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L’Arétin se réveilla en sursaut. Il s’assit sur son lit et regarda par la fenêtre. Le soleil brillait sur Venise. À côté de lui, sur la courtepointe, était posé un manuscrit, La Légende des chandeliers d’or
Il se souvint alors qu’il avait fait un rêve fantastique. C’était une explication.
Azzie avait réussi à préserver Venise dans les Limbes. C’en était une autre.
Dehors, il vit passer des gens, aperçut Kornglow et Léonore parmi eux.
— Que se passe-t-il ?
Kornglow leva les yeux.
— Faites attention, l’Arétin, on dit que les Mongols vont arriver d’un moment à l’autre.
Ah bon ? Donc Venise était perdue ? Alors l’Arétin comprit que tout allait bien. Ce qu’il lui fallait maintenant, c’était un endroit calme pour pouvoir s’installer et écrire la fin de sa pièce.
L’Arétin ouvrit les yeux. C’était une matinée splendide. Il se souvint qu’il avait fait pendant la nuit un rêve inénarrable, dans lequel un démon était venu le voir pour lui commander une œuvre. Il voulait une pièce avec des pèlerins et des chandeliers d’or, mais au bout du compte, l’intrigue avait tellement fait monter la moutarde au nez des puissances de l’univers que Venise avait été détruite. Mais Ananké avait décidé de sauver la ville, alors l’espace-temps au cours duquel Venise disparaissait avait été coupé au montage et expédié dans les Limbes.
L’Arétin se leva et regarda autour de lui. Il était à Venise, dans la réalité. Rien n’avait changé. Il se demanda ce qui se passait dans l’autre Venise, celle des Limbes.