CHAPITRE XI
Plusieurs choses étonnèrent Blade quand il reprit connaissance. La première, c'était de se réveiller. C'était une surprise agréable. Puis il comprit que cela voulait dire qu'il se trouvait entre les mains des hommes-poissons. Ce ne fut ni surprenant ni agréable.
Mais, apparemment, ils avaient l'intention de le garder en vie et en bonne forme, pour le moment du moins. Non seulement la chambre où on l'avait allongé n'était pas sous l'eau, mais elle était sèche et même éclairée par le soleil tombant d'un trou au plafond. C'était une rotonde dont les murs s'inclinaient vers le trou, formant un cône de quelque dix mètres de haut. Un bref contact apprit à Blade que ces murs étaient lisses comme du verre.
La chambre faisait environ sept mètres de diamètre au sol, qui était recouvert d'un beau sable propre et sec, gris-bleu. Blade reposait sur un épais matelas d'algues séchées. A un mètre du sol, dans une niche, un filet d'eau coulait et disparaissait dans un tuyau peint en blanc. Il plongea son doigt dans l'eau et la goûta avec prudence. Les hommes-poissons avaient réussi à faire venir de l'eau courante douce, au beau milieu de l'océan, à des centaines de milles de la terre la plus proche.
L'esprit de Blade se remit à fonctionner à plein rendement. Cela signifiait qu'il ne pouvait rester en place. Il se leva et fit le tour de la chambre, en rasant les murs et en examinant le sable pour chercher... quoi? Il n'en savait trop rien. Quelque chose pouvant servir d'arme, pour commencer. Et aussi un moyen de sortir, si possible.