15

 

 

Blaine arriva à la propriété de Hull par jetcar rural une heure avant l’aube. Il était vêtu de l’uniforme traditionnel du chasseur – chemise et pantalons kaki, souliers à semelle de caoutchouc et chapeau à larges bords. Sur une épaule, il portait un sac. Sur l’autre, son fusil et sa baïonnette dans un sac de plastique.

Un serviteur qui veillait à la grille du parc le conduisit au manoir bas et spacieux. Blaine apprit que la propriété Hull comprenait quatre-vingt-dix hectares boisés dans les Adirondacks, entre Keene et Elizabethtown.

C’était en ces lieux, lui raconta le serviteur, que le père de Hull était mort à l’âge de cinquante et un ans, emportant six chasseurs avec lui avant que le sabre d’un septième ne lui tranche la tête. Mort glorieuse ! Par contre, l’oncle de Hull était devenu berserker dans San Francisco, une ville qu’il avait toujours aimée. La police l’avait rayonné douze fois avant qu’il tombe, ayant liquidé sept badauds. Tous les journaux avaient fait grand cas de cet exploit et leurs comptes rendus étaient d’ailleurs soigneusement préservés dans le Livre d’Or familial.

Ce qui démontrait, souligna le vieux serviteur, la différence des deux tempéraments. Certains, comme l’oncle, étaient des hommes sociables, joueurs, qui tenaient à mourir dans la foule, attirant ainsi un volume enviable d’attention. D’autres, comme l’actuel Mr. Hull, étaient plutôt portés à l’amour de la solitude et de la nature.

Blaine approuva poliment et fut introduit dans une vaste pièce rustique où étaient rassemblés les chasseurs. Ils prenaient le café tout en aiguisant une dernière fois le fil de leurs armes. La lumière étincelait sur la latte bleutée et sur la hache argentée, ondoyait le long de la tête polie du javelot et jouait en éclats froids sur les pointes de diamant de la massue et de la masse d’armes. D’emblée, cela rappela à Blaine une scène médiévale. Mais, à y regarder de plus près, il pencha plutôt pour un plateau de cinéma.

« Prends-toi une chaise, vieux ! » lança l’homme à la hache. « Bienvenue à la Société Bénévole Protectrice des Bouchers, Abatteurs et Libres-Tueurs. Je suis Sammy Jones, le plus fin spécialiste de la hache des Deux Amériques, et probablement de l’Europe aussi. »

Blaine s’assit et fut présenté aux autres chasseurs. Ils représentaient une demi-douzaine de nationalités, mais l’anglais était cependant leur langue commune.

 

Sammy Jones était un type trapu, aux cheveux noirs, aux épaules de taureau, à l’uniforme rapiécé. Toute une panoplie d’anciennes cicatrices de chasse parait son visage rocailleux aux sourcils en broussaille.

« Première chasse ? » demanda-t-il en apercevant la tenue de Blaine.

Celui-ci acquiesça et retira son fusil du sac pour y fixer la baïonnette. Il vérifia le mécanisme de fermeture, resserra la bandoulière du fusil et ôta de nouveau la baïonnette.

« Vous savez vraiment vous servir de cet engin ? » s’enquit Jones avec intérêt.

— « Bien sûr, » dit Blaine avec plus de confiance qu’il n’en éprouvait vraiment.

— « Je l’espère. Les types comme Hull ont du flair pour les bleus. Ils essaient de les éliminer de la meute au plus tôt. »

— « Normalement, combien de temps dure une chasse ? » questionna Blaine.

— « Eh bien, » dit Jones, « la plus longue à laquelle j’aie participé a duré huit jours. C’était dans les Asturies, là où mon partenaire Sligo y est passé. En général, une bonne meute peut coincer son Gibier en un jour ou deux. Tout dépend de la façon dont il veut mourir. Certains essaient de s’accrocher le plus longtemps possible. Ils s’abritent. Ils se cachent dans des caves et des ravins, ces sales chiens de traîtres ! et il faut courir derrière eux et risquer un coup dans le noir. C’est comme ça que Sligo y est passé. Mais je ne crois pas que Hull soit de cette espèce. Il veut mourir comme un grand héros, un grand baroudeur. Alors, il restera à découvert il prendra des risques. Il veut savoir combien d’entre nous il peut crever avec son gros couteau. »

— « On dirait que vous n’êtes pas d’accord, » dit Blaine.

Sammy Jones haussa les sourcils. « Je n’aime pas qu’on fasse toute une histoire de sa mort. Mais voilà notre héros. »

Hull entra dans la pièce, mince et élégant, vêtu de soie kaki, un foulard blanc, également en soie, noué négligemment autour du cou. Il portait un sac léger et, sur une épaule, une mince rapière d’allure redoutable.

« Bonjour, messieurs ! » dit-il. « Les armes sont-elles bien aiguisées, les sacs bien bouclés, les lacets bien attachés ? Parfait ! »

Hull fit quelques pas vers la fenêtre et écarta les rideaux.

— « Voyez, la première percée de l’aube, trace glorieuse de nos ciels orientaux, avant-coureur de notre farouche Seigneur Soleil qui gouverne la Chasse. Je m’en vais maintenant. Un serviteur vous avisera quand ma demi-heure de grâce sera terminée. Vous pourrez alors me poursuivre et me tuer à première vue. Si vous en êtes capables ! La propriété est clôturée. Je resterai dans son enceinte, et vous aussi. »

Hull s’inclina, puis quitta la pièce avec grâce et aisance.

« Dieu ! que je déteste ces oiseaux-là ! » tempêta Sammy Jones après qu’il eut refermé la porte. « Ils sont tous pareils ! Ils ont l’air si froids et détachés, ces foutus héros. Si seulement ils savaient combien je les trouve sacrement crétins, moi qui les chasse depuis vingt-huit putains d’années ! »

— « Et pourquoi chassez-vous ? » questionna Blaine.

Jones haussa les épaules. « Mon père maniait la hache, et il m’a appris le boulot. C’est le seul que je sache. »

— « Vous pourriez apprendre autre chose. »

« Je suppose que oui. Le fait est que j’aime tuer ces messieurs. Je les déteste, ces satanés snobs, avec leur Au-delà style club privé que les pauvres ne peuvent s’offrir. Je prends plaisir à les tuer et, si j’en avais les moyens, je paierais pour le privilège de le faire. »

« Et Hull trouve son plaisir à tuer de pauvres types comme vous, » dit Blaine. « C’est un bien triste monde ! »

— « Non, il est simplement réglo, » dit Sammy Jones. « Levez-vous. Je vais vous attacher votre sac correctement. »

Lorsque cela fut fait, il reprit : « Ecoutez, Tom, pourquoi ne resterions-nous pas ensemble pendant cette chasse ? Une sorte de protection réciproque, hein ? »

— « Vous voulez me protéger, n’est-ce pas ? » répliqua Blaine.

— « Vous n’avez pas à avoir honte. Chaque travail spécialisé doit s’apprendre avant d’être pratiqué. Et quelle homme pourrait vous l’apprendre mieux que moi ? »

— « Merci, » dit Blaine avec gratitude. « J’essaierai de ne pas trop peser de mon côté, Sammy. »

— « Vous vous en sortirez très bien. Vous savez, Hull est un escrimeur, ça vous pouvez en être sûr, et les escrimeurs ont leurs petits trucs à eux que je vous expliquerai au fur et à mesure. Quand il…»

À ce moment, un serviteur entra, porteur d’un vieux chronomètre. Lorsque la petite aiguille atteignit le douze, il regarda sévèrement les chasseurs.

« Messieurs, » dit-il, « le temps de grâce est révolu. La chasse peut commencer ! »

Les chasseurs s’attroupèrent dehors dans l’aube grise et brumeuse. Thésée le traqueur, balançant son trident en travers des épaules, retrouva très vite la piste. Elle conduisait vers le haut, en direction d’une montagne encerclée de brume.

Répartis sur une seule longue file, les chasseurs commencèrent l’escalade.

Bientôt, le soleil matinal finit de dissiper les brumes. Thésée perdit la piste à l’endroit où elle croisait le granit à nu. Les chasseurs se dispersèrent en une ligne brisée sur le côté de la montagne et poursuivirent leur lente et pénible marche vers le haut.

À midi, l’homme à la latte découvrit un bout de soie kaki sur un buisson. Quelques minutes plus tard, Thésée tomba sur des empreintes de pied dans la mousse. Elles menaient à une étroite vallée très boisée. Les chasseurs pressèrent le pas.

« Le voilà ! » s’écria un des hommes.

Blaine se retourna brusquement et, à une cinquantaine de mètres à sa droite, il aperçut l’homme à la masse d’armes qui se lançait en avant. C’était le plus jeune des chasseurs, un Sicilien joyeux et plein d’assurance. Son arme consistait en un manche de frêne rigide auquel était fixé un bout de chaîne de trente centimètres, laquelle se terminait par une lourde boule à pointes : la masse d’armes. Il faisait voltiger cette arme au-dessus de lui tout en chantant à tue-tête.

Jones et Blaine s’élancèrent vers lui. Ils virent Hull surgir de derrière les buissons, rapière en main. Le Sicilien bondit en avant et porta un coup à abattre un arbre. Hull esquiva le coup avec légèreté et se fendit.

Le jeune Sicilien gargouilla et s’écroula, la gorge transpercée. Hull planta un pied sur sa poitrine et, d’un coup sec, dégagea la rapière pour disparaître à nouveau dans les sous-bois.

« Jamais je ne comprendrai pourquoi il utilisait une masse d’armes, » commenta Sammy Jones. « Trop encombrant. Si vous ne touchez pas votre homme du premier coup, vous n’y coupez pas. »

Le Sicilien était mort. Le passage de Hull à travers le sous-bois était nettement visible. Ils plongèrent à sa suite, suivis de la plupart des chasseurs, avec des flanqueurs patrouillant des deux côtés.

Bientôt, ils rencontrèrent à nouveau le roc nu, et ils perdirent la piste.

Ils passèrent tout l’après-midi à chercher en vain. Au coucher du soleil, ils bivouaquèrent sur la montagne, postèrent des gardes et discutèrent de cette première journée de chasse autour d’un petit feu de camp.

« Où peut-il bien être ? » demanda Blaine.

« N’importe où dans cette sacrée propriété, » dit Jones. « Souvenez-vous qu’il en connaît le moindre recoin, alors que, nous, nous y venons pour la première fois. »

« Alors, il peut nous échapper indéfiniment. »

« S’il le voulait. Mais n’oubliez pas qu’il veut se faire tuer. De façon héroïque et spectaculaire. Alors, il va essayer de nous décimer jusqu’à ce que nous l’ayons. »

Blaine regarda par-dessus son épaule en direction des bois obscurs. « Il pourrait bien être là, en train de nous écouter. »

— « Pour sûr qu’il y est, » dit Jones. « J’espère que les gardes ne dorment pas. »

Le ronron de la conversation se poursuivit dans le petit camp tandis que le feu brûlait doucement. Blaine souhaitait voir poindre le jour. L’obscurité renversait les rôles. Les chasseurs se trouvaient à présent chassés, traqués par un suicidaire cruel et immoral déterminé à emporter avec lui autant de vies que possible.

Sur quoi, dans l’inquiétude, il s’assoupit.

 

Un peu avant l’aube, il fut réveillé par un cri. Saisissant son fusil, il sauta sur ses pieds et scruta l’obscurité. Il y eut un autre cri, plus près cette fois, et un craquement de branches. Puis quelqu’un lança une poignée de feuilles sur le feu mourant.

Dans la soudaine lueur jaune, Blaine vit un homme revenir en titubant vers le camp. C’était un des gardes, traînant son javelot derrière lui. Il saignait en deux endroits, mais ses blessures ne semblaient pas mortelles.

« Le salaud ! » gémit l’homme. « Salaud de sournois ! »

— « Calme-toi, Chico, » dit l’un des hommes en déchirant la chemise de l’homme pour nettoyer et bander les blessures. « Tu l’as eu ? »

« Il était trop rapide, » gémit le blessé. « Je l’ai manqué. »

Ce fut la fin du sommeil pour cette nuit.

Les chasseurs se remirent en mouvement dès la première lueur de l’aube, largement espacés, cherchant la trace du Gibier. Thésée, bientôt, trouva un bouton cassé et une empreinte de pied à demi effacée. La chasse obliqua, suivant les lacets d’une montagne acérée.

En tête de la meute, Otto poussa soudain un cri : « Ici ! Je l’ai ! »

Thésée se précipita, suivi de Blaine et de Jones. Ils découvrirent Hull, qui reculait, observant l’approche de Otto, qui faisait tournoyer la bolas au-dessus de sa tête presque rasée. Le lasso argentin sifflait dans l’air et ses trois boules de fer devinrent invisibles. Puis Otto la lança. Hull se jeta instantanément au sol. La bolas passa à quelques centimètres au-dessus de sa tête et s’enroula autour d’une branche d’arbre, qu’elle arracha. Hull, souriant de toutes ses dents, se porta vers l’homme désarmé. Il allait l’atteindre quand Thésée intervint, brandissant son trident. Ils croisèrent le fer. Puis Hull virevolta et voulut s’enfuir. Thésée se fendit. Le Gibier hurla de douleur mais continua sa course.

« Tu l’as eu ? » demanda Jones.

— « Une blessure superficielle au derrière, » dit Thésée. « Probablement douloureux pour son orgueil. »

Les chasseurs poursuivirent leur course, haletant lourdement, à l’assaut de la montagne. Mais ils avaient à nouveau perdu la trace de leur Gibier.

Ils se dispersèrent autour du pic et, lentement, se frayèrent un chemin vers le sommet. Des bruits et des empreintes de pied occasionnels leur apprirent que le Gibier était toujours devant eux, battant en retraite vers le haut. Le sommet était proche et ils purent resserrer davantage leurs rangs, diminuant ainsi la possibilité que Hull leur file entre les doigts.

 

Vers la fin de l’après-midi, les conifères se firent plus rares. Au-dessus d’eux, au-delà d’un labyrinthe de blocs de granit, se dressait le sommet du pic.

« Attention, à présent ! » cria Jones aux chasseurs.

Au même moment, Hull lança une attaque. Surgissant de derrière un promontoire rocailleux, il se jeta sur le vieux Bjorn, l’homme à la massue. Sa rapière siffla. Il voulait rapidement en finir avec lui et échapper à l’étau des chasseurs. Mais Bjorn ne céda du terrain que lentement, esquivant prudemment les coups de rapière, les deux mains agrippant sa massue comme s’il s’agissait d’un bâton. Hull redoubla de fureur, se jeta en avant avec un juron et n’évita que de justesse un coup de massue.

Le vieux Bjorn contre-attaqua – trop vite. La rapière lui perça la poitrine, vive comme la langue d’un serpent. La massue de Bjorn retomba à terre et son corps dévala la pente.

Mais les chasseurs avaient à nouveau refermé leur cercle. Hull battit en retraite vers le haut, dans le fouillis de rocs.

Les chasseurs s’élancèrent. Blaine remarqua que le soleil était presque couché. Déjà, le crépuscule s’infiltrait dans le ciel et les ombres s’allongeaient sur les roches grises.

« La nuit approche ! »

— « Peut-être encore une demi-heure de jour, » dit Jones, scrutant le ciel. « Nous ferions mieux de l’abattre en vitesse. La nuit venue, il n’aura aucun mal à nous cueillir un par un de son rocher. »

Ils avançaient plus vite à présent entre les blocs énormes. « Il pourrait faire basculer des rochers sur nous, » dit Blaine nerveusement.

— « Pas lui, » grommela Jones. « Il a trop de fierté. »

C’est alors que Hull surgit de derrière un bloc, tout près de Blaine.

« Allons-y ! baïonnette ! » le défia-t-il.

Blaine, son fusil braqué haut, évita de justesse la botte. La lame de la rapière érafla le canon de son arme, à deux doigts de son cou. Automatiquement, il la dévia. Il poussa un grondement instinctif tandis qu’il portait son coup et qu’il le faisait suivre d’une estafilade destinée à étriper l’adversaire, accompagnée d’un coup de crosse en forme de paraphe pour répandre la cervelle de son ennemi sur les rochers. En ce bref instant, Blaine cessa d’être un homme civilisé mû par une nécessité douloureuse pour n’être qu’une créature féroce entièrement livrée à sa vocation de meurtre.

Le Gibier évita ses coups avec une vivacité pleine de grâce hautaine. Blaine tituba, la colère diminuant son habileté. Soudain, il fut écarté par Sammy Jones.

« À moi ! » lança Jones. « Il est à moi ! Je suis votre homme, Hull ! Taquinez-moi donc avec votre brochette ! »

Hull, le visage inexpressif, s’avança, sa rapière étincelant. Jones l’attendait, fermement planté sur ses jambes à peine arquées, la hache d’armes tournant doucement entre ses mains. Hull feinta et se fendit. Jones para le coup si fort que des étincelles volèrent et que la rapière se courba comme un roseau.

Les autres chasseurs s’étaient rapprochés. Assis sur des rochers de leur choix, ils reprenaient leur souffle tout en commentant le duel et en criant des conseils.

« Coince-le contre la falaise, Sammy ! »

— « Non ! balance-le par-dessus ! »

— « Un coup de main ? »

— « Diable, non ! » s’écria Jones.

— « Fais attention de ne pas te faire piquer un doigt, Sammy ! »

— « T’en fais pas ! » dit Jones.

Blaine regardait, sa rage retombée aussi vite qu’elle était venue. Il avait cru qu’une hache de ce genre serait une arme maladroite exigeant beaucoup trop d’élan pour chaque coup. Mais Sammy Jones la maniait comme un bâton. Il ne prenait aucun recul, portant ses coups sous tous les angles, se reprenant instantanément, chacune de ses charges acculait Hull vers le bord de la falaise.

Il n’y avait aucune comparaison valable entre les deux hommes, réalisa Blaine. Hull était un amateur doué, un meurtrier dilettante ; Jones était un tueur aguerri. C’était le combat d’un chien de garde féroce contre un tigre.

La fin survint brusquement dans le crépuscule bleuté du sommet de la montagne. Sammy Jones évita une botte et s’avança lourdement, portant un coup de revers. La lame mordit profondément dans le flanc gauche de Hull, qui tomba en hurlant le long de la montagne. Pendant plusieurs secondes, ils entendirent son corps rebondir sur les rochers.

« Marquez l’endroit où il a atterri, » dit Sammy Jones.

— « C’est sûr qu’il est mort, » dit l’homme au sabre.

— « Probablement que oui. Mais ce n’est pas du travail professionnel si nous ne nous en assurons pas. »

En descendant, ils trouvèrent le corps de Hull mutilé et sans vie. Ils marquèrent l’endroit pour ceux qui viendraient pour enterrer le Gibier et continuèrent leur route vers le manoir.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le temps meurtrier
titlepage.xhtml
content0001.xhtml
content0002.xhtml
content0003.xhtml
content0004.xhtml
content0005.xhtml
content0006.xhtml
content0007.xhtml
content0008.xhtml
content0009.xhtml
content0010.xhtml
content0011.xhtml
content0012.xhtml
content0013.xhtml
content0014.xhtml
content0015.xhtml
content0016.xhtml
content0017.xhtml
content0018.xhtml
content0019.xhtml
content0020.xhtml
content0021.xhtml
content0022.xhtml
content0023.xhtml
content0024.xhtml
content0025.xhtml
content0026.xhtml
content0027.xhtml
content0028.xhtml
content0029.xhtml
content0030.xhtml
content0031.xhtml
content0032.xhtml
content0033.xhtml
content0034.xhtml
content0035.xhtml
content0036.xhtml
content0037.xhtml
content0038.xhtml
content0039.xhtml
content0040.xhtml
content0041.xhtml
content0042.xhtml
content0043.xhtml
content0044.xhtml
content0045.xhtml
content0046.xhtml
content0047.xhtml
content0048.xhtml
content0049.xhtml
content0050.xhtml
content0051.xhtml
content0052.xhtml
content0053.xhtml
content0054.xhtml
content0055.xhtml
content0056.xhtml
content0057.xhtml
content0058.xhtml
content0059.xhtml
content0060.xhtml
content0061.xhtml
content0062.xhtml
content0063.xhtml
content0064.xhtml
content0065.xhtml
content0066.xhtml
content0067.xhtml
content0068.xhtml
content0069.xhtml
content0070.xhtml
content0071.xhtml
content0072.xhtml
content0073.xhtml
content0074.xhtml
content0075.xhtml
content0076.xhtml
content0077.xhtml
content0078.xhtml
content0079.xhtml
content0080.xhtml
content0081.xhtml
content0082.xhtml
content0083.xhtml
content0084.xhtml
content0085.xhtml
content0086.xhtml
content0087.xhtml
content0088.xhtml
content0089.xhtml
content0090.xhtml
content0091.xhtml
content0092.xhtml
content0093.xhtml