Chapitre 83

 

 

Lames en main, l’Ange du Chaos et la fille d’Eodh entreprirent de monter l’escalier. Celui-ci était assez large pour deux personnes et s’élançait en colimaçon tout autour de la tour, ponctué par un palier à chaque niveau.

L’étage suivant s’avéra désert. Il était haut de plafond, avec de larges poutres de chêne qui s’entrecroisaient au-dessus d’une salle ronde et vide au sol en parquet de pin. Des murs percés de meurtrières, des râteliers d’armes vidés depuis longtemps, une réserve de torches partagées en caisses séparées, dans un coin. Deux portes au fond, deux petites chambrées, vides.

De nouveau les escaliers. Cellendhyll avançait avec prudence, pas après pas, sans bruit. Ils allaient aborder le niveau supérieur. Le combat n’était pas terminé.

Six guerriers pour surveiller l’entrée du sous-sol. La porte du rez-de-chaussée verrouillée. Cela ne suffit pas pour garder les étages. Il va y avoir d’autres Hamachiis, entre Faith et moi.

Il avait raison.

Un grincement de chaise résonna du dessus. Un échange de voix étouffées. Un rire.

Ils auraient été nettement plus utiles au rez-de-chaussée, ces incapables ! ricana intérieurement l’Ange. Tant mieux pour moi, tant pis pour vous. Vous êtes morts et vous ne le savez pas encore.

Il se moquait de savoir combien de guerriers l’attendaient ; combattre, massacrer était devenu aussi essentiel que respirer. L’Ange voulait du sang, de la violence. Il voulait de la souffrance. Sentir la chair se déchirer sous ses coups, entendre les os se briser, se repaître des gémissements de douleur.

La vengeance restera mienne.

L’Ange arborait un rictus cruel. La vengeance, il en était maître. Le Sang-Pitié. Lui aussi aurait pu revendiquer ce surnom. Il voulait du sang… Il ne montrerait aucune pitié. Ni envers Rosh, ni envers Sequin, ni envers quiconque se dresserait sur son passage.