Il la fit tomber sur la couche, lui maintint les deux poignets dans une seule main, l'autre faisant toujours office de bâillon.
— Tu promets de ne pas bouger et de ne rien dire avant que j'aie fini? (Pas de réponse.) Sinon, je devrai te bâillonner et te ligoter, ce qui serait idiot. (Elle hocha la tête.) Et ne me joue pas de tours. Si tu le fais, tu n'auras certainement jamais mon soutien, même si tu vis assez longtemps pour en avoir besoin.
Brigeda gémit et hocha la tête plus vigoureusement encore.
— C'est bon.
Blade la lâcha, alla fermer la porte à clef et s'y adossa.
— Maintenant, ma Sœur, cessons ce jeu d'enfants. Tu as dû me prendre pour un imbécile, si tu as cru que j'allais te déballer tous mes plans à cause de ta petite menace. Elle m'a intrigué, au contraire, et je me suis demandé ce que tu pouvais projeter. Alors j'ai dû faire en sorte que ton intendant soit capturé et serve d'otage pour garantir ma sécurité. Simple précaution. J'aurais été vraiment stupide de ne pas le faire. Tout cela nous a fait perdre presque une journée. Je ne crois pas que nous ayons autant de temps à gaspiller. Tu veux faire quelque chose, au sujet de Durkas et du duc Tymgur, n'est-ce pas?
— Seulement Durkas, répondit calmement Sœur Brigeda. Nous savons que nous ne pouvons pas atteindre le duc. Mais Durkas...
Elle s'interrompit, les poings crispés, la figure grimaçante.