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… tombe… encore…

Essaie de m’accrocher. Si fatigué. Quand je m’épuise, le présent devient glissant.

Des fragments.

Pas même des fragments d’aujourd’hui.

Le passé. Il n’y a pas si longtemps.

Je me caille le cul. Je rate la capture de l’infâme Narayan.

Madame joue plus au sud.

Une puanteur de poisson.

L’homme endormi. Le Félon qui hurle. Des morts.

Seulement des souvenirs, mais plus gais que ce soir. Il y a trop de souffrance ici.

C’est mon apocalypse.

Glissade.

Impossible de garder les paupières ouvertes. Les saletés d’invocations sont trop puissantes.

 

Les colonnes pourraient passer pour des vestiges d’une cité détruite. Ce n’en sont pas. Il y en a trop peu, elles sont disposées sans ordre. Toutes tiennent debout, bien que le vent vorace les ait pour beaucoup rongées profondément.

À la lueur des éclairs, à l’aube ou au crépuscule, quand la lumière est rasante à la lisière du ciel, de petites figures d’or s’embrasent à la surface des colonnes.

Elles connaissent une forme d’immortalité.

 

La nuit, le vent meurt. La nuit, le silence règne sur la pierre scintillante.