89.
L’assise commence à faire son effet. Je me précipite moins sur mon portable. Sorti quelques minutes pour visiter le cimetière du monastère, il m’a alors semblé que chaque élément de ma vie était à sa place. Rien ne manquait. Pour une fois, j’ai appréhendé le monde simplement, tel qu’il était. J’ai fait un pas après l’autre sur le sentier caillouteux en portant mon attention sur la respiration, en savourant la chance d’être là.
Pendant la sieste, j’ai fait un rêve curieux. Me sont revenus à l’esprit trois amis d’enfance, aujourd’hui disparus. Pour la première fois, je prends conscience de ces deuils jamais vraiment vécus. La peur de perdre Z plongerait-elle ses racines dans ce passé que je peine à regarder en face ?