4.
Winter et Ringmar traversaient le tunnel de Göta qui contribuait à donner l’illusion que Göteborg était une grande ville. Comme la criminalité. Quoique… la criminalité avait aussi brisé nombre d’illusions. Mais le tunnel avait de l’allure. Voilà de quoi ça doit avoir l’air, un tunnel. Il débouchait à la hauteur de la gare centrale. Winter obliqua pour traverser Östra Nordstan.
– J’ai reçu un drôle de coup de fil à la maison : un type qui s’est contenté de respirer dans le combiné, déclara Ringmar tandis qu’ils attendaient au feu rouge.
– C’est marrant, il m’est arrivé la même chose hier. Sauf que c’était au commissariat.
– Ça ne veut rien dire mais… je ne sais pas. J’ai eu l’impression qu’il y avait au bout du fil quelqu’un qui voulait quelque chose. Tu comprends ?
– J’ai eu la même impression, répondit Winter.
– Tu ne te fous pas de moi, Erik ?
– Non, je te jure.
– Quelqu’un attend de nous quelque chose mais il ne veut pas nous dire quoi, hasarda Ringmar.
Winter hocha la tête et appuya sur l’accélérateur. Un jeune homme traversa malgré le bonhomme rouge, et dut se jeter sur le côté pour éviter la voiture qui lui passa à quelques dizaines de centimètres.
– Quelqu’un qui a besoin de nous, enchaîna Winter. De notre secours.
– C’est pas la même chose ?
– Si, naturellement.
– Le boulot déteint sur nous, commenta Ringmar. Trois secondes de silence au téléphone et on sait déjà à quoi s’en tenir. Enfin… je soupçonne aussi mon voisin. Je le vois bien me faire une blague téléphonique, ce dingue.
Le portable de Winter retentit.
– Oui ?
– Öberg à l’appareil. D’après les analyses, il s’agit d’une balle de 9-mm, le type de munition qu’on utilise dans un Luger ou un Parabellum, voire un Sigsauer. Mais ça pourrait être une autre arme semblable. On vous tient au courant.
– OK.
– Nous n’avons pas trouvé de sang dans la voiture. Ni vraiment d’autre trace d’ailleurs. D’après l’expertise balistique… oui, on dirait que le coup de feu a été tiré de l’extérieur du véhicule, précisa Torsten Öberg, chef intérimaire de la brigade scientifique.
– Sur le pont ? demanda Winter.
– Je ne peux pas encore le confirmer.
– Ce n’est pas un détail anodin, insista le commissaire.
– Comme la présence ou non d’une victime, répliqua l’expert. Vous avez trouvé quelque chose dans l’eau ?
– Rien.
– Un cadavre, ça peut flotter un moment. Il y a eu pas mal de vent.
– On inspecte les rives.
– Drôle d’histoire, conclut Öberg.


Ça avait commencé avec une chanson. Depuis, elles s’enchaînaient, plus débiles les unes que les autres, et chaque fois plus fort. Quand il avait emménagé ici, c’était pour le silence. Un besoin vital. Et cette rue était baignée de silence. Jusqu’à aujourd’hui. Il fallait être dingue pour écouter cette merde à plein volume. Dingue, mort, ou défoncé. Mais ce n’était pas son problème. Il sortit, franchit les quelques mètres qui le séparaient du terrain voisin et sonna à la porte. Tout ce qu’il voulait, c’était que le bruit s’arrête. Pouvoir lire et réfléchir. Juste nager dans le silence.
Il était 16 heures et cette musique de taré devait s’entendre dans toute la rue. Il aurait déjà dû y avoir la queue à la porte. Il sonna de nouveau. Impossible d’entendre la sonnerie, bien sûr. Peut-être que le type à l’intérieur était sourd comme un pot et cherchait à capter les vibrations. Ç’avait été silencieux jusque-là. Un silence de mort. Jusqu’à ces dernières semaines, il pensait la maison inoccupée. On n’avait pas coupé l’herbe de tout l’été. La petite villa en bois paraissait abandonnée. Sans doute suite au décès d’une personne âgée dont la famille n’avait pas encore opté entre la vente ou la démolition. Et maintenant, cette histoire. Une fois de plus, il appuya sans trop y croire sur le bouton de la sonnette. Il avait déjà reculé d’un pas sur le petit escalier lorsque tout à coup la porte s’ouvrit. L’homme eut l’air surpris de le voir. Il n’avait pas entendu sonner. Mon âge. L’air normal, habillé de vêtements standard, pas de tatouages sur la figure. L’homme avait tressailli. Un étranger sur le perron, ça peut se comprendre. Il avait les yeux rivés sur lui, des yeux qui sortaient de leur orbite, comme dans les dessins animés. Il n’avait pas l’air si normal que ça.
– Vous pourriez baisser le volume ?
Sa propre voix était à peine audible dans cet ouragan. L’homme voyait qu’il était en train de crier quelque chose, mais il ne réagissait pas.
– Vous pourriez baisser le volume ?
Un éclair peu sympathique passa dans son regard. Oui, il avait entendu. En guise de réponse, il se contenta d’un bref hochement de tête. Puis il recula d’un pas et referma la porte. Qu’est-ce que je fais maintenant ? J’attends. Deux minutes plus tard, rien n’avait changé. Pas un chat dans les parages. La villa qu’il louait était la dernière de l’impasse, celle-ci l’avant-dernière. Le volume ne baissait pas à l’intérieur, il aurait presque augmenté. Mon Dieu, je vais devoir vivre avec, au moins pour aujourd’hui. Si ça continue, il faudra que je déménage. Moi qui commençais à me plaire ici. J’arrive à écrire, pour la première fois depuis longtemps… J’avais besoin de silence. Au même moment, s’éleva un solo de trompette. Rien que ça. Il se dépêcha de passer la grille et de regagner son terrain. La nuit avait commencé à tomber. Elle venait vite maintenant, dans moins d’une demi-heure il ferait noir, ce qui, dans cette rue, signifiait le noir total. On avait dû oublier de prévoir l’éclairage. Cet isolement avait représenté un avantage. Jusqu’à maintenant. Il rentra et referma la porte derrière lui. Dans son bureau l’attendait son travail. L’ordinateur brillait comme une fenêtre bleue dans la pénombre environnante. Et la musique du voisin cognait contre les murs, autant que s’il avait lui-même mis le volume à fond. Il éteignit l’ordinateur et s’installa dans un fauteuil de la salle de séjour. Sur les quatre pièces que comptait la maison, il utilisait surtout le bureau et l’une des chambres, mais il appréciait tout de même de pouvoir flemmarder le soir, devant la télé du séjour, histoire de rassembler un peu de force pour le travail du lendemain. Si l’inspiration lui venait, si elle ne s’était pas définitivement envolée. Ces rythmes le pénétraient jusqu’à la moelle des os. Il se leva, se rendit à la cuisine, regagna le séjour et ainsi de suite pendant près d’un quart d’heure. Il errait à travers la maison les oreilles prêtes à éclater. L’autre avait monté le son. Bon sang ! Pourquoi est-ce que personne n’appelle la police ? Pourquoi est-ce que personne ne sort avec sa batte de baseball et son mégaphone ? Évidemment, il était le seul à vivre ici. Lui, et ce taré, la main collée au bouton du volume. Ils étaient seuls au monde. Il remit ses chaussures et sortit. La nuit était très sombre. Le réverbère du carrefour ne faisait que renforcer l’obscurité. Et celle-ci renforçait encore le vacarme. Il était maintenant devant la maison du voisin. C’était allumé à l’intérieur, à chaque fenêtre, comme si le niveau d’éclairage devait rejoindre celui de la musique. Ce mec est fou. Demain je fais mes valises. Encore une déveine. Même ici, dans le coin le plus reculé de la ville, aux confins du monde pour ainsi dire, je n’ai pas la paix. Le vent avait dû tourner. La musique résonnait moins fort. Mais c’étaient les mêmes rengaines, sinistres. La même chanson qu’il faisait passer en boucle, semblait-il.
– Qu’est-ce que vous voulez ?
L’autre avait dû se poster derrière le bouleau qui s’élevait au-dessus de la grille.
Il fit un pas en avant.
– Pourquoi vous traînez par ici ?
– Ce… ce n’est pas ça.
– Noon ? Alors qu’est-ce que vous faites devant chez moi ?
Il s’était rapproché d’un pas. Il restait encore quelques mètres entre eux.
– J’ai le droit de me promener comme je veux.
– Et moi, j’écoute ma musique aussi fort que je veux !
Le vent tourna de nouveau et cette foutue musique envahit la pelouse. Il entendit ce que c’était : des paroles en suédois, du rock scandinave dans une version encore pire qu’avant. Des rythmes venus du fond de l’enfer.
Il chercha à capter le regard du dingue.
– Aussi fort que je veux !
– Vous devez avoir un problème.
L’homme avança de deux pas. Il n’était plus qu’à un mètre, moins encore, et comme il tendait la tête en avant, on voyait le blanc de ses yeux. Mais ils étaient injectés de sang et luisaient d’une drôle de façon.
Il recula d’un pas, puis d’un autre. Il chercha à se replier vers la rue. Il n’avait pas empiété sur le terrain du dingue, il en était sûr. Ça valait mieux.
Le dingue le suivit.
– Comment osez-vous… ?
– Quoi ? Quoi ?
– Ce n’est pas… possible de mettre la musique aussi fort.
– Bordel ! En quoi ça vous regarde ?
Il était tout près.
Il n’empestait pas l’alcool. Il ne doit pas être soûl. Défoncé peut-être. Je ne peux pas voir ses pupilles. Soûl, défoncé. Taré, c’est sûr. Il n’a pas d’arme ou d’instrument ? Non, mais des mains comme des battoirs. Les postillons lui pleuvaient sur le visage. Le dingue s’était laissé envahir par la rage. La musique hurlant dans son dos déversait la même rage : un torrent de boue dont il aurait presque senti la puanteur. Il percevait deux ou trois mots, « amour », « amoureux », un autre encore, mais pas la moindre tendresse dans cette furie. Le dingue leva la main, comme pour le frapper. Il ne le fera pas. J’ai déjà eu affaire à des types comme ça : ils n’osent pas frapper. Ils se contentent de gueuler. Enfin, je n’en suis pas si sûr.
– OK, j’y vais maintenant.
– J’écoute ma musique aussi fort que je veux ! répéta l’autre, mais un ton au-dessous.
– Et moi, pendant ce temps, j’appelle la police.
Il fit demi-tour et se dépêcha de franchir les vingt mètres qui le séparaient de chez lui. Sans se retourner. Une fois à l’intérieur, il constata que la musique avait cessé. Il n’en fallait donc pas plus : la simple menace du gendarme. Une menace en l’air, je ne les aurais pas appelés dès le premier soir, les flics. Et puis les voir débarquer ici, c’était la dernière chose dont j’avais besoin.
Maintenant que le silence était revenu, il le goûtait encore plus. Il avait choisi cet endroit pour son calme et pensait y rester jusqu’à ce que le bouquin soit terminé. Un an, moins peut-être, ou plus ; non, pas plus. S’il avait la paix et s’il avançait bien, il pourrait arriver à quelque chose de potable pour l’automne, voire l’été suivant. Il avait à moitié promis à son éditeur un nouveau roman. Mais ce ne serait pas de la fiction. Il ne savait pas encore ce que ce serait, et peu lui importait. L’essentiel était qu’on ait envie de le lire. Beaucoup de gens pouvaient, devaient s’y intéresser. Il reprit sa place dans le fauteuil. Il avait les moyens d’acheter mais, depuis son divorce, il ne voulait plus se rendre esclave d’un bien immobilier. Elle avait récupéré la baraque, elle allait sûrement vendre. Il laissait son avocat traiter avec elle. Plus commode. Cette impasse lui avait tout de suite plu. Tiens, ce serait pas mal, comme titre, pour un prochain bouquin. Il se leva, entra dans le bureau et nota « L’Impasse » sur un bout de papier. C’est toujours utile d’avoir un bon titre de départ. Je me remets devant l’ordi ? Il jeta un œil au dehors, dans la nuit. Non, ça ne donnerait rien de bon. Il était trop tard. Mais je peux toujours ouvrir une bière et tâcher d’esquisser quelques idées. « L’Impasse ». Ou alors « Une impasse ». Article défini ou indéfini… Non, défini, c’est mieux. Quelque chose à quoi se tenir, pour l’écrivain et pour le lecteur. Pas n’importe laquelle : cette impasse, et elle seule. Il regarda de nouveau par la fenêtre. Celle-ci. Et pas une autre. Le silence avait tenu, dehors et à l’intérieur. Je n’allume que la lampe au-dessus du bureau. Et je vais me chercher une bière.
Près d’une heure passa durant laquelle il resta assis devant sa feuille de papier, son stylo griffonnant à mesure que se succédaient les idées sous ses doigts et dans son cerveau. De bonnes idées, à croire que cette rencontre absurde avait remis en marche son imagination. Peut-être pourrait-il l’intégrer d’ailleurs : il y avait matière à quelques bonnes répliques. Non qu’il ressentît le besoin de se mettre à l’écoute de la prétendue réalité, mais évidemment, si l’on tombait sur quelque chose, il fallait l’utiliser. Ce visage avait quelque chose de spécial. Et cette musique ! En fait, ç’aurait été intéressant d’identifier le CD ; il n’était même plus certain que les paroles étaient en suédois. Il se leva pour éteindre la lampe de bureau. Le silence et l’obscurité se conjuguaient désormais. La rue avait beau formellement appartenir à la ville, elle aurait pu se situer dans les terres les plus reculées, une campagne lointaine ou un bois perdu dans des contrées oubliées de Dieu. Il avait d’abord envisagé de s’expatrier et puis cette maison s’était présentée. L’agent immobilier l’avait appelé au bout d’une semaine à peine. Non, maintenant j’allume pour la soirée. Il fit le tour de la maison pour éclairer partout, comme s’il avait voulu chasser les ténèbres. Do not go gentle into that good night, pensa-t-il, rage, rage against the dying of the light. Dylan Thomas écrivait avec le même talent qu’il mettait à boire. Il est mort l’année de ma naissance, une année qui vit également naître le grand Roberto Bolaño. Moi, je vais me reprendre une bière, rien qu’une, demain je m’y remets sérieusement. Une bouteille à la main, il réintégra son fauteuil pour ensuite allumer sa télévision et tâcher de suivre une série policière qu’il prenait en cours. Il regarda l’épisode jusqu’à la fin sans rien y comprendre, puis les actualités nationales, le journal des sports et enfin les actualités régionales… Il tendait la main vers la table basse pour s’emparer de la télécommande lorsqu’un bris de vitre se fit entendre, derrière le poste.


On avait identifié la balle tirée sur le pont. Bonne nouvelle.
– Un Tokarev, déclara Öberg. Calibre 7.62 × 25.
– Voilà une chose réglée.
– Ça fait le même effet que du 9-millimètres.
– Je sais.
– La mauvaise nouvelle, c’est qu’à Göteborg ça grouille de pistolets Tokarev. Mais je ne t’apprends rien. Tout ça est entré dans les mœurs. Une vraie culture, commenta l’expert.
– Comment peut-on voir ça comme de la culture ?
– Culture de la violence. Et on apprend toujours des autres cultures.
– Là, je te suis.
– OK, en ce qui concerne la position du tireur, je reviens au pont, nous pensons qu’il ou elle se tenait en dehors de la voiture. Sur la chaussée. Il y avait des éclats de balle sous la portière et sur le siège passager, mais tout semble indiquer qu’on a tiré de l’extérieur. D’assez près.
– Et seulement un coup de feu.
– Il semblerait. Nous avons passé au peigne fin cette section du pont mais nous n’avons rien trouvé d’autre. Il est possible que d’autres douilles aient fini dans l’eau, mais une seule balle a atterri dans la voiture.
– Sans blesser personne.
– Non.
***
Winter dut stopper devant des chaises qui bloquaient la rue sur le passage piétons, face à la station de tram de Hagen. Un groupe de gamins observait sa réaction. Le commissaire sortit de voiture, retira les deux chaises et reprit sa place au volant. Aussitôt, un garçon de quinze ou seize ans – il n’y avait pas de fille – se précipita pour remettre les deux chaises à barreaux, probablement volées à l’école voisine. Winter parvint à slalomer entre elles sans érafler sa Mercedes. Parfois on croirait rêver, songea-t-il, en voyant ricaner la bande dans son rétroviseur : le Gang de Hagen, ou ce qu’il en restait. Les collègues avaient coffré les pires d’entre eux après des années d’enquête. Tous des fils de bourgeois… Winter patienta au feu avant de tourner à droite dans la rue du Fleuve Göta. Il dépassa le petit centre commercial : une pharmacie, une esthéticienne, une pâtisserie, un poissonnier ambulant et une supérette. De belles voitures stationnées sur le parking. Il poursuivit sur Eckragatan et s’arrêta enfin devant la maison de Roger Edwards. Il y avait de la lumière au-dessus de la porte, ainsi qu’à une ou deux fenêtres. Une atmosphère accueillante. Il se gara sur le trottoir puis il alla sonner à la porte. Elle s’ouvrit immédiatement comme si l’homme était resté posté derrière à l’attendre.
– Roger Edwards ? (Il tendit sa carte professionnelle.) Je me présente : Erik Winter.
Edwards hocha la tête. Son regard fixait un point sur la gauche du commissaire qui se retourna, mais ne vit rien de particulier.
– Quand pourrai-je récupérer ma voiture ? s’enquit Edwards.
– Je n’en sais rien.
– Cela va durer longtemps ?
– Nous devons d’abord l’examiner.
– Qu’y a-t-il à examiner ?
– Puis-je rentrer ?
– Comment ? Oui… Oui… je vous en prie.
Edwards l’invita du geste à pénétrer dans le hall. Winter le suivit ensuite dans le séjour. L’homme avait à peu près le même âge que lui. Il parlait sans accent, dans une langue soignée et paraissait très correct, mais apeuré. Tout du moins nerveux. Peut-être s’inquiétait-il à l’idée que sa voiture ait été impliquée dans un acte criminel.
L’acte aurait pu se produire avant le vol. Öberg n’avait pas déterminé l’heure à laquelle on avait tiré le coup de feu.
S’il y a eu vol, songea Winter en observant Edwards. Ce dernier s’était assis. Winter avait pris place dans un fauteuil Berga qui, mine de rien, avait dû coûter fort cher. C’était ce qu’on appelait la classe, comme de servir un vin monstrueusement cher dans des verres ordinaires : l’élégance discrète. Une villa toute neuve, près de la mer.
Edwards regardait par les fenêtres, ou plus exactement par la baie vitrée.
Ce profil ne lui était pas inconnu.
J’ai déjà vu ce type quelque part. Où ? Son nom ne me dit rien.
– Me faudra-t-il attendre des années avant qu’on me rende ma voiture ?
– Je me demande pourquoi vous n’avez pas porté plainte, répondit Winter.
– Comme je l’ai dit à votre collègue ce matin, à l’aube, je n’en ai pas eu le temps.
– Vous étiez déjà debout.
– J’ai l’habitude de me lever tôt.
– Pourquoi ?
– Pourquoi ? Quelle importance ?
– Pourquoi ne pas avoir déclaré le vol ? insista le commissaire.
– J’étais sur un boulot. Une présentation pour le lendemain.
– Quel genre de présentation ?
– Peu importe, mais si vous y tenez, je peux vous montrer mon travail.
– Plus tard, répondit Winter. (Il se pencha en avant.) Possédez-vous une arme à feu ?
Presque mort
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