22 h 30
Ils glissèrent le long du ponton. Il régnait un calme étonnant. La mer était un vrai miroir. Pas un brin de vent. La surface de l’eau était comme un parquet poli et transparent. On aurait pu marcher jusqu’au Danemark.
Elle pensa au garçon qu’ils avaient croisé, celui qui se tenait à la proue. Avec son voilier, il aurait pu naviguer jusqu’au Danemark, et même plus loin.
Quand elle serait plus grande, elle ferait de la voile. Avec un voilier, on allait partout. Pas de mur sur la mer. On pouvait faire le tour de la terre. Elle aussi, en tout cas, elle voyagerait. Dans tous les pays du monde. Elle voulait tout voir.
Et maintenant, elle avait envie de retourner à la colo. Au moins, là-bas, elle avait un lit. Ils pouvaient bien l’engueuler tant qu’ils voulaient, Christer serait là pour la défendre. Elle commençait à avoir froid. Au large, le vent soufflait ou plutôt le bateau générait son propre vent en quelque sorte. Il n’était pas grand, mais ils avaient conduit très vite. Il serait capable d’aller jusqu’au Danemark. Au moins.
Le gars de devant sauta sur le ponton. Il se saisit d’une amarre.
– Il est temps de descendre, fit le garçon qui était assis derrière elle.
Il s’était levé. Il s’installa à côté d’elle.
– Je veux rentrer.
Il ne répondit pas.
– J’ai froid.
– Je pensais qu’on pourrait faire un petit tour à la nage.
– À la nage ? Je n’ai pas envie de nager. Il fait trop froid maintenant.
– Mais non, tu verras, tu n’auras pas froid. Laisse-moi te montrer.
– Je ne veux pas. Je veux rentrer à la colo.
– Je croyais que tu n’aimais pas cet endroit.
– Qu’est-ce que vous en savez ?
– Tu t’es bien enfuie, non ?
– Non, je ne me suis pas enfuie. Je suis juste allée me baigner.
– C’est ce qu’on dit.
– Mais qu’est-ce que vous voulez dire ?
Soudain elle reçut un coup à l’épaule. Elle l’avait ressenti comme un coup. Elle ne s’y attendait pas.
Elle se retourna. C’était le garçon qui conduisait le bateau.
– Tu descends, ordonna-t-il. Tu descends sur le ponton.
Elle n’avait pas encore entendu sa voix.
– Je veux rentrer !
– Calme-toi, lui dit l’autre. Il faut bien commencer par débarquer, non ?
Elle trébucha en descendant sur le ponton. Elle vit le ciel tournoyer au-dessus de sa tête. Il s’était assombri, il avait pris une teinte bleu foncé.
Celui qui était déjà sur le ponton la retint.
Presque mort
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