— Qu'est-ce qu'on fout... dévorés tout vifs... Durkas là-dedans avec sa catin... des ennuis pour nous si...
Une autre voix monta de l'ombre :
— Est-ce que le portail est ouvert?
— Bien sûr, imbécile, répliqua une troisième voix. Nous voulons que...
— Chut! ordonna l'officier.
Il semblait brusquement s'apercevoir que la discrétion était peut-être préférable, pour un groupe en embuscade. Le silence se fit.
Il dura moins d'une minute et, subitement, un cri abominable le déchira. Le cri d'atroce douleur et de terreur d'une femme.
Quelques secondes après ce hurlement, les événements se déroulèrent très vite. L'officier se dressa d'un bond en jurant.
— Maudit Durkas! Encore ses jeux...
Il se tourna vers le buisson où Blade se cachait.
Dans la maison, des voix rauques retentirent et aussi une galopade. Un nouveau hurlement, puis une fenêtre s'ouvrit à la volée. De la lumière jaune inonda le jardin.
A cette lumière, l'officier aperçut Blade accroupi sous le buisson. D'une brusque détente de ses muscles ankylosés il se mit debout. Une secousse de son bras et un couteau à lancer glissa dans sa main droite. Son bras se leva, le couteau scintilla dans les airs et alla s'enfoncer dans la poitrine de l'officier.