Et alors il n'hésiterait pas. En outre — elle le reconnut à contrecœur — ces puissantes mains sur son corps éveillaient de singulières sensations.
Il lui arracha sa robe, déchira les fibres dures et résistantes sans aucun effort et en fit de longues bandes. La première servit de bâillon, deux autres ligotèrent ses jambes, aux chevilles et aux genoux. Puis ce fut le tour des bras, aux poignets et aux coudes. Les nœuds étaient juste assez serrés pour ne laisser aucun jeu, comme si l'étranger avait pu juger de sa force rien qu'en la regardant. Une telle habileté fit plus qu'un peu peur à Alanyra.
Blade se releva, traversa la chambre pour aller ramasser l'épée et revint s'asseoir en tailleur sur le sable, devant elle. Il contempla longuement le corps nu, s'attardant sans vergogne sur les seins, les hanches, les cuisses, entre les jambes. Elle vit dans ses yeux une indiscutable admiration. Et Alanyra n'aurait pu nier qu'elle ne trouvait pas du tout désagréable d'être ainsi détaillée.
Il posa l'épée en travers de ses genoux et sourit. C'était bien la dernière expression à laquelle elle s'attendait, après ce qui venait de se passer. Blade se pencha sur elle et enleva lentement le bâillon. La surprise la priva un instant de ses moyens. Blade dut répéter sa première question avant qu'elle puisse lui répondre.
— Qui es-tu?
Alanyra ne songea pas un instant à mentir.
— Je suis la Dame Alanyra, chef du Clan Gnyr.
— Où suis-je?
— Dans une des chambres des récifs du Clan.
— Pourquoi suis-je ici?