Tout cela signifiait que le travail de Blade avait simplement pris un bon départ, quand il eut fini de faire pour la première fois l'amour avec Alanyra. Il savait que s'il voulait obtenir la preuve qu'à Nurn quelqu'un se servait des peuples de la mer, il lui faudrait avoir Alanyra fermement de son côté. Plus important encore, il fallait en convaincre d'autres, aussi bien à Talgar que dans les récifs, et créer une faction travaillant pour la paix. Ni l'un ni l'autre des clients de Nurn n'aimait l'Empire, c'était évident. Si l'Empire était dénoncé comme un ennemi mutuel, bien des choses pourraient se produire. Blade ne savait pas ce qui arriverait avant qu'il soit arraché à la mer de cristal et ramené dans la Dimension Normale, mais il entendait mettre le temps à profit.
Malheureusement, il lui était impossible de faire tout ce qu'il avait espéré, chez les Maîtres de la Mer. D'abord, il ne pouvait aller et venir librement. Alanyra lui avait dit que c'était pour sa propre sécurité et il la croyait. Après trois siècles de guerre, les hommes-poissons et les Talgariens ne se considéraient certainement pas d'un bon œil. Il ne pouvait pas non plus parler librement avec les guerriers et les scribes du Clan Gnyr.
— La plupart refuseraient tout dialogue, lui dit Alanyra. Ceux qui accepteraient ne pourraient probablement pas répondre à tes questions. Et même si tu trouvais un homme qui acceptât de te renseigner, il y a gros à parier qu'il te tendrait simplement un piège, pour découvrir tes plans et te trahir.