Les lèvres de Blade l'abandonnèrent et elle gémit tout bas mais bientôt elle les sentit sur son cou, sur sa gorge, sur ses oreilles. Elle avait l'impression que des poissons-étincelles faisaient courir en elle de petites décharges de leur esprit de vie. Elle se tordit dans les bras de Blade et gémit plus fort, mais pas par regret, cette fois. Lentement, elle perdait toute faculté de sentir autre chose que leurs deux corps enlacés, elle et Blade debout sur le sable, ondulant lentement l'un contre l'autre, s'excitant mutuellement dans une fièvre croissante, presque dévorante.
Il la prit par les hanches et la souleva tout droit dans les airs. Elle s'éleva et fut à la hauteur des yeux de Blade, put y plonger un instant son regard. Mais un instant seulement. Il baissa la tête et sa bouche glissa sur les épaules bleuâtres, sur les seins. Les pointes étaient raidies depuis longtemps, presque douloureusement contractées. Blade les fit rouler entre ses lèvres à tour de rôle, et, une fois encore elle se sentit parcourue d'étincelles. Ces lèvres étaient humides, chaudes, la rendaient folle. Elle voulait hurler. Et pendant tout ce temps, il la tenait en l'air, comme si elle ne pesait pas plus qu'une enfant. Une telle force chez un homme l'effraya et calma presque son désir.
Cela ne dura qu'une seconde. Il la souleva encore plus haut puis, lentement, il la déposa sur le matelas d'algues qui craqua sous son poids et égratigna sa peau nue.
Et puis toutes les autres sensations disparurent quand il se laissa tomber sur elle et en elle. Profondément, si profondément qu'elle ne pouvait y croire.