22 h 45
L’eau n’était pas froide. Non. Pourtant elle avait froid. Elle frissonna.
Il était debout dans l’eau à côté d’elle :
– On fait un concours ?
Elle avait maintenant terriblement peur.
Il y avait quelque chose dans son sourire.
Les garçons s’étaient placés autour d’elle, comme pour la surveiller. Comme si elle était prisonnière, vraiment prisonnière. Pas de la même façon qu’à la colo. C’était encore plus réel. Plus horrible. C’était horrible. Personne ne disait rien.
Ils avaient marché le long du ponton. Celui qui servait de piste de danse. Il y avait une boîte noire sur la petite estrade. Les musiciens d’hier avaient sans doute oublié un haut-parleur. Elle avait entendu la musique depuis la colonie, comme tout le monde, toute l’île sûrement. La plupart des gens descendaient au ponton. On entendait rire le long de la route de Sandvik.
Les enfants de la colo, eux, n’avaient pas le droit d’y aller, qu’ils soient petits ou grands. Ç’aurait été amusant d’aller danser sur le ponton, juste une fois. Une des animatrices aurait pu les accompagner. Quelques minutes seulement, une demi-heure.
Celui qui était assis derrière elle dans le bateau l’avait agrippée et l’avait entraînée vers la piste de danse !
– Maintenant on va danser ! avait-il lancé en la faisant tournoyer. Je suis bon danseur, non ?
Il avait éclaté de rire.
Il sentait l’alcool. Elle ne l’avait pas remarqué avant. Le vent de la mer avait soufflé toutes les odeurs, sauf celle du sel.
Elle avait essayé de se dégager.
– On remonte la Sente de l’Amour ?
Il serra plus fort ses poignets. Ça faisait mal.
– Aïïïe ! Lâchez-moi !
Il ne l’avait pas lâchée.
Elle avait essayé de lui donner un coup de pied dans le tibia. Elle avait peur, mais elle voulait se libérer, et c’était pire d’être retenue que d’avoir peur.
Il avait fini par la lâcher.
Avec un grand rire.
Il disait quelque chose maintenant. Elle n’entendait pas quoi. Ça grondait dans ses oreilles. C’était parce qu’elle avait peur. Ça grondait comme un orage dans sa tête.
– On fait un concours sous l’eau ?
– Un… un concours ?
– À celui qui peut rester le plus longtemps sous l’eau. On peut tous participer.
– Je… je… ne veux pas.
Elle claquait des dents, bruyamment. Elle entendit un oiseau de mer. Il poussait un long cri. C’était comme si la mouette se moquait d’elle.
– On y va ! lança-t-il. Mais il faut d’abord que tu retires ton maillot de bain.
– Qu… quoi ?
– On n’a pas besoin de maillot sous l’eau, non ?
Presque mort
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