37.
L’église de Masthugg ressemblait à une forteresse, sur la berge opposée du fleuve : une défense érigée contre les mauvais esprits. Les phares qui balayaient sa façade encore tard dans la nuit traçaient ensuite un chemin lumineux pour tout ce qui était bon dans le monde. Du temps où Winter, gamin, suivait ses parents à l’église, il avait entendu le pasteur parler du bien et du mal, des bons, des méchants, comme s’il était marchand de bonbons, sauf qu’il n’y avait pas de sucreries dans l’histoire. À la rigueur du vin, qu’il avait trouvé bien sucré la première fois. Quant à l’hostie, elle lui était restée collée sur le palais. Il avait continué à se rendre dans la Maison de Dieu. Il fallait bien croire à quelque chose. Sans ça, le terrain restait libre pour le Malin. Il avait pu le mesurer au mètre carré près.
Il se tenait sur le quai de Sörhall. La voix qui l’appelait avait fini par s’éteindre derrière lui tandis qu’il continuait son chemin sur le quai aux Navires. L’homme n’était pas allé jusqu’à le suivre. Winter ne voulait pas en savoir plus. Il n’avait pas envie de pénétrer dans l’appartement qu’occupait Bergenhem. Provisoirement, disait-il. Lars vit dans le provisoire. Voilà à quoi ressemble sa vie maintenant. Sa vie. Si je mets les pieds là-bas, ça ne fera qu’empirer les choses. J’ai déjà mis mes gros sabots dans sa vie professionnelle. Et puis, je l’ai appelé à ce numéro de fixe. Personne. Lars aurait répondu s’il avait été là.
Il marcha en direction de l’ouest. À deux kilomètres de là, en habit de lumière, le pont d’Älvsborg jouait son Golden Gate Bridge : le Portail Doré de la ville.
Un groupe de fêtards en goguette le dépassa pour rejoindre le River Café sur le quai des Docks. Des rires fusaient tandis qu’ils s’avançaient le long de la jetée. Quelques silhouettes se dessinaient, en attente près de l’arrêt du ferry. Le Rapido approchait lentement. Les lumières du restaurant éclairaient la jetée assez loin. La petite troupe éclata d’un grand rire collectif. Le ferry accosta. Winter jeta un œil plus loin, du côté de la place Eriksberg. Il aperçut l’enseigne de l’Hôtel 11.


Bergenhem roulait à travers les rues de Långedrag. Comment était-il arrivé jusqu’ici ? Il n’en savait rien. Il se rappelait avoir quitté Gullbergsvass. Il avait encore dans les narines les émanations de l’usine de tabac. Après, il avait traversé le tunnel du Göta. Désert. Ensuite, il ne se rappelait plus rien. Il revenait maintenant de Saltholm. Il avait dû conduire jusqu’au bout de la presqu’île avant de faire demi-tour sur la rue de Saltholm.
Il la quitta deux cents mètres plus loin pour embrayer à gauche et continua encore sur quelques centaines de mètres dans cette rue sinueuse. Il s’arrêta devant la maison. C’était là. C’était là qu’il était venu le matin où tout avait commencé. Il faisait chaud, ce jour-là comme les autres. Un matin ou plutôt un petit matin. Qu’annonçait-elle donc, cette aurore-là ?
Il sortit de voiture. Il y avait de la lumière à deux fenêtres du premier étage. Et pas de voiture garée devant la porte. La rue respirait le calme.
L’homme qui lui ouvrit ne semblait pas le reconnaître. L’inspecteur avait entendu un bruit de pas dans les escaliers après son coup de sonnette. Des pas bien sonores, comme si la maison n’avait pas encore d’isolation phonique.
– Oui ?
– Vous me reconnaissez ?
– Quoi ? Qui êtes-vous ?
Mais il l’avait désormais reconnu, Bergenhem le voyait à sa façon de se tenir. Les mots ne signifiaient rien.
– Je peux vous parler un instant ?
– J’ai déjà parlé, répondit Roger Edwards. Je n’ai plus rien à dire. J’ai parlé avec votre collègue, l’autre jour. Le commissaire.
– Winter.
– C’est ça, Winter. Je n’ai plus rien à dire. Qu’est-ce que vous me voulez maintenant ? Aussi tard le soir…
– Il n’est pas tard.
– Qu’est-ce que vous voulez ?
– Je peux entrer un moment ?
– Alors vous allez chez les gens comme ça ? N’importe quand ?
– Oui.
Edwards prit le temps de la réflexion. Finalement, il ouvrit la porte.
– Bon, entrez, mais je ne supporterai pas de vous garder longtemps.
– Pourquoi ?
– Quoi ?
– Pourquoi vous ne supporteriez pas ?
– C’est une blague ?
– Non.
– Finissons-en le plus vite possible. Entrez.
Bergenhem le suivit dans le séjour, dépouillé de tout meuble. Edwards était sur le point de déménager, ou alors d’emménager.
– Vous déménagez ?
– Quoi ? Oui… je déménage. J’ai vendu la maison.
– Quand ?
– Quand est-ce que je déménage ?
– Oui.
– Dès qu’on aura signé la vente. D’ici un mois, si tout va bien. J’ai déjà commencé à m’installer.
– Où ?
– Quelle importance ?
– Une enquête est en cours, répondit l’inspecteur. Vous devez déclarer votre nouvelle adresse.
– Stockholm. Un camion de déménagement est déjà parti là-bas. Rörstrandgatan. Je ne me rappelle plus le numéro. Au cinq, je crois.
Bergenhem hocha la tête.
– Vous aviez autre chose à me demander ?
– Vous y étiez, non ?
– Quoi ?
– Sur le pont. Ce matin-là. Votre voiture. Vous y étiez.
– J’y étais ? C’est vous qui le dites. Vous m’avez vu ?
– Non, mais ça n’empêche rien.
– Où j’aurais bien pu être ?
– Sous la voiture ?
Edwards ne répondit pas. Il regarda par les grandes fenêtres, une baie vitrée. Comme s’il y avait quelqu’un. Il avait lorgné plusieurs fois de ce côté-là.
– Il y a quelqu’un dehors ?
– Quoi ?
– Vous n’êtes pas seul ici ?
– Là, je ne comprends plus rien.
– Que s’est-il passé sur le pont ? insista Bergenhem.
– J’en sais pas plus que vous. Vous le savez mieux que moi. Vous y étiez. Pas moi.
– Si. (Bergenhem pointa le menton vers la porte, celle qui donnait sur la rue.) Quand je vous ai vu arriver à pied, ce matin-là, je n’ai pas compris. Mais maintenant, si. Vous reveniez de là. Vous saviez très bien de quoi il s’agissait. Vous connaissiez la raison de ma visite.
Edwards jeta un nouveau regard par la vitre. Bergenhem voyait le jardin, mais il n’était qu’un rectangle noir et vide. Edwards avait dû l’emballer avec le reste pour le camion de Stockholm. Peut-être comptait-il l’installer sur le toit de Rörstrandgatan. C’était à Vasastan ? Ou à Söder ? Bergenhem se rappelait une soirée dans un bar de Vasastan. C’était avant Martina. Avant tout ça. Avant Ada.
– Vous vous sentez mal ?
Il percevait la voix d’Edwards dans le lointain, comme si l’homme était sorti et lui parlait depuis le jardin.
– Vous avez dit ?
– Vous n’avez pas l’air… en forme. Vous n’êtes pas malade ?
– Je vais très bien, merci.
– Vous n’en avez pas l’air. Votre chef est au courant de votre visite ?
– On ne travaille pas comme ça.
– Bien sûr que si. Pour autant que j’y comprenne quelque chose, à vos méthodes, dans la crim’. Vous ne vous barrez pas n’importe où, comme ça. Trop dangereux.
– Dangereux ? Pourquoi ? Contentez-vous de me répondre.
– Je ne veux plus répondre à aucune question.
– Vous n’osez pas ?
– Je veux que vous partiez, maintenant. Vous avez intérêt à partir.
Edwards jeta encore un œil sur le jardin.
Bergenhem traversa la pièce et ouvrit la porte-fenêtre.
– Ne sortez pas par là, prévint Edwards.
Négligeant de répondre, Bergenhem posa le pied sur le carré de pelouse.
Il ne sentit pas venir le coup. Tout devint rouge, puis noir.


Winter pénétra dans le bar du lobby, tapissé de cuir, ou de moleskine, rouge et noir. Une combinaison de couleurs un peu agressive. Le Quality Hotell 11 était complet ce soir-là, si l’on en jugeait par la bousculade au bar.
Il se dirigea vers le comptoir où il dut faire la queue avant de pouvoir commander une pression. Il avait soif. Il paya et repartit avec sa chope de bière. En se retournant, il aperçut Christer Tiger, assis à une table, sur la gauche de la porte, près de la fenêtre donnant sur l’atrium. Tiger le fixait du regard. Il sourit et leva son verre en sa direction. Un verre de martini. Winter ne lui rendit pas son salut. Il regagna le comptoir pour boire sa bière. Autour de lui, on parlait, on riait, on jurait. Les gens commençaient à s’enivrer sérieusement. Ici, c’était sans doute jour de paie tout le mois. On était vendredi soir. Vendredi toute la semaine. Les gens étaient sortis du pressoir pour un moment. Que leur restait-il à faire sinon boire et oublier ? Payer sa tournée aux copains. Il était entouré d’un troupeau de fêtards. Avec quelques femelles, dont l’une le gratifiait d’un gentil sourire. Qu’il ne lui rendit pas. Elle se tourna vers une comparse et lui dit deux mots. Elle semblait chuchoter. Toutes deux partagèrent un sourire. Winter leur tourna le dos. Il ne saurait bientôt plus où se tourner.
Le serveur se pencha pour lui parler.
– Comment ? (Winter se pencha en avant.) Vous avez dit ?
– Mister Tiger would like you to join him at his table, répéta le serveur.
Il avait un accent irlandais. Ils étaient nombreux à travailler dans les pubs et les bars de Göteborg. Il avait aussi le physique, brun, carré, la peau blanche comme s’il ne s’était jamais exposé au soleil.
Le serveur pointa discrètement du menton vers la table du gangster. Une table d’habitué. Winter se retourna : Tiger lui fit un signe de tête amical. Il ne levait pas son verre cette fois-ci. Toutes les tables étaient occupées mais Tiger était assis tout seul à la sienne. Il restait trois chaises vides.
– Tell him I’ve other things to do, répondit Winter en se retournant vers le comptoir.
Le serveur regarda son verre, qui était encore à peu près plein. Le client préférait boire seul. OK. Mais Mister Tiger risquait de ne pas apprécier.
– I would advise you to accept his invitation.
– And if I don’t ? Will he kill me ?
– Probably, sourit le garçon. (Il avait de bonnes dents : le niveau de vie s’était bien amélioré en Irlande.) Shall I get you anything else ?
– No, répondit Winter. I brought my own gun.
Il prit sa chope à la main et tâcha de se frayer un chemin jusqu’à la table de Tiger. Il réussit à ne pas renverser sa bière. Le gangster s’était levé à son approche. Il l’invita d’un geste à prendre l’une des chaises vides. Noire et rouge. C’était bien du cuir, et non de la moleskine. Plus difficile à entretenir, mais plus élégant. Les sièges semblaient refaits à neuf. On avait dû rénover l’ensemble du bar.
Tiger lui tendit la main. Winter la serra comme par réflexe. La poignée de main était chaude et vigoureuse. L’homme ne manifestait pas la moindre trace de nervosité.
– Vous n’étiez pas obligé de porter votre verre vous-même.
– Je n’ai pas l’habitude de faire travailler les autres à ma place, répliqua Winter.
Tiger sourit :
– Je me demandais pourquoi on s’était jamais croisés.
– C’est de ma faute.
– De la faute de personne, rectifia Tiger. C’est comme ça.
– Pourtant vous m’avez reconnu.
– Qui ne vous reconnaîtrait pas ? Une célébrité comme vous.
– Vous en êtes une, vous aussi.
– Y a pas à dire, Winter, si vous n’aviez pas existé, il aurait fallu vous inventer. Vous feriez un bon héros de roman. Faudrait que ce soit du polar, bien sûr.
Comme par hasard, il me parle de bouquin. Winter souleva son verre, tout en observant Tiger du coin de l’œil. Il n’avait pas prévu de le voir maintenant, et pas comme ça. Quoique… c’était peut-être ce qui l’avait conduit ici. Il ignorait ce que savait Tiger de ce qu’il savait, lui. Tiger n’en avait peut-être rien à foutre. Ou alors, il se réjouissait que Winter soit au courant. De ce bouquin.
– Qu’est-ce qui vous amène ici ? l’interrogea le gangster.
– On m’a dit qu’il y avait du monde, le vendredi soir. J’ai voulu vérifier par moi-même.
– Et vous avez bien fait. C’est très sympa, comme ambiance.
– Je vois que vous êtes seul à votre table.
– Plus maintenant.
– Vous n’avez pas d’amis, Tiger ?
– Maintenant, si.
– Vous vous plaisez, dans ce bar ? continua Winter en levant son verre.
– Je suis comme chez moi.
– Ce n’est pas infernal pendant la journée ? Tout le quartier est en chantier. Ce doit être difficile de se détendre.
– Non.
– Ça ne vous donne jamais mal à la tête, ce fracas ?
– Pourquoi cette question ?
– Tout ce qu’il y a de plus naturel.
Tiger lui jeta un regard glacial :
– Ici, c’est ma ville. J’ai rien contre le fait qu’elle reprenne vie. Elle est longtemps restée morte. Elle peut bien gronder un peu.
– Vous entretenez une relation privilégiée avec ce quartier, si je comprends bien. Avec cette ville nouvelle.
– Nouvelle ? Mon paternel bossait ici, répliqua Tiger. C’est ici qu’il est mort.
– Un accident ?
– Non, c’était un meurtre.
Winter garda le silence. Le niveau sonore avait encore augmenté à l’intérieur du bar. Un homme avait essayé de prendre l’une des deux chaises libres à la table de Tiger ; ce dernier avait levé le bras en esquissant un geste de karatéka, si bien que l’autre avait préféré renoncer.
– Sans lui, la ville existerait pas, ajouta Tiger. Et là, je parle de toute cette Gotherie…
– Je n’en doute pas, répondit Winter.
– Qu’est-ce qu’il faisait, votre paternel ?
– Il jouait au golf.
– Ça ne m’étonne pas.
– Pourquoi ?
– Vous sentez le green à cent mètres à la ronde, Winter.
– Je n’ai jamais fréquenté les terrains de golf.
– Aucune importance, sourit Tiger. C’est une question de classe sociale.
– Et vous avez quitté la vôtre.
– D’une façon. Et pourtant, non.
– Ah bon ?
– J’oublie pas.
– Quel est votre domaine d’activités, Tiger ?
Le gangster, qui levait son verre, interrompit son geste et reposa le martini sur la table.
– Vous le savez très bien, Winter.
– Qu’aurait dit votre père s’il avait pu le savoir ?
– Revanche. Il aurait appelé ça une belle revanche.
– Contre qui ?
– Contre les salauds qui l’ont assassiné.
– C’est à eux que vous vendez ?
– Vendre ? Je ne vends rien. C’est pas mon boulot.
– Les chefs. Le grand capital. Les notables. Est-ce à eux ?
– Je ne suis pas un vendeur.
– Ne serait-ce pas à des gamins, Tiger ? Des jeunes. Sans fric. Parmi les plus pauvres. Les plus fragiles. Des immigrés qu’on a dépouillés de leurs biens. Des femmes violées. Des femmes ou des enfants violentés.
– C’est loin de ta classe d’origine, tout ça, Winter.
– C’est la réalité que je côtoie tous les jours.
– Que sais-tu de la réalité ?
– J’en suis plus proche que vous, Tiger.
– Je ne vends rien. Et puis j’ai envie de profiter de ce martini encore un petit moment.
– Je cherche un pistolet.
– Vous n’en avez pas ? J’avais cru le voir à votre taille quand vous vous êtes assis.
– Un Tokarev, continua le commissaire. Il a servi à tuer un homme, il y a peu de temps.
– Le type du parking ? (Tiger secoua la tête.) Sale histoire. Une sale histoire, vraiment.
– Oui. Vous comprenez que nous avons besoin de retrouver l’arme du crime.
– Parfaitement. Mais pourquoi la chercher ici ?
– Nous cherchons dans toute la ville.
– Comme par exemple dans le lobby de cet hôtel un vendredi soir ?
– Par exemple.
– Pourquoi me raconter cette histoire, Winter ? Cette histoire de pistolet.
– C’est vous qui m’avez posé la question. Et j’espère que vous pourrez m’aider.
– Évidemment. Si j’apprends quelque chose, je vous appelle tout de suite.
Winter prit son portefeuille dans sa veste. Il en sortit une carte de visite.
– Vous avez un stylo ?
– Naturellement, répondit Tiger en extirpant de sa poche intérieure un stylo plume en argent.
– Je vous écris un autre numéro de portable au dos.
– Une marque de confiance, sourit le gangster.
– C’est un numéro confidentiel, bien sûr. À ne pas divulguer.
– Vous pouvez compter sur ma discrétion.


De retour sur l’esplanade, Winter aperçut un nouveau ferry, tout près de quitter le quai des Docks. Il piqua un sprint. C’était mieux que le taxi. Il avait besoin de sentir le vent contre son visage.
Sur le pont, il respira de grandes bouffées d’air marin. Il était seul. Quelques jeunes étaient descendus s’asseoir au salon. Il vit l’un d’eux lever une canette de bière. Des rires éclataient. Un vendredi soir sur la mer.
Lorsque le ferry les débarqua à Klippan, il vit les lumières du Magasin de la Mer. Ça faisait longtemps qu’il n’avait pas mangé là-bas. Une fois bouclée cette enquête, il emmènerait toute la famille au restaurant, et il oublierait le reste du monde.
La sonnerie de son portable retentit. Winter consulta sa montre. 22 h 30. Il n’identifiait pas le numéro à l’écran, mais il reconnut immédiatement la voix.
– Tu es dingue ou quoi ?
– Qu’y a-t-il, Lotta ?
– Tu as encore parlé avec Benny ? Tu m’avais promis de ne plus le faire !
– D’où tu m’appelles ?
– Je suis chez une amie. Qu’est-ce que tu crois, bon sang ? Tu crois que j’ai envie de rester dans cette baraque ? Et les filles ? On s’est réfugiées ici.
– Que s’est-il passé ?
– Benny a appelé. Benny le Mafieux.
– Que voulait-il ?
– Ce n’est pas le problème.
– Il t’a menacée ?
– Le simple fait qu’il m’appelle, c’est déjà trop. Mon Dieu, Erik, j’espérais ne plus jamais entendre sa voix. Tu comprends ! Tout est gâché maintenant.
– Qu’est-ce qui est gâché ?
Elle ne répondit pas. Il l’entendit qui haletait, mais elle finit par s’apaiser.
– Qu’a-t-il dit, Lotta ?
– Il a dit qu’il voulait « juste me dire trois mots ». Tu sais ce que c’était, ces trois mots ?
– Tu n’es pas obligée de les répéter.
– Il m’a dit qu’il pensait que tu m’avais déjà parlé de ça. Me parler de lui ! Qu’est-ce que tu lui as promis, Erik ?
– Rien. Absolument rien.
– Vous avez parlé de moi ?
– Oui…
– Tu ne vaux pas mieux qu’eux.
Et elle lui raccrocha au nez.
Presque mort
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