27.
Toute la famille sortit de voiture devant la
maison de Lotta à Hagen – ce qui prit un certain temps. Lilly avait
un pied coincé dans le siège pour enfant ; elle hurla au
moment où Lotta ouvrit la portière.
– Lilly, Lilly ! cria Siv Winter.
Qu’est-ce qu’on te fait, comme misère !
Elle arracha la petite aux bras de son père.
Tout doux, ma cocotte ! Mamie est là ! Lilly se calma
sur-le-champ. Angela secoua la tête. Lotta éclata de rire tandis
que ses filles faisaient les folles avec Elsa. Winter se sentit
brusquement de retour à la maison.
Lotta avait préparé un tartare de saumon avec
une purée de raifort et des haricots verts additionnés de beurre
fondant. En entrée, ils avaient mangé des crevettes fraîches, qu’on
avait décortiquées soi-même avant de les tremper dans l’aïoli. Bim
et Elsa Winter avaient préféré tremper leurs tartines dans du
beurre de sardine. Pas de problème.
– Le raifort, je crois que c’est ce qui me
manque le plus en Espagne, constata Siv.
Puis elle servit le vin. Un sancerre. Lotta
pensait comme son frère : la vie était trop courte pour
négliger les bons repas et les bons vins.
– C’est très suédois, acquiesça
Winter.
– Mais les Allemands le pratiquent aussi,
ajouta Angela.
– C’est bilingue ! conclut Elsa.
Winter goûta le vin. Rafraîchi, juste ce qu’il
fallait. Il leva son verre à la santé de sa mère.
– À ton retour au pays !
Elle sourit.
Ils trinquèrent.
– Vous avez l’air de penser que je rentre
pour de bon, sourit la reine mère en reposant son verre.
– Ce n’est pas le cas ? s’étonna
Kristina.
– Ça te ferait plaisir, mon
chou ?
– Oui.
– Mais la maison en Espagne, alors ?
demanda Bim.
– On n’a qu’à y aller en vacances !
s’écria Kristina.
– Bonne idée, répondit Lotta.
– Une maison pareille, il ne faut pas la
revendre, jugea Winter.
– Oh non ! fit Elsa.
– Oh non ! répéta Lilly.
Tous éclatèrent de rire.
– On verra, répondit Siv. Il faut d’abord
que je trouve un logement à Göteborg.
– Mais tu loges ici.
– C’est provisoire.
– Pourquoi ? On a de la place. C’est
aussi chez toi : tu as déjà vécu dans cette maison.
– Alors tu penses vraiment rester en
Suède ? reprit Angela.
– Eh oui.
– C’est bien.
– Tu trouves ?
– Pourquoi ? Cela
t’étonne ?
– Je pensais que vous déménageriez
peut-être là-bas. Tu aurais pu occuper un poste permanent à
Marbella.
– Je ne crois pas qu’Erik ait l’intention
de prendre sa retraite tout de suite, répliqua Angela.
– Et pourquoi pas ? fit l’intéressé en
reposant son verre. J’approche la cinquantaine.
– La retraite à cinquante ans ?
s’étonna Bim. (Elle allait avoir dix-sept ans, on aurait pu croire
qu’à cinquante ans pour elle, on était un vieux croulant.) Ce n’est
pas un peu tôt ?
Winter eut un sourire.
– Tu as raison. Je vais travailler jusqu’à
mes quatre-vingts ans. (Il leva de nouveau son verre.) Je trinque à
cette grande nouvelle. Après avoir été le plus jeune commissaire du
pays, je finirai comme le plus âgé !
– Bon courage ! fit Lotta en levant
son verre.
– J’ai mis un peu de piment frais, précisa
Lotta. Un soupçon seulement.
– Pour pas que ça fasse trop suédois,
ironisa Bim.
– Tu te souviens de la colonie sur
Brännö ?
Ils étaient installés dans le jardin. La cabane
de jeux, à l’angle ouest, commençait à perdre ses couleurs dans le
crépuscule : la maison d’enfance de Winter. Il y avait passé
de nombreuses nuits quand il était gamin. Il sortait regarder les
étoiles. L’air était le même à l’intérieur. Il ne changerait
jamais. Il lui suffisait d’y plonger le nez pour que les souvenirs
reviennent en foule. Il commençait à penser qu’il avait quitté tout
ça beaucoup trop tôt.
– La colonie ? s’étonna sa mère.
– Oui. La colo de Brännö. Quand on louait
sur Styrsö, il y en avait une, juste en face, dans la baie de
Sandvik.
– Oui oui.
– Tu t’en rappelles ?
– Maintenant que tu le dis. Pourquoi tu me
demandes ça ?
– Tu te rappelles la fille qui a
disparu ? C’était en 1975. Elle était en colo.
– Une fille ? Une fille
disparue ?
– C’était en juillet. Le
23 juillet.
– Mon Dieu, je suis incapable de me
rappeler des dates pareilles !
– Non, non, c’est normal. Elle était sortie
nager. Plus loin, vers Husvik, en fait. Mais elle a disparu.
C’était le soir. On ne l’a jamais retrouvée.
– Jamais ?
– Non.
Siv Winter fit quelques pas sur la pelouse.
Bengt et elle avaient emménagé dans cette maison au début des
années soixante, avec leurs deux bambins, Erik et Charlotta. Ils
pensaient rester pour toujours. Ils s’étaient dit ça. Et voici
qu’elle revenait, pour toujours.
Elle se retourna vers son fils :
– Je m’en souviens. On en a pas mal parlé
dans les journaux.
– Oui.
– Pourquoi tu me demandes ça ?
– Je ne sais pas, à
cause d’une affaire sur laquelle on bosse en ce moment. Mais je ne
suis pas sûr qu’il y ait un lien. Franchement, je n’en sais
rien.
– Quel lien cela pourrait-il avoir avec ton
affaire ?
Winter ne répondit pas. Il contemplait de
nouveau la cabane de jeux, qui s’effaçait maintenant dans des tons
gris et noir, comme les arbres du jardin, comme la pelouse. Le
temps s’était rafraîchi : l’hiver se rappelait soudainement au
bon souvenir de chacun. On n’avait pas eu d’automne cette année. On
était passé sans transition de l’été à l’hiver.
– Je crois qu’il y en a un, répondit
Winter. Les deux affaires sont complémentaires. Mais je ne sais pas
en quoi. (Il se tourna vers elle.) Est-ce que j’en ai parlé, à
l’époque ? J’avais quinze ans quand c’est arrivé.
– Non. Pas que je m’en souvienne.
– Tu ne crois pas que j’aurais dû,
maman ? Ce n’est pas un peu bizarre ? J’aurais dû être
touché qu’une fille de mon âge disparaisse à quelques centaines de
mètres de la maison, non ?
– C’était plus loin que ça.
– Juste de l’autre côté du détroit.
– Oui oui.
– Je pouvais presque apercevoir la colo de
chez nous !
– Tu en as sûrement parlé à la maison, mon
chéri.
– Non, je ne crois pas. Et pourtant si ça
se trouve, je l’ai vue. Je l’ai croisée.
– Quand donc ? Cet été-là ?
– Naturellement.
– Tu t’en rappellerais quand même. Si tu
l’avais rencontrée.
– Justement. Je devrais m’en
rappeler.
– Tu n’as sans doute rien à te rappeler,
Erik.
– Pas sûr.
– On dirait que tu te sens coupable de ce
qui est arrivé.
Il garda le silence.
***
– Je suis venu te donner une leçon.
Christer Tiger lui avait enlevé les menottes.
D’où venaient-elles ? Le fer avait marqué la peau assez
profond sur le poignet gauche d’Ademar, mais il ne saignait pas. Il
se massa l’épaule. D’autres parties de son corps le faisaient
également souffrir. En même temps, il était
étonné que ce ne soit pas pire. Éberlué.
Il était toujours assis par terre, la chemise
couverte de poussière. Voilà ce que c’était de négliger le
ménage.
– Me rouer de coups, jusqu’à la
mort ?
– Pas seulement.
L’autre avait l’air de sourire. Difficile de
voir jusqu’au fond de la pièce. Plus aucune lumière ou presque. Le
soir était maintenant tombé. Ils avaient goûté les joies du
crépuscule ensemble. Durant quelques heures sûrement. Le temps
passait parfois bien vite.
– Ça en valait vraiment la peine ?
demanda l’écrivain.
– Oui.
– Pourquoi ?
– T’as déjà frappé quelqu’un comme
ça ? répliqua Tiger.
– Non.
– C’est une sensation incomparable.
– J’imagine.
– T’y as déjà pensé, avoue-le ?
– Jamais.
– Je te crois pas.
– J’ai déjà envisagé la batte de base-ball,
ou bien une arme à feu, mais jamais les coups de pieds.
L’autre souriait largement maintenant. Sa
dentition luisait dans l’obscurité. Il avait de belles dents
apparemment.
– T’as mal ?
– Juste quand je souris.
L’homme sourit pour la troisième fois.
– Tu me plais. Je suis content de ne pas
t’avoir tué.
– Alors je peux y aller
maintenant ?
– C’est chez toi. Tu restes. Je me
casse.
– Merci.
– Pourquoi t’écris ce bouquin ?
Ademar tâcha de se relever. Sa hanche s’y
refusait. Il avait reçu de sérieux coups de ce côté-là. Rien de
cassé a priori, mais quelque chose n’allait pas. Il s’appuya sur sa
main droite. Pas mieux.
– Pourquoi t’écris ça ? répéta
Tiger.
– Pourquoi me posez-vous la question ?
Qui êtes-vous, d’abord ?
– Tiger. Christer Tiger.
Ademar parvint à se
redresser sur ses pieds. Il avait un peu le vertige. Mais tout à
coup ce fut beaucoup plus simple. Il avait failli tomber. Quelque
chose l’avait retenu.
Tiger s’était avancé de quelques pas. Il le
tenait doucement mais fermement par les épaules et la taille, comme
un infirmier. Il avait l’air de connaître son affaire. Ça valsait
toujours sous son crâne. L’autre avait dit quelque chose. Il avait
dit son nom.
– Je reconnais votre nom.
– Ah bon ?
– Je sais qui vous êtes, fit Ademar.
Tiger n’avait pas encore desserré son étreinte.
Il le tenait même plus fort qu’avant.
– Ou plutôt qui vous étiez. Vous faisiez
partie des enfants de la colo. Ou des ados.
– Oui.
– Vous vous demandez comment je le
sais ?
– Y a sûrement des listes. Des
archives.
– Oui. Vous y êtes. Tiger. Christer
Tiger.
L’autre relâcha son étreinte.
– Tu peux tenir debout tout
seul ?
– Je crois.
Tiger s’éloigna d’un pas.
– Ouais. Cet été-là, ma mère était malade
et la commune m’a envoyé à Brännö. (Il avait esquissé un sourire.
Un sourire qui ne remontait pas jusqu’aux yeux. C’était plutôt
comme un réflexe, ou un tic.) On n’avait pas vraiment le choix, à
l’époque. Les gosses de pauvres se retrouvaient parqués à la
colo.
– Oui.
– Vous étiez pauvres ?
– Oui. Mon père nous a abandonnés. Ma mère
n’avait pas de travail.
– Tu peux te traîner jusqu’à la chaise
là-bas ? On dirait que t’as besoin de t’asseoir.
Il conduisit Ademar jusqu’à sa chaise de bureau
et la retint pour qu’elle ne roule pas sous lui. L’écrivain fut
presque aveuglé par l’écran de l’ordinateur. C’était la seule
source de lumière à l’intérieur de la pièce. Un point
phosphorescent.
– Alors, pourquoi t’écris ce bouquin ?
De quoi ça parle ?
Ademar regarda l’écran. Le livre. Il était là.
Mais il n’était pas fini. Il ne le serait sans doute jamais.
C’était comme un puzzle, un puzzle beaucoup trop grand.
– T’écris sur sa disparition.
– Oui.
– Qu’est-ce que tu sais ?
Ademar ne répondit pas. Il continuait à fixer
l’écran. Il n’avait pas de quoi répondre. Le problème, c’était
qu’il manquait de données. Il y avait de grands trous dans le
puzzle. Trop de pièces manquantes.
– Qu’est-ce que tu sais ?
– Et vous ? répliqua Ademar en
relevant les yeux.
Tiger garda le silence.
– Vous avez quelque chose à me
raconter ?
– Si je le faisais, faudrait que je te
casse la gueule juste après.
– Je sais tenir ma langue.
– Peut-être, mais t’écris.
– Que s’est-il passé ? Que s’est-il
passé cet été-là ?
– Je peux lire ce que tu as écrit jusqu’à
maintenant ?
– Pourquoi ?
– Je peux ?
– J’apprécie que vous demandiez. Vous
pourriez juste me tuer et piquer le manuscrit.
– Je ne suis pas un voleur.
– Ah bon ?
– Je prends que ce qui me revient. Et je ne
parle pas de ce bouquin.
– Ce n’est pas encore un livre. Il n’y aura
sans doute jamais de livre.
Tiger s’empara d’une feuille sur le bureau. Il
la tenait dans sa main tout en fixant Ademar.
– Tu n’as aucune idée de ce qui a pu
arriver, c’est ça ?
– J’essaie de deviner. C’est tout ce que je
peux faire.
Tiger regardait le texte sans le lire. Il releva
les yeux :
– Je suis en train de régler la
question.
– Qu’est-ce que ça veut dire ? Régler
la question ?
– Pour moi, ça veut dire quelque chose,
répondit Tiger. Je suis très à cheval sur ce qui se fait et ce qui
ne se fait pas. Parfois, il faut remettre les choses dans
l’ordre.
– Et ça marche ?
– On peut toujours essayer.
– Vous vous y prenez comment ?
– Tu sais quoi sur ton voisin ?
– Comment ?
– Il est mort. Il a été abattu cette
semaine.
Tiger hocha la tête.
– Tu sais quelque chose
là-dessus ?
– J’ai vu les infos.
Ademar se pencha en avant. Il avait la nuque
raide et comme une barre en travers de la poitrine. Mais il finit
par se décrisper. Il leva un bras, qui pesait des tonnes.
Il arrêta l’appareil.
L’écran se fonça.
La pièce fut plongée dans l’obscurité.
– Pourquoi vous m’interrogez sur ce
type ? Sur Sellberg ?
C’était comme s’il se parlait à lui-même, dans
le noir.
– Tu le sais. J’ai eu le temps de le
lire.
– Vous saviez que Sellberg travaillait à la
colo, cet été-là ? Qu’il servait d’homme à tout
faire ?
Tiger garda le silence. Ademar ne voyait plus de
lui qu’une silhouette. Le réverbère dehors était éteint. L’autre
avait dû le casser avant d’entrer dans la maison, à coups de
pierres par exemple.
– Sellberg n’était pas seul, déclara
Tiger.
– Que voulez-vous dire ?
Tiger ne répondit pas. Il se tourna vers la
fenêtre, il n’était plus qu’une silhouette.
– Beatrice, c’était ma petite amie.
Siv Winter était rentrée dans la maison. Winter
entendit fuser un rire de fille. Elles étaient sept filles. Contre
un garçon !
Il retourna dans la cabane de jeux. Il ouvrit la
porte et se glissa à l’intérieur. Il pouvait s’y allonger sans que
ses pieds ne dépassent. Il ne se rappelait pas si elle existait
déjà quand ils avaient emménagé ou si c’était son père qui l’avait
construite. Probablement pas. Bengt Winter n’était pas un
bâtisseur, mais un gestionnaire. Il gérait l’argent qui permettait
d’acheter des choses. Acheter, ç’avait été une maladie chez
Erik ; il s’était pas mal endetté dans le temps. Ça commençait
à lui passer. Finalement il n’avait besoin de rien de plus que
cette cabane. Il se sentait au calme, couché sur du coton, sur un
nuage. Il s’endormait presque. Il rêvait de la mer. Une mer calme.
Tout était calme. Le soleil se couchait derrière les rochers. C’était l’heure du grand
calme, le temps du bonheur. Happy
hour.
On lui parlait.
Il leva la tête.
– Oui ?
– Tu as dû t’endormir. Je t’ai entendu
ronfler.
– Impossible.
– Ah bon ? (Elle vint s’allonger à
côté de lui. Il y avait juste assez de place pour deux.)
– Ça faisait des années.
– Et pourtant tu vis ici.
– Depuis que les filles sont grandes, la
cabane est désertée.
– C’est vraiment triste.
– Elle revit surtout avec tes
gamines.
– Mmm.
– Et pourtant c’est toi qui es venu t’y
cacher.
– Je ne me cache pas.
Lotta Winter posa la main sur le bras de son
frère.
– Comment ça va, avec Angela ?
– Qu’est-ce que tu veux dire ?
– Ça n’a pas l’air d’aller très fort.
– Qu’est-ce qui ne va pas fort ?
– Tu sais très bien de quoi je veux parler,
Erik.
– Ça va bien. Très bien.
– Si tu le dis.
– Pourquoi est-ce que ça n’irait
pas ?
Il essaya de fixer son regard sur un trou au
plafond. Un nœud du bois ? Mais ça luisait au travers.
– Ne fais pas de bêtise, lui
dit-elle.
– Pourquoi ? Je ne fais jamais de
bêtise.
– C’est dangereux de croire ça. Qu’on ne
fait jamais de bêtise.
Il ne répondit pas. Un rayon de lune filtrait
par le trou. C’était sûrement la lune.
– Ne fais pas de bêtise,
répéta-t-elle.
– À propos, je suis allé le voir
aujourd’hui.
– Qui ? Lui ? (Elle se redressa
sur ses coudes.) Tu ne parles pas de Benny ?
– Si.
– Pourquoi ? Bon sang !
Elle se pencha en avant. Sous le rai de lumière,
sa chevelure était de la même couleur que la sienne. Ils n’avaient
pas beaucoup de cheveux blancs. Jamais on
n’aura la tête blanche, sourit-il.
– Quelle connerie ! Je t’ai déjà dit
de ne jamais faire ça !
– J’avais besoin de lui parler.
– Et pourquoi ?
– Il peut nous tuyauter. Et nous en avons
besoin en ce moment.
– Mais merde ! Tu connais tous les
gangsters de la ville. Pourquoi précisément celui-là ?
– Ce que tu peux être
grossière !
– Je parle comme je veux.
– Chez une femme, c’est un peu
dommage.
Elle lui donna une tape sur le front, ou la
tempe. Une petite tape qui l’avait surtout étonné.
– Je ne veux pas entendre parler de ce
type ! cria-t-elle. Tu m’avais promis de ne plus le
voir.
– Oublions.
– Oublier ? Tu racontes d’abord et
après, tu veux que j’oublie ?
– Désolé.
Elle gardait le silence.
– N’en parlons plus, fit Winter.
– Parce qu’il y avait autre chose à
dire ?
Il ne répondit pas.
– Erik !
– Il voudrait te voir. Juste cinq
minutes.
Elle lui asséna un coup de poing sur le
front.