Mariage dans le jardin.

 

Après avoir dormi pendant presque quinze heures, Mary Ann se réveilla vers neuf heures et se précipita chez Mme Madrigal. La logeuse était dans sa cuisine en train de préparer un gâteau.

Le gâteau.

Mary Ann déposa un petit baiser sur sa joue.

- Vous êtes tellement gentille de faire ça ! Qu'est-ce que c'est, ces petits machins marron dans la pâte ?

- Des morceaux de carotte, mentit Mme Madrigal.

- Vous me racontez des histoires.

- Alors ne pose pas de questions impertinentes. Je suppose que tu as tout arrangé avec Bambi ?

- Tout à fait.

- Brave fille... Tu as appelé ta mère ?

- Non. Je le ferai après la cérémonie. Je veux que ce soit seulement la famille. Je veux dire : ma famille d'ici.

Mme Madrigal sourit affectueusement.

- J'avais compris, confia-t-elle en lui tendant une cuiller pour qu'elle goûte.

- Miam ! fit Mary Ann. Des carottes !...

DeDe appela à onze heures.

- Je viens de voir les journaux, commença-t-elle d'une voix essoufflée. Je suis désolée de ce qui est arrivé à Brian.

- Merci.

- Ma pauvre chérie ! Tu dois te dire que cette semaine ne va jamais finir !

- Surtout pas ! Pas avant ce soir, en tout cas.

- Mon Dieu, je n'ose pas te demander pourquoi.

- Non, la rassura Mary Ann en riant, c'est agréable, cette fois. Nous nous marions ce soir. À l'hôpital. Je serais ravie si tu pouvais venir.

- Bien sûr ! Quelle bonne idée ! Je peux amener les enfants ?

- Ce serait merveilleux !

- Et l'émission ?

- Tu veux parler de nos débuts à l'écran ?

- C'est cela, s'esclaffa DeDe.

- Lundi te convient ?

- Bien sûr. C'est parfait.

- On dirait qu'on vient de prendre rendez-vous pour un déjeuner, gloussa Mary Ann.

- Eh bien... On peut aussi faire ça.

 

L'après-midi, Mary Ann retourna à l'hôpital. Quand elle ouvrit la porte de la chambre de Brian et de Michael, le spectacle lui coupa le souffle.

- Je rêve ! s'écria-t-elle.

Michael lui fit un grand sourire depuis son lit.

- Pas mal, hein ? lança-t-il.

La chambre était transformée en une véritable jungle de verdure et de fleurs dont la plupart ne provenaient manifestement pas de chez le fleuriste de l'hôpital. Les deux lits étaient encadrés de buis, des vignes vierges couraient le long des fenêtres et un fuchsia rose vif dégringolait en cascade au-dessus de Brian, depuis les supports du système de perfusion.

- On a tout emprunté, dit Brian. C'est Ned et un ami à lui qui viennent de nous livrer.

Mary Ann resta stupéfaite :

- Comme c'est gentil !

- Tu l'as, ton mariage dans le jardin, finalement !

- Où est-il ?

- Qui ?

- Ned. Je veux le remercier.

- Ils reviennent dans une minute, ils sont partis prendre un café.

- De toute façon, on a des questions à te poser, fit Michael.

- Si c'est à propos de Bambi, je m'en suis occupée.

- Qu'est-ce que tu lui as raconté ? Que vous aviez fait toute cette expédition pour rien ?

- Elle n'est pas au courant de l'enlèvement, dit Mary Ann. Elle n'est même pas au courant de mon voyage en Alaska. Elle croit qu'on l'a retenue prisonnière pour empêcher que le scoop soit dévoilé trop tôt.

Elle regarda gravement les deux hommes.

- Je ne veux pas qu'elle, ou quelqu'un d'autre, sache qui était M. Starr.

- Pourquoi ?

- Parce que toute cette histoire a fini en eau de boudin. C'est gênant. DeDe et moi, on a l'air de deux idiotes.

- Qu'est-ce que vous fichiez là-haut, d'ailleurs ? interrogea Brian en souriant. Du traîneau ? Vous chassiez les Eskimos sur la banquise ?

- Brian...

- Et ce type, Starr ? demanda Michael. Tu ne sais pas où il est allé, après avoir déposé les enfants chez Prue Giroux ?

- Absolument pas, affirma Mary Ann.

- En d'autres termes, c'est simplement Mme Halcyon qui s'est bêtement trompée. Il n'y a jamais eu d'enlèvement. Il n'y a jamais eu la moindre menace. Le rideau tombe... Fin.

- C'est à peu près ça, oui, concéda distraitement Mary Ann.

- Pourquoi ai-je tant de mal à croire ça ? demanda Michael à Brian.

- Oh, moi, je la crois ! déclara Brian en regardant amoureusement Mary Ann. Elle ne nous ment jamais sur les trucs importants.

Un crâne chauve apparut dans l'entrebâillement de la porte.

- Ned ! s'exclama Mary Ann, soulagée de cette diversion. C'est la chose la plus gentille que tu pouvais faire ! Il faut absolument qu'on fasse venir un photographe ! Ces fuchsias sont les plus magnifiques que...

Elle s'arrêta tout net dans son élan quand elle vit l'homme qui entrait avec Ned.

- Mary Ann, je te présente ***, fit Brian.

- Oui, je le reconnais ! bafouilla-t-elle.

- Ned et lui restent pour le mariage, annonça Brian avec un clin d'oeil. Je me suis dit que ça te plairait.

 

 

Autres chroniques de San Francisco
titlepage.xhtml
CF3_split_000.htm
CF3_split_001.htm
CF3_split_002.htm
CF3_split_003.htm
CF3_split_004.htm
CF3_split_005.htm
CF3_split_006.htm
CF3_split_007.htm
CF3_split_008.htm
CF3_split_009.htm
CF3_split_010.htm
CF3_split_011.htm
CF3_split_012.htm
CF3_split_013.htm
CF3_split_014.htm
CF3_split_015.htm
CF3_split_016.htm
CF3_split_017.htm
CF3_split_018.htm
CF3_split_019.htm
CF3_split_020.htm
CF3_split_021.htm
CF3_split_022.htm
CF3_split_023.htm
CF3_split_024.htm
CF3_split_025.htm
CF3_split_026.htm
CF3_split_027.htm
CF3_split_028.htm
CF3_split_029.htm
CF3_split_030.htm
CF3_split_031.htm
CF3_split_032.htm
CF3_split_033.htm
CF3_split_034.htm
CF3_split_035.htm
CF3_split_036.htm
CF3_split_037.htm
CF3_split_038.htm
CF3_split_039.htm
CF3_split_040.htm
CF3_split_041.htm
CF3_split_042.htm
CF3_split_043.htm
CF3_split_044.htm
CF3_split_045.htm
CF3_split_046.htm
CF3_split_047.htm
CF3_split_048.htm
CF3_split_049.htm
CF3_split_050.htm
CF3_split_051.htm
CF3_split_052.htm
CF3_split_053.htm
CF3_split_054.htm
CF3_split_055.htm
CF3_split_056.htm
CF3_split_057.htm
CF3_split_058.htm
CF3_split_059.htm
CF3_split_060.htm
CF3_split_061.htm
CF3_split_062.htm
CF3_split_063.htm
CF3_split_064.htm
CF3_split_065.htm
CF3_split_066.htm
CF3_split_067.htm
CF3_split_068.htm
CF3_split_069.htm
CF3_split_070.htm
CF3_split_071.htm
CF3_split_072.htm
CF3_split_073.htm
CF3_split_074.htm
CF3_split_075.htm
CF3_split_076.htm
CF3_split_077.htm
CF3_split_078.htm
CF3_split_079.htm
CF3_split_080.htm
CF3_split_081.htm
CF3_split_082.htm
CF3_split_083.htm
CF3_split_084.htm
CF3_split_085.htm
CF3_split_086.htm
CF3_split_087.htm
CF3_split_088.htm
CF3_split_089.htm
CF3_split_090.htm
CF3_split_091.htm
CF3_split_092.htm
CF3_split_093.htm
CF3_split_094.htm
CF3_split_095.htm
CF3_split_096.htm
CF3_split_097.htm
CF3_split_098.htm
CF3_split_099.htm
CF3_split_100.htm
CF3_split_101.htm
CF3_split_102.htm
CF3_split_103.htm
CF3_split_104.htm
CF3_split_105.htm
CF3_split_106.htm
CF3_split_107.htm
CF3_split_108.htm
CF3_split_109.htm
CF3_split_110.htm
CF3_split_111.htm
CF3_split_112.htm
CF3_split_113.htm
CF3_split_114.htm