.

J’avais du mal à écrire, et ce n’était pas seulement parce que mes mains étaient devenues calleuses, que mes doigts s’étaient recourbés autour des manches de pelle ou de pic et qu’il m’était incroyablement difficile de les déplier. Je dus enrouler un épais chiffon autour du crayon et du porte-plume pour les faire ressembler à un manche de pelle ou de pic. Je ne fus capable de former des lettres que lorsque j’eus trouvé cette ruse.

J’avais du mal à écrire parce que mon cerveau s’était épaissi comme mes mains, mon cerveau saignait comme mes mains. Il fallait ranimer, ressusciter des mots qui étaient désormais sortis de ma vie et ce pour toujours, comme je le croyais.

J’écrivais, trempé de sueur et rempli de joie. Il faisait chaud dans la cabane, les poux se mirent immédiatement à bouger, à parcourir mon corps. J’évitai de me gratter de peur qu’on ne me chassât dans le froid. Je craignais d’inspirer du dégoût à mon sauveur.

Au soir, j’avais fini la requête à Kalinine. Zouïev me remercia et me fourra dans la main une ration de pain. Je dus la manger immédiatement ; d’ailleurs, il ne faut pas remettre au lendemain ce qu’on peut manger tout de suite – cela, je l’avais bien assimilé.

La journée se terminait, du moins d’après la montre du contremaître, car la brume laiteuse était toujours la même, le matin, à minuit ou à midi ; et on nous ramena chez nous.

Je dormis et, une fois de plus, je fis mon rêve éternel de la Kolyma : des miches de pain volaient dans les airs remplissant toutes les maisons, toutes les rues, la terre entière.

Au matin, je guettai la venue de Zouïev : peut-être me donnerait-il de quoi fumer ?

Zouïev arriva. Sans se cacher de la brigade ni de l’escorte, il me tira hors de notre abri, en plein vent, et rugit :

— Tu m’as roulé, canaille !

Il avait lu la requête pendant la nuit. Elle ne lui avait pas plu. Ses voisins, les autres contremaîtres, l’avaient lue également et ne l’avaient pas appréciée non plus. C’était trop sec. Ça manquait de larmes. Ça ne valait même pas la peine de l’envoyer. Kalinine n’allait pas s’apitoyer pour si peu.

Je n’avais pas pu, j’avais été incapable d’extraire de mon cerveau desséché un seul mot inutile. Je n’avais pas réussi à étouffer ma haine. Je n’étais pas venu à bout de ma tâche ; ce n’était pas parce qu’il y avait un trop grand fossé entre la liberté et la Kolyma, ni parce que mon cerveau était fatigué et exsangue, mais parce que ma réserve d’adjectifs pathétiques s’était tarie, il n’y avait plus rien que la haine. Songez qu’au cours des dix années de sa vie de soldat qui ont suivi la Maison des morts, le pauvre Dostoïevski[11] a écrit des lettres aux dirigeants, affligées, larmoyantes, humiliantes, mais jugées touchantes par les autorités. Dostoïevski a même écrit des vers dédiés à l’impératrice. À la « maison des morts », il n’y avait pas la Kolyma. Sinon, Dostoïevski aurait été frappé de mutisme, de ce même mutisme qui m’avait empêché d’écrire la requête de Zouïev.

— Tu m’as roulé, crapule ! rugissait Zouïev. Tu vas voir ce qui va t’arriver !

— Je ne t’ai pas trompé…

— Tu es resté une journée entière dans la cabane, bien au chaud. Je suis responsable de toi, espèce de salaud, de ta fainéantise, je risque de la payer d’une nouvelle peine. Je te prenais pour un être humain.

— Je suis un être humain, dis-je dans un souffle, indécis, en remuant mes lèvres bleues et gelées.

— Un être humain, toi !

Zouïev allongea le bras et je sentis un léger attouchement, à peine perceptible, pas plus fort que les rafales de vent qui m’avaient déjà fait tomber plus d’une fois sur ce même chantier d’abattage.

Je tombai et, tout en me protégeant des bras, je léchai du bout de la langue un liquide sucré et gluant qui avait coulé aux commissures de mes lèvres.

Zouïev me donna quelques coups de botte dans les côtes, mais je ne ressentis aucune douleur.

1966

Récits de la Kolyma
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