Chapitre 29
Faith avait quitté le camp, le temps de se calmer. C’était ça ou sauter sur cette damnée Estrée. Que cherchait-elle, celle-là, à part se jeter au cou du commandant ? Chaque journée, chaque soirée, elle l’abreuvait de sourires, se collait contre lui pour des motifs futiles. Le pire étant que Cellendhyll semblait apprécier. Faith en concevait une vive jalousie, elle le savait, tout comme elle savait que ce sentiment mêlé de colère ne nuirait nullement à son efficacité. Mais cela ne rendait pas la chose plus agréable pour autant, au contraire.
Je te laisserai tranquille jusqu’à ce que nous soyons rentrés, mon bel officier, car la mission prime sur mes sentiments. Mais une fois dans la forteresse, je vais m’occuper de te retourner la tête jusqu’à ce que tu me supplies de te prendre dans ma couche !
Faith se figea soudain, aux aguets, prête à combattre, avant de se relâcher. Ce n’était que Dreylen. Ce dernier se rapprocha d’elle et s’arrêta à trois pas d’écart, puis croisa les bras et resta à la toiser sans rien dire, son habituel petit sourire aux lèvres. Elle le toisa en retour. Ils s’affrontèrent du regard, sans hostilité excessive. La jeune femme rompit le silence la première :
— Ça fait des jours que je sens ton regard posé sur moi. Dreylen. Que veux-tu à la fin ?
Le guerrier aux cheveux décolorés lâcha un rire amusé :
— À ton avis ? Allons, ne fais pas la naïve, ma belle, ce n’est pas ton genre…
— Tu perds ton temps avec moi.
— Voyons, je ne te demande pas le mariage, ni d’ailleurs aucun engageant. Juste passer un peu de bon temps. Du reste, cela te ferait autant de bien qu’à moi, sinon plus. Je vois bien que tu es sous pression, ces derniers temps.
— Je ne suis pas d’humeur, tu n’as qu’à tenter ta chance avec Lhaër.
Dreylen se rapprocha d’elle. Plus qu’un pas d’écart entre eux deux.
— Lhaër est trop douce pour moi. Je préféré les femmes dures, dans ton genre… Je t’offre un moyen de relâcher cette tension que je sens en toi. Je connais ce genre de problème… tout comme je connais un bon moyen d’y remédier.
Dreylen était un homme agréable, elle devait en convenir, très compétent, et beau garçon. Il n’avait pas tort de surcroît, elle avait bien besoin d’un défoulement pour oublier Cellendhyll de Cortavar. Sans compter qu’elle n’avait pas eu d’homme depuis plusieurs mois.
— Sans engagement aucun, n’est-ce pas ? dit-elle enfin.
— Tout à fait, rétorqua le guerrier, son sourire agrandi. Je te garantis que tu ne le regretteras pas.
— Vantard !
Dreylen écarta les bras :
— Ma belle, il ne tient qu’à toi de me prendre en défaut. Je suis tout à toi !
Elle le colla contre elle en le tirant par les pans de son pourpoint. Sa jambe se lova à l’arrière de celle de Dreylen. Juste avant que leurs lèvres ne se touchent. Les yeux rivés dans les siens, elle murmura :
— Tu as intérêt à être à la hauteur…
Ce fut violent, bref et bon. Un échange passionné, qui les laissa tous deux apaisés. Ils restèrent de longues minutes sans rien dire, se contentant d’admirer le velouté magnifique de la voûte étoilée.
Dreylen s’étira de tout son long et lâcha dans un soupir :
— Alors, tu regrettes ?
Il s’était montré un amant doué, elle devait le reconnaître. Mais jamais à voix haute.
— Tais-toi, idiot. Ce n’était que de réchauffement, tu ferais mieux de reprendre des forces pour la deuxième passe !
Elle glissa la main sur le bas-ventre annelé de muscles de son amant, descendit et constata que Dreylen avait de nouveau le sexe dressé, gorgé de désir. Alors, elle se haussa pour l’enjamber, encore humide de leur étreinte initiale. Elle s’empala lentement sur lui. Très lentement.
Une fois le membre englouti dans son entier, enserré dans son écrin de plaisir, le bassin calé contre celui de Dreylen, la jeune femme se déhancha pour le faire aller et venir en elle, avide. Le guerrier plaqua ses mains sur les hanches de sa belle, accentuant le mouvement.
La bouche grande ouverte d’un cri qu’elle réussit à museler, Faith leva la tête au ciel et se laissa emporter dans un nouveau torrent de jouissance.