Chapitre 53

 

 

Les trois pisteurs envoyés pour récupérer la preuve de la mort de Cellendhyll avaient regagné le bas de la montagne, qu’ils avaient contournée. Ils descendirent ensuite jusqu’au fond du précipice. Une fois arrivés, ils se mirent à fouiller parmi les rochers. Sans rien trouver. Pas la moindre trace des deux corps, pas même une gouttelette de sang. Voilà qui était étrange.

Ils échangèrent des regards incrédules. Et se remirent à fouiller le bas de la paroi, sur toute sa longueur et sa pleine largeur. Toujours rien.

Aucun d’eux n’avait d’explication à proposer. Ils tombèrent d’accord, il fallait rentrer avertir le N’Dalloch sans tarder.

Quittant la montagne, ils s’engagèrent sur une piste qui traversait la jungle vers l’est. Ils n’avaient aucune raison de se méfier.

Dix minutes plus tard, le premier Sang-Pitié porta les mains à son cœur et s’écroula, se tordant sur le sol en gémissant. Les deux autres le regardèrent agoniser, sans comprendre, avant de se rendre compte de l’origine du danger. Trop tard. Leprín jaillit des fourrés, les mains maculées de sang jaune. En plein élan, il percuta un guerrier qu’il envoya bouler, il poignarda le second aux bras, au cou, au ventre. D’un coup de botte, il brisa la mâchoire de l’autre qu’il égorgea dans la foulée d’un revers de son aiguillon d’os. Il compléta la réserve de sang contenue dans sa bourse magique, s’empara de deux armes et quitta les lieux.

Il avait soif, il avait faim. Il vivait cependant, toujours animé de l’instinct de survie.