Chapitre 67

 

 

La gemme magique offerte par Maurice déposa Cellendhyll dans ses appartements de la Forteresse du Chaos, sans éveiller les redoutables vigies magiques qui cernaient l’endroit le mieux gardé du Plan.

La magie de Maurice se révélait aussi mystérieuse qu’efficace, se dit l’Adhan. Avait-il dit vrai en parlant de l’écoulement du temps ? Cellendhyll vérifia la clepsydre qui ornait l’entrée. L’heure du déjeuner approchait, il ne s’était écoulé que trois jours sur le Plan du Chaos depuis la trahison de Dreylen.

Merci Maurice, et bravo.

Cellendhyll se sentait déphasé, désorienté par le changement soudain de Plan, d’atmosphère. Il avait faim, il voulait se laver, dormir. Il ne s’accorda même pas ces nécessités. Il avait trop à faire et puis le sommeil le fuirait, malgré sa lassitude, il le pressentait. Il choisit dans sa garde-robe un long manteau de laine grise qu’il passa pour cacher ses vêtements de commando lacérés. Il ne prit même pas le temps de s’armer. Sa dague sombre et le Hyoshi’Nin lui suffiraient pour l’instant. La Belle de Mort, assoupie depuis la destruction du Morlok’Uuruh, reposait à sa place habituelle, dans son fourreau de botte.

La procédure imposait à l’Adhan de se rendre présentable et d’aller immédiatement faire son rapport de fin de mission à Morion, d’autant plus que ladite mission s’était conclue par un échec.

J’emmerde Morion tout comme j’emmerde ses procédures !

Pour l’heure, l’Ange du Chaos avait une visite à faire. Il rabattit la capuche de son manteau pour camoufler ses traits et s’engagea dans les couloirs de la forteresse chaotique. Le seigneur Morion attendrait.

Je sers une autre voie, pour le moment. La mienne.