35.
– Je n’y suis pas allé très souvent. C’est Samuel qui connaissait cet endroit.
– Samuel ?
– Mon ami, Samuel.
Bergenhem avait pris place sur la chaise en face du bureau. Winter se tenait debout, à la fenêtre. Il aurait été incapable de rester assis.
– Celui chez qui tu habites en ce moment ?
– Oui. Pour le moment.
– Richardsson fréquentait cet endroit, comme tu dis ?
– Apparemment.
– Et tu n’as rien dit.
– Je… je ne savais pas que c’était lui, à l’époque.
– D’accord, mais après ! Après, Lars !
Bergenhem esquissa un hochement de tête.
– Tu savais qu’il était déjà venu dans ce foutu club, Lars ! Ce club où tu allais toi-même ! Tu le savais, mais tu n’as rien dit !
– Je vou…
– Tu ne voulais pas être démasqué, toi non plus, le coupa Winter. Je peux comprendre. Ou plutôt non, je ne comprends pas ça.
Winter sentit passer un courant d’air dans son cou : il avait ouvert la fenêtre. La soirée était fraîche.
– Tu rentrais de là, cette nuit où tu as trouvé la bagnole sur le pont d’Älvsborg ?
Bergenhem secoua la tête.
– Je n’ai pas entendu, Lars.
– Non, je ne revenais pas de là-bas, répondit ce dernier, à voix basse.
– Comment puis-je te croire ? répliqua Winter. (Il s’éloigna de la fenêtre de quelques pas.) Comment te croire désormais, quoi que tu dises, Lars ? Après ça ?
Winter n’avait pas encore vraiment réussi à dévisager Bergenhem. Maintenant si. Il était très pâle sous cet horrible néon. Son visage était vide d’expression.
– Mon Dieu, Lars, on enquête sur le passé de Richardsson, et voilà qu’on en découvre sur toi par la même occasion.
Le visage qui avait été celui de Bergenhem se tourna vers le commissaire Erik Winter. Ils ne jouaient plus le même rôle désormais. Ils n’étaient plus les mêmes. Rien ne serait plus comme avant. Winter le sentait aussi bien qu’il sentait ce souffle d’air de plus en plus glacial.
– Ce n’est pas la peine d’en rajouter, répondit Bergenhem. J’ai compris.
– Compris ? Quoi donc ?
Bergenhem garda le silence.
– Tu sais autre chose, Lars ? Est-ce que tu nous caches encore autre chose ?
– Non. Il n’y a rien d’autre.
– Comment te croire ?
L’inspecteur se leva.
– Qu’est-ce que tu fais ? lui demanda Winter.
– Je m’en vais.
– Tu ne vas nulle part.
Bergenhem eut un rire étrange, froid comme ce vent du soir. Non, froid n’était pas le mot. C’était autre chose. Winter n’arrivait pas à dire quoi exactement. Il essaya. Ce rire allait avec le nouveau visage de Bergenhem. Ce n’était plus un rire.
– Tu m’arrêtes, Erik ?
Il se disposait à sortir.
– Où vas-tu, Lars ?
Bergenhem ne répondit pas. Il était déjà à la porte. Il se retourna :
– À la prochaine, Erik.
Puis il franchit la porte et disparut dans le couloir.
Winter entendit ses pas résonner dans ce foutu couloir, comme dans un désert de pierres. Il se sentait pétrifié. Il n’aurait pas pu courir après Bergenhem : il l’avait vu dans le regard du jeune inspecteur. S’il l’avait seulement touché, l’un d’eux se serait retrouvé à l’hôpital.
Au premier regard, Angela comprit que c’était grave. Il se tenait immobile dans le couloir. Puis il souleva de terre Elsa et la serra tendrement dans ses bras :
– Alors, la princesse est à la maison ce soir.
– Tu nous fais des raviolis, papa ?
– Des raviolis ? Pas ce soir, ma chérie. Mais on va faire griller des côtes d’agneau. Et tu vas pouvoir goûter des langoustines.
– Chouette !
Elsa adorait les langoustines, surtout avec l’aïoli de papa.
Angela lui caressa la nuque :
– Comment ça va, Erik ?
Il redéposa la gamine.
– Et la petite sœur ? Déjà au lit ?
– Elle fait dodo, confirma Elsa. Quand est-ce qu’on mange ?


– Je ne savais pas quoi faire, Angela. (Il tendit la main vers son verre de vin.) Si j’avais raison ou pas de rester planté là. Et même si j’avais eu raison de lui parler.
– Tu étais bien obligé de le faire.
– Oui, mais peut-être pas à ce moment-là, ce soir.
Ils étaient assis à la table de la cuisine. Elsa avait subitement piqué du nez et Winter l’avait portée jusqu’à son lit. Elle avait été dispensée de brossage de dents.
– J’étais peut-être la mauvaise personne au mauvais endroit, continua-t-il. Tu te souviens dans quel état j’étais, quelques minutes seulement auparavant. Quand tu as appelé.
– Complètement oublié, sourit-elle.
– Pas moi. Un vrai con. (Il leva son verre pour inspecter la robe du vin rouge, un ripassa qu’il avait acheté un peu plus tôt dans la semaine. Heureusement qu’il était encore capable de ne pas se tromper.) Un vrai con.
– Parfois.
– Mais ça n’arrivera plus.
– Pourvu que tu prennes tes cachets.
– Promis. Mais tu crois que ça suffira ?
– Oui.
Winter eut un sourire, puis il finit son verre de vin. Le ripassa était plus fort en tout : en alcool, en couleur, en arôme. Boire ce vin, c’était se rendre un peu moins con.
– Que va faire Lars, maintenant ?
Winter redéposa son verre.
– Comment ça ?
– Qu’est-ce qui va lui arriver ?
– Je n’en sais rien, Angela. On va voir. Je vais voir. C’est la première fois que je me retrouve face à pareil cas.
– Ce n’est pas ce que je veux dire, Erik. Je pense à… ce qu’il doit ressentir. (Elle se leva et se dirigea vers la porte-fenêtre, l’ouvrit, puis se retourna vers lui.) Que peut-il bien faire en ce moment ? Est-ce qu’il t’a dit où il allait ?
– Non. J’ai appelé sur son mobile quelques minutes après son départ. Et j’ai rappelé de la voiture.
– Essaie encore.
– Maintenant ? Tu crois ?
– Oui. Cette histoire m’inquiète beaucoup.
Winter se leva, passa dans le couloir et se saisit du vieux combiné en bakélite. Il composa le numéro de portable de Bergenhem, attendit que le répondeur s’enclenche :
– Bonsoir, Lars, c’est Erik à l’appareil. Appelle-moi dès que tu as ce message. Il faut qu’on parle de façon plus sereine. Salut.
Il retourna dans le séjour. Angela était sortie sur le balcon.
– Ça s’est rafraîchi, dit-il en la rejoignant dehors.
– Tu n’as pas réussi à l’avoir, j’imagine.
– Non.
– On appelle Martina ?
– Je ne sais pas, Angela. À quoi… je ne sais pas.
– Moi non plus.
La nuit était claire tout autour. Les silhouettes d’immeubles se découpaient comme des motifs de bande dessinée : des teintes et des lignes bien tranchées. Winter pensait à Donald-ville, dans son journal de Mickey. Sauf qu’on n’était pas dans le même monde. Encore à l’époque où il débutait dans la profession… mais maintenant c’était plutôt Gothell… ça n’était plus riant du tout.
Un tramway cliquetait en bas dans la pénombre, comme un ver luisant tapageur. Il vit des gens monter et descendre. La place Vasa formait un rectangle de lumière froide et limpide. L’obélisque à l’angle nord pointait son unique doigt contre le ciel rouge. Un rire remonta jusqu’à leur balcon. Le rire de Bergenhem dans son bureau, quelques heures auparavant, lui revint à l’esprit. Et il trouva à quoi ce rire lui avait fait penser : de l’air exprimé par un corps sans vie. La première fois qu’il l’avait entendu, il avait manqué de s’évanouir. Sous le coup de la terreur. C’était dans un appartement de Johanneberg. Il n’avait pas de collègue avec lui. Un homme baignait dans son sang sur le sol de la cuisine. Et tout à coup, il avait eu ce rire.


11 h 10. En ce samedi matin, Fredrik et Magda Halders montèrent à bord du Fröja en compagnie d’Aneta Djanali à Saltholm. Quelque dix-huit minutes plus tard, ils débarquaient à Brännö Pierre Rouge. Hannes n’avait pas voulu se joindre à eux, à cause d’un entraînement de foot exceptionnel : il était en bonne voie pour San Siro, Camp Nou ou bien Old Trafford. Halders lui avait transmis tout son savoir en la matière.
Le temps était incroyablement beau, le soleil toujours chaud. Le vent soufflait assez fort mais ils l’avaient à peine senti en traversant le détroit.
– Il y a encore des gens qui font de la voile, avait constaté Magda en pointant du doigt sur l’eau. On se croirait en été.
Halders gardait cela sur la conscience à vrai dire : il avait promis depuis longtemps aux enfants qu’il achèterait un bateau. Deux voiliers cinglaient vers le large. Bordel ! Il n’était pourtant pas trop tard. Il n’avait pas cinquante ans. Il lui restait la moitié d’une vie. La moitié d’une vie et la mer en entier.
Combien ça pouvait coûter un engin pareil ? Aucune importance, ça ne coûtait rien d’emprunter. Il pouvait toujours mettre une hypothèque sur la maison. Faudrait en parler avec Aneta. Ça ferait un sujet de conversation. Une perspective sympa.
Mais ce qu’ils vivaient maintenant était tout aussi sympa.
Ils prirent la route d’Husvik vers le sud. Pas un bruit dans les jardins, comme si tous les habitants avaient quitté les lieux. Peut-être pour l’église, dont ils avaient entendu sonner les cloches en débarquant. Sur beaucoup de ces pelouses, les feuilles étaient toujours là, comme un dernier salut venant de l’automne. On était en même temps en été, en automne et en hiver. L’air marin leur piquait le nez.
Il y avait plusieurs endroits où se baigner, des plages minuscules entre les rochers. Beaucoup de pontons paraissaient neufs, comme datant de l’été. Le plongeoir était plus ancien. Quand est-ce que je suis venu ici pour la dernière fois ? s’interrogea Halders. Si je suis déjà venu.
– On est déjà venus ici ? demanda Magda.
Il s’en rappela tout à coup : c’était un jour comme celui-ci, mais plus tôt dans l’année, en été pour de vrai.
– Oui, quand tu étais petite, ma chérie. On est venus deux trois fois.
– Avec maman ?
– Oui, ma chérie.
Une brume légère voilait le soleil : quelque chose de la mer s’était élevé dans le ciel et gagnait cette île, comme les autres plus loin. Halders prit sa fille par la main. Il avait cru voir son regard se voiler. Comme le sien. Margareta aimait beaucoup l’archipel. C’était son idée à elle, d’acheter une maison par ici, et pas forcément une maison d’été.
Ils s’installèrent sur les rochers.
Aneta Djanali commença à déballer le pique-nique.
– On mange déjà ? s’étonna la fillette.
– Tu n’as pas faim ?
– Si… mais je préfère attendre encore un peu. J’ai envie de faire un tour, pour admirer le paysage.
– OK, répondit Halders. On attend. Tu es d’accord, Aneta ?
– Bien sûr.
Magda se dirigea vers le plongeoir. On aurait dit qu’elle bondissait. Elle avait joué au handball, et puis elle avait arrêté. Elle ne voulait plus faire aucun sport. Halders ne l’avait pas embêtée à ce sujet. Elle passait le plus clair de son temps à lire tranquillement dans sa chambre. Elle lisait de tout. Depuis le départ d’Aneta, elle s’était faite encore plus silencieuse. Halders avait essayé de lui parler, mais ses paroles ne l’atteignaient pas, du moins c’est ainsi qu’il le ressentait. Il ne savait pas quoi lui dire, ni comment. De toute façon il ne savait pas ce qui les attendait. Aneta seule le savait.
– On est bien, fit-il.
– Oui.
– Tu pourrais vivre sur une île, Aneta ?
– Ici ? Sur cette île ?
– Oui, par exemple. Dans l’archipel.
– À l’année ?
– Oui. Qu’en dis-tu ?
Elle ne répondit pas. Elle suivait des yeux Magda. La fillette commença à grimper sur la tour du plongeoir, mais elle se ravisa. Elle leur lança un regard, accompagné d’un sourire, semblait-il. Halders agita la main et elle lui rendit son salut. Aneta leva la main à son tour.
– Elle devient une grande fille, constata-t-elle.
– Oui.
– J’ai l’impression qu’elle a grandi depuis… tout ce temps.
Halders posa la main sur son bras.
Il surprit des larmes dans les yeux de la jeune femme.
– Mon Dieu, pourquoi est-ce que je dis ça ?
– Aneta, comment on va faire ?
– On pourrait se balader un peu, nous aussi, répondit-elle en se relevant.


Bergenhem avait dévalé l’escalier. Il était pressé de sortir de là, il avait déjà été saisi par l’obscurité qui régnait dans le corridor, une fois passé les portes battantes, à l’aller. Il savait ce qui l’attendait s’il revenait encore. Il avait la respiration coupée. Il continuerait à étouffer tant qu’il n’aurait pas quitté ce bâtiment. Il dépassa le bureau d’accueil au pas de course, sous le regard étonné de la collègue de service. Elle cria quelque chose et une autre personne se retourna pour dire deux trois mots, deux mots plutôt. Il n’avait pas entendu lesquels. Il était enfin dehors et l’air lui pénétra à grands flots dans ses poumons. Il buvait littéralement l’air du soir, après avoir tenu dix minutes sans respirer – un record du monde.
Une fois dans sa voiture, il attendit. Il se sentait au calme dans l’habitacle. Il était pratiquement seul sur cette section du parking. Le vent caressait les arbres, sans bruit. Il mit un CD dans l’autoradio mais, incapable de se concentrer, il finit par éteindre la musique. Winter sortit du commissariat. Sous la lumière du réverbère, il avait l’air de porter une auréole sur la tête. Il disparut de l’autre côté du bâtiment, sans doute pour chercher sa bagnole. Bergenhem appuya son front contre le volant. Il n’arrivait pas à réfléchir. Pas plus qu’à écouter, ni voir. Je ne sais plus du tout où j’en suis. Lorsqu’il releva la tête, il voyait très bien où il allait.
Il fit lentement le tour de la gare centrale. Ce n’était pas un problème de rouler à petite vitesse, car il était seul dans les parages en ce début de soirée. Les gens étaient rentrés chez eux, après avoir couru les rues de la ville pendant l’après-midi ; quant aux fêtards, ils n’avaient pas encore fini de se préparer. On était dans une heure creuse, une sorte de vacuum où rien ne pouvait arriver.
Il hésita à prendre la voie d’accès pour le pont du fleuve Göta. De l’autre côté, se trouvait Hisingen. Il serait chez lui, dans l’une ou l’autre maison. Il préféra obliquer vers le parking nord de la gare et là, il arrêta la voiture. Devant lui, une file de taxis attendait le prochain convoi. La gare aussi, elle attendait. On ne voyait personne pour l’instant. Il consulta l’heure. Dans dix minutes, le X2000 de Stockholm glisserait sur ses rails avant de déverser ses centaines de passagers. Son portable bipa. Il put lire à l’écran : Appelle maintenant.
Mais Bergenhem n’appela pas. Il redémarra la voiture et sortit du parking, prit la voie rapide, et s’engagea ensuite dans Gullbergsvass. Il emprunta le quai de Gussberg, le long duquel s’alignaient les épaves rouillées, et cela jusqu’au gazomètre à cloche de Marieholm. Il fit demi-tour à la hauteur du Cash. Nouveau bip de SMS. Le portable était sur le siège-passager, luisant encore d’une lumière verte. Il le souleva : Appelle à la maison.
Il éclata de rire. Appelle à la maison !
Il se gara devant le gazomètre, sans doute le bâtiment le plus laid de tout Göteborg. Si l’on pouvait appeler ça un « bâtiment ». On parlait de le transformer en appartements. Bonne chance !
– Tu voulais que j’appelle.
Il avait l’oreille collée à l’appareil. Bien sûr, il avait fini par appeler. Sans l’oreillette, ce qui lui faisait un peu drôle.
– Où es-tu, Lars ?
– Dans la voiture.
– Ce n’était pas ce que je voulais dire. Où exactement ?
– Euh… Gullbergsvass. Sous le gazomètre.
– Qu’est-ce que tu fais là-bas ?
– Je ne sais pas.
– Tu ne sais pas ? Que s’est-il passé ?
– Rien. Rien de nouveau. (Il appuya l’appareil un peu plus fort contre son oreille.) Pourquoi tu voulais que j’appelle ?
– Ada t’attend depuis 18 heures.
– Depuis 18 heures ? Il est quelle heure ?
– 19 h 30.
– Je devais venir la chercher ?
– Tu avais oublié ?
– Non… oui, j’avais oublié.
– Lars.
– Je peux lui parler ?
– Elle est partie. Elle passe la soirée chez une copine, Lisa.
– Bordel !
– Pas besoin de jurer.
– Je l’appelle.
– Elle n’a pas pris son portable.
– Elle ne voulait pas que j’appelle.
– Je ne sais pas, Lars.
– Dis-lui… dis-lui…
– Quoi ?
Une voiture surgit, les phares braqués sur lui, mais sans l’éblouir. Le portable, lui, appuyait trop fort contre sa tempe. Il le pressa encore. Il voyait maintenant rougeoyer les feux arrière. Au loin scintillait le pont, magnifique, le plus beau spectacle qui s’offrait ici à sa vue.
– Qu’est-ce que je dois lui dire ? répéta Martina.
– Dis-lui… juste… que je l’embrasse.
– Qu’y a-t-il, Lars ? Qu’est-ce que tu fais ? Tu as une voix bizarre.
Il pressa encore ce foutu mobile contre sa tempe, à s’en imprimer la marque.
– Tu peux… passer, si tu veux.
Il ne répondit pas. Le pont semblait s’être rapproché. Il scintillait encore et encore. Un navire circulait sur le fleuve. En direction de la mer. Le pont ne se rapprochait pas, c’était une illusion d’optique.
Il lâcha l’appareil.
Il grondait encore dans son oreille. La voix de Martina lui parvenait encore, de loin, de très loin.


Winter attendait près du téléphone : Bergenhem ne répondait pas. Il entendit Angela dans la salle de bains. Quelqu’un sifflait en bas dans la cour. Il avait laissé ouverte la fenêtre de la cuisine. Le concert prit fin. L’acoustique était infernale dans cette cour. Et rien n’était pire que les sifflotements.
Il composa un autre numéro.
Il n’eut pas besoin d’attendre longtemps. Une demi-sonnerie, à peine.
– Oui ?
Martina semblait essoufflée.
– C’est Erik, Erik Winter.
– Erik ? Qu’y a-t-il ?
– Est-ce que tu as parlé avec Lars ce soir ?
– Oui. À l’instant. Il… il s’est passé quelque chose ?
– Non, non. J’étais juste un peu inquiet.
– Pourquoi ?
– Comment allait-il ?
– Que s’est-il passé ? Que s’est-il encore passé ?
Encore. Que lui dire ? Il ne voulait pas lui dire. Pas ce soir, et pas à Martina. Il voulait juste savoir comment allait Lars.
– Où est-il ?
– Il… il était en voiture. Garé près du gazomètre. Pas loin de la fabrique de tabac à chiquer. Je ne sais pas pourquoi. Il ne m’a pas dit. Et puis, tout à coup, on a été coupés.
– Coupés ?
– J’ai essayé de rappeler, mais il ne répond pas.
– Non ? OK.
– Qu’est-ce que je dois faire ?
Winter réfléchit. Il revoyait le visage de Bergenhem ce soir-là. Un visage sans expression.
– Il travaille ce soir ? demanda Martina. Il est de service ?
– Non. J’envoie une patrouille là-bas, répondit Winter. Au gazomètre.
Presque mort
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