31.
Les plongeurs amorcèrent leur descente par une
mer calme. Sur le pont de la vedette, Winter regardait le soleil se
coucher derrière eux. La croix prenait des reflets rougeâtres. Un
panneau d’interdiction ? Winter avait fait venir des plongeurs
de la brigade de Surveillance côtière.
– Y a de la profondeur par ici ?
demanda Ringmar.
– Non, on est encore à l’intérieur de
l’archipel.
La surface de l’eau se referma sur les
plongeurs. On n’aurait pas cru qu’elle pouvait receler des gens,
morts ou vivants.
Winter alluma un Corps. Il expira la fumée qui
s’envola du côté de l’île.
– Je pensais que t’avais arrêté.
– Pourquoi ça ?
– Je ne t’avais pas vu fumer depuis un
moment.
Ringmar éclata d’un rire qui retentit comme un
rire de mouette. Il y en avait pas mal au-dessus du bateau. Elles
tournoyaient dans le ciel en attendant la suite, comme tout le
monde à bord.
Ringmar leva le bras en direction de la croix.
Elle avait perdu sa teinte rouge : le soleil était descendu
d’un cran. Elle griffait l’horizon de ses branches noires.
– On va voir si ton intuition était la
bonne.
– Bonne ou pas, il fallait le faire,
Bertil.
– On se laisse peut-être emporter un peu
loin, avec cette histoire de croix, Erik.
– Qu’est-ce que tu veux dire ?
– Supposons que tout ait été
planifié.
– Planifié ?
– Oui, depuis le début. Par quelqu’un.
Celui qui a mis la croix dans la voiture avait prévu les
développements. Il savait qu’on comprendrait,
ou qu’on saurait trouver ce qu’était cette croix. Et qu’on finirait
par se pointer ici. Qu’on tirerait les conclusions qu’on a
tirées.
– Lesquelles ? Je n’ai tiré aucune
conclusion.
– Prends ces neuf coups de canon, répliqua
Ringmar. Je m’en rappelle bien. Je crois même avoir entendu l’ordre
de tirer. Ça m’avait un peu égayé, ce jour-là.
– Pourquoi ?
– Ça, je ne m’en rappelle pas.
– Et alors, ces neuf coups ?
– Est-ce que tu ne trouves pas ça un peu
trop sophistiqué, qu’il s’agisse de neuf coups là aussi, dans cette
affaire, ou ces affaires ? Et on serait censés les avoir
comptés ?
– Ce n’est pas difficile de compter jusqu’à
neuf. Enfin, huit.
– Je pense au rapprochement entre les deux
séries de coups.
– Tu as dit toi-même que tout était
planifié à l’avance, non ?
– Ce ne serait pas trop simple de n’avoir
qu’à attendre un neuvième coup ?
– C’est peut-être aussi simple que
cela.
– Ou alors, ils veulent qu’on se focalise
là-dessus. Pendant qu’il s’agit en fait de tout autre chose.
Winter garda le silence.
– Tout autre chose, répéta Ringmar.
– On avance, même à tâtons, Bertil. C’est
tout ce qu’on peut faire.
– On dispose les pièces, tu veux
dire ?
– Oui. Cette histoire ressemble de plus en
plus à un puzzle.
– Et l’une des pièces se trouverait au
fond ? demanda Ringmar en pointant la tête vers l’eau.
La mer était toujours aussi terriblement calme.
On aurait dit un plateau de fer ou de plomb.
Mais voici qu’elle se rompit. Une tête de
plongeur apparut. Winter lui fit un signe de la main. L’homme
secoua la tête.
Planter une croix. Planter un pistolet. S’ils
devaient suivre le plan, il leur fallait maintenant draguer le lit
du fleuve. Ils suivirent le plan. Le lendemain, Winter se tenait
sur la Jetée 4 et contemplait les eaux noires du centre-ville. Ils
n’avaient rien trouvé au fond de la mer. Il
n’y avait pas tellement cru d’ailleurs, mais ça valait la peine
d’essayer. Elle ne gisait pas à cet endroit-là, mais elle gisait
quelque part ailleurs. La croix leur montrait une autre voie.
Halders respira largement.
– Aahhh ! Ça se rafraîchit. L’hiver
n’est pas loin.
Winter hocha la tête. En roulant depuis
Vasaplats, et surtout du haut du pont d’Älvsborg, il avait pu voir
la ville comme poudrée de gel. Côté ouest, l’embouchure du fleuve
commençait à se couvrir d’une pellicule de glace. La mer est
partout présente, se dit-il, sous des formes différentes. Cette
affaire a partie liée avec la mer.
Ils se tenaient à l’extrémité de la jetée. La
croix de Coldinu était perchée sur un pieu qui avait été fondu dans
une pierre suffisamment anguleuse pour pouvoir s’incruster dans le
fond. Mais ici, en pleine ville, nul besoin d’amer pour les
navigateurs. Lui était-il destiné ? Cette croix avait-elle
pour but de lui indiquer le chemin ? Il inclina la tête vers
le bassin. C’étaient les mêmes plongeurs. Cette fois, ils
cherchaient un autre type de cadavre.
– Pourquoi pas ? fit Halders, en
cherchant les gars du regard. (Leurs mouvements se devinaient,
comme des ombres, sous l’eau.) Un bon endroit pour se débarrasser
d’une arme.
– Pas encore, rectifia Winter.
– Quoi ?
– Ce n’est pas encore le moment. Le
pistolet doit d’abord tirer son neuvième coup.
– C’est peut-être déjà fait.
– Non, on le saurait. Nous serons les
premiers à le savoir.
– Ça ne me plaît pas, tout ça, Erik. C’est
comme si t’étais dans la ligne de mire.
– Mais non, pas moi.
– En tout cas, nous voilà comme des cons à
regarder dans l’eau.
– Je peux me tromper, admit Winter.
– Dans ce cas, on aura tiré le billet
gagnant. Ce qui peut nous arriver de mieux, c’est que tu te
trompes.
– Oui.
– Intéressant comme méthode.
– Je peux te l’apprendre, Fredrik.
– Et comme ça, je deviendrai
commissaire.
– Tu le deviendras sans ça.
– Quand ? Non,
j’ai manqué le train. (Il leva les yeux vers le fleuve. Le Rapido
passait devant eux, en route vers Klippan.) Ou le ferry.
– L’année prochaine, à la même période, tu
auras pour ainsi dire une étoile de plus sur les épaulettes,
Fredrik.
– Tu crois ? Alors, ils tireront
peut-être une salve en mon honneur.
– Évite juste de te mettre dans la ligne de
mire.
– Stewe ! annonça Halders.
La tête du plongeur réapparut. L’eau coulait sur
son masque. Il baissait le pouce.
– Ils ont leur local rue Bellman, les
informa Aneta Djanali. L’ordre de Coldinu.
– Tu es allée faire un tour là-bas ?
demanda Winter.
– Non. Mais j’ai réussi à joindre l’un des
responsables. Bertil Quelque chose.
– Bien.
– Il n’a pas voulu me donner la liste des
membres.
– Il y en a donc une.
– Oui. Ils sont assez nombreux
apparemment.
– Ah oui ?
– Mais j’ai fini par obtenir une
copie.
– J’y comptais bien, Aneta.
– La voici.
Elle lui tendit des feuilles de papier. Il y en
avait trois ou quatre.
– Tu les as lues ?
– Oui. Je n’ai pas reconnu un seul
nom.
– Ils s’inscrivent peut-être sous de faux
noms.
Hans Norling appela une minute après qu’Aneta
eut quitté le bureau de Winter. Le commissaire de la brigade des
stups était une vieille connaissance. Ils avaient arpenté les rues
ensemble quand la police patrouillait encore à pied. Depuis,
Norling s’était amoché la jambe dans un accident de moto. Lui ne
tapait jamais dans les tas de feuilles mortes.
– Tu me cherchais, Erik ?
– Oui. Qu’est-ce que tu as sur Christer
Tiger ?
– Tiger ? Eh
bien, à la fois beaucoup et pas grand-chose, je dirais. Il est
impliqué dans pas mal de trucs, mais on en sait peu.
– Comment ça se fait ?
– Tu plaisantes ?
– Qu’est-ce qu’il a comme
couverture ?
– Rien. Il ne donne prise à rien, tu
vois.
– De l’import-export ?
– Si on peut dire. Il est d’une arrogance
inouïe. Il sait qu’on sait, etc.
– Qu’est-ce qu’on sait, que vous savez
plutôt ?
– Il est certainement impliqué dans la
dernière déferlante d’héroïne.
– Tu l’as fait venir ?
– Plusieurs fois. Un vrai serpent : il
te glisse entre les doigts. Affable et doux, mais probablement très
dangereux. Tu sais combien de personnes ont été tuées dans le
milieu de la drogue rien que l’année dernière ?
– Non.
– Quatre. Un mec ici et deux à l’étranger,
si on peut considérer l’Allemagne et le Danemark comme des pays
étrangers.
– Des proches de Tiger ?
– Personne n’est proche de lui, Erik. Il a
l’air de détester tout le monde.
– Pourquoi ?
– La faute à la société, bien sûr. Elle a
maltraité sa famille et maintenant, il lui rend la pareille.
– C’est lui qui le dit ?
– Oui.
– Directement, comme ça ?
– Absolument. Il semble en être fier.
– Fier d’être un criminel, reprit Winter,
en pensant à Benny Vennerhag, Benny-le-cycliste.
– Oui. Encore une fois : il sait qu’on
sait.
– Il a un bureau ou quelque chose comme
ça ?
– Pas que je sache. Il tient sa cour à
l’Hôtel 11, du côté d’Eriksberg.
– OK.
– Il habite dans le quartier. Passage du
Timon. Au numéro 20 plus exactement. Je n’ai malheureusement
jamais été convié là-bas.
– Tu aurais pu t’inviter tout seul.
– J’ai souvent été
tenté de le faire. Mais on a placé un certain nombre de pions dans
le coin, et bon, faudrait pas faire foirer tout ça.
– Des écoutes téléphoniques ?
– Qu’est-ce que tu crois ?
– Et alors ?
– C’est une anguille, comme je te disais.
Un malin. Il a plusieurs lignes. Pas à son nom. Des téléphones
cellulaires parfois. Ou alors, il n’appelle pas pendant des
semaines.
– Vous l’avez fait filer ?
– Un peu. Des rendez-vous toujours
innocents. Sauf que ceux qu’il rencontre ne le sont pas.
– Tu aurais une liste ?
– De ses contacts ? Oui, pour autant
qu’on ait pu les repérer.
– Je pourrais l’avoir ?
– Bien sûr.
– Tu sais où il se trouve
aujourd’hui ? À Göteborg ?
– Pourquoi est-ce que tu t’intéresses
autant à lui ?
– Son nom est remonté à la surface à
plusieurs occasions. Chez nous aussi.
– Une occasion particulière ?
– Le meurtre de Bengt Sellberg.
– Ouais, vous vous êtes manifestés à ce
sujet. Mais il n’était pas connu chez nous.
– Contrairement à celui-ci.
– Alors Tiger serait impliqué dans ce
meurtre ? Ça ne lui ressemble pas. Il ne prend pas de
risques.
– Il était peut-être prêt à le faire, cette
fois-ci.
– Pourquoi ?
– À mon avis, c’est une histoire
personnelle, répondit Winter.
– Ah bon ?
– Dans ces cas-là, on est toujours prêt à
prendre des risques.
– C’est vrai.
– Y a-t-il quelque chose de particulier que
je devrais savoir sur Christer Tiger, Hans ? En dehors de son
CV officiel ?
– Qu’est-ce que tu veux dire ?
– Quelque chose de personnel. D’ordre
privé. Quelque chose qu’il garderait pour lui autant que
possible.
– Tu vas aller le voir ?
– Eh bien… pour ce qui est du privé… il n’a
pas l’air de penser avec sa bite. Il ne prend pas de came. Il ne
boit pas vraiment. Il ne joue pas. Il a l’air assez colérique mais
il est capable de se retenir. Aucun problème avec les
voisins.
– Un vrai petit saint en somme.
– Apparemment, il lui arrive de souffrir de
maux de tête. Ça les a déjà mis dans la merde : obligés de
renoncer à une transaction.
– Des maux de tête ?
– Des crises de migraine plutôt
sévères.
Halders et Bergenhem pénétrèrent en même temps
dans le commissariat. La salle d’accueil était pleine à craquer de
la racaille habituelle : un mélange de magistrats, de voleurs
et d’innocents.
Ils passèrent en zone réservée et se plantèrent
devant l’ascenseur. Trois agents de police sortirent. De vagues
connaissances.
– Salut, Halders.
– Salut, Matt.
Matt avait le sourire aux lèvres. L’inspecteur
ne se rappelait pas les noms des deux autres. L’un d’eux avait un
air narquois. Il marmonna quelque chose à son copain. Halders ne
comprit pas. Ils étaient jeunes, quinze ans de moins que lui à peu
près, vingt ans même, et dix quinze ans de moins que Lars. Le
Narquois faisait un mètre quatre-vingt-dix. Nouveau
ricanement.
– T’as envie de rire ? lui jeta
Halders.
Le Narquois secoua la tête. Il se passa la main
sur la bouche sans réussir à gommer cette foutue grimace. Ses
grosses lèvres frémissaient.
– Dis-moi ce qui te fait rire !
Matt parut soudain inquiet. Il connaissait
Halders.
– Ça te concerne pas, lui répondit le
copain.
– Ah ouais, merci bien. De qui il s’agit,
alors ?
Ils se tournèrent comme un seul homme vers
Bergenhem.
– Vous vous foutez de la gueule de
Lars ?
– On se tire, Fredrik, fit Bergenhem en
appuyant sur le bouton de l’ascenseur, qui était reparti
entre-temps.
Le Narquois marmonna de nouveau et Halders
comprit cette fois de quoi il s’agissait. Il vit que Lars avait
entendu. La porte s’ouvrit. Lars s’apprêtait
à rentrer à l’intérieur. Il y avait dans son regard quelque chose
qu’Halders n’avait jamais vu. Pas de la peine, ni de la peur. De la
terreur. Miss Lars, avait dit le Narquois. Miss Lars.
Le poing d’Halders toucha le Narquois dans les
parties sensibles. Il blêmit soudain et son grand corps se plia en
deux. Halders lui flanqua encore un coup dans le diaphragme. Le
Narquois avait perdu le souffle. Il lui faudrait quelques secondes
avant que la douleur passe.
– Fredrik !
Bergenhem était sorti de l’ascenseur. Il saisit
son camarade par les épaules. Mais ce dernier s’était figé. Il
n’avait pas l’intention de frapper davantage.
Matt et le troisième policier s’étaient
agenouillés devant le Narquois, couché à terre, en position
fœtale.
– C’est mon pote, le pédé ! lança
Halders. Mon pote à moi !
Matt releva les yeux.
– Bon sang, Fredrik !
– Qu’on se le dise ! répliqua Halders.
Qu’on se le dise !
Il jeta un regard de mépris vers le
Narquois :
– Tu fais plus partie de la maison, petit
facho de merde ! Si tu donnes pas ta dém, j’entame une
procédure contre toi.
– C’est lui qui pourrait porter plainte,
répondit le copain. Franchement, il devrait.
– Tu veux une raclée, toi
aussi ?
Halders s’avança d’un pas vers lui.
Bergenhem le poussa dans l’ascenseur. Les portes
se refermèrent. Ils commencèrent à monter.
Halders éclata de rire.
– Un champion de la cause homo ! Qui
l’eût cru ?
– T’as fait le con, Fredrik.
– Non !
– Je peux me défendre tout seul.
– Je sais, Lars, mais j’ai pas pu m’en
empêcher. (Il regarda sa main droite et se frotta le poing.) Ça
fait plaisir de voir qu’on n’a pas perdu les vieux réflexes.
– Après cette histoire, c’est moi qui vais
devoir donner ma dém, fit Bergenhem.
– Je ne comprends pas cet Edwards, constata
Winter. C’était comme s’il me lançait des signaux bizarres.
– Des signaux ? s’étonna
Ringmar.
– Quoi donc ?
– Je ne sais pas. Je ne comprends
pas.
– Une culpabilité ?
– C’est possible.
– De quoi serait-il coupable ?
– Il était là-bas, avança Winter. Sur le
pont, dans sa bagnole. Et puis il s’est tiré. Lars est arrivé
après. Edwards était déjà rentré chez lui.
– Tu en as parlé avec Edwards ?
– Absolument pas.
– Pourquoi ?
– Je n’y avais pas sérieusement pensé avant
maintenant !
– Il a tiré ?
– Je vais lui poser la question.
– Tu crois qu’il a tiré sur
quelqu’un ?
Winter ne répondit pas.
– Ou alors, il aurait juste tiré une balle
à l’intérieur de sa propre bagnole ? s’interrogea
Ringmar.
– Intéressant, n’est-ce pas ?
Ringmar se caressa les joues. La peau était
rouge et couverte de petites coupures. Accident de rasage.
– Au fait, qu’est-ce que tu penses de cette
histoire avec Lars et Fredrik ?
Ils venaient de l’apprendre une demi-heure
auparavant. Les deux inspecteurs avaient quitté le commissariat.
Pour Bergenhem, la question était de savoir s’il y remettrait un
jour les pieds.
– Åhlander s’en est remis en tout cas, dit
Ringmar. La victime.
– Il compte porter plainte ?
– Je ne sais pas, Erik. C’est quand même
grave. Du Halders tout craché, mais c’est vraiment grave. (Bertil
esquissa un sourire.) On ne peut pas accepter ça.
Winter garda le silence.
– Selon Matt, il y a eu provocation,
continua Ringmar. Contre Fredrik et Lars. Ou plutôt contre Lars.
Matt n’aurait pas menti. Åhlander a dû lui dire quelque
chose.
– Quoi ?
– Matt n’avait pas entendu.
– Mais Fredrik oui ?
– Apparemment.
– On sait bien de quoi il s’agissait, fit
Winter.
– Je m’inquiète pour Lars.
Ringmar hocha la tête.
– Il m’inquiète vraiment. On dirait qu’il
va bientôt exploser.
Ringmar hocha de nouveau la tête.
– Parfois j’ai l’impression qu’on est tous
sur le point d’exploser, ajouta Winter.
– Oui. Exploser ou imploser. Il y a quelque
chose dans l’air. C’est ce boulot. C’est le temps. Ce satané
soleil. Cette connerie de ciel bleu qui n’en finit pas d’être
bleu.
– Mais Lars sera le premier à exploser,
reprit Winter.
– Tu envisages de faire quelque
chose ?
– Je vais lui parler. Encore une
fois.
– Qu’est-ce que tu vas lui
dire ?
– Je ne sais pas vraiment.
– Tu as parlé avec sa famille ?
– Non. Je vais le faire. Avec Martina.
C’est une fille bien. (Winter se pencha vers sa boîte de Corps. Il
avait besoin de sortir fumer pour réfléchir.) Cela relève de ma
responsabilité.