Les femmes Hitts couvraient le plus souvent leurs seins. Lisma portait une sorte de petite brassière de peau souple laissant son estomac nu et une courte culotte de cuir qui moulait ses cuisses. Elle était chaussée de sandales à longue pointe recourbée, lacées jusqu'aux genoux.
Le menton dans la main, elle examina Blade.
— Tu vas bien? Tu désires quelque chose?
Blade sourit. Chaque visite commençait par
les mêmes questions.
— Je vais bien et ne désire rien, sinon une audience avec ton père. Pendant combien de temps vais-je rester isolé sur ce piton, Lisma? Je trouve cela bien étrange. Ton père n'a donc pas envie de voir son prisonnier? J'aurais cru qu'il aurait plaisir à se repaître de ma vue. Je ne suis pas un soldat ordinaire, tu sais. C'est moi qui l'ai vaincu et qui ai écrasé son armée. Un tel homme n'éveille donc pas sa curiosité?
— Ce qui éveille le plus la curiosité de mon père, répliqua Lisma, c'est que je ne sois pas encore enceinte. Il commence à penser que ta semence ne vaut rien. Galligantus le répète et jure que tu n'es pas un dieu. Lui, il a pris pour femme la jeune Sariah il y a trois semaines seulement et déjà son flot mensuel s'est tari. Galligantus demande tous les jours l'autorisation de te tuer.
Ainsi, Sariah avait épousé Galligantus. C'était vraiment une Hitt et elle les avait bien trahis !
Blade alla s'accroupir devant le feu et considéra Lisma.
— Et que dit ton père?
— Tous les jours, il dit non. Il persiste à croire que tu es un dieu, car comment aurais-tu pu le vaincre autrement? Et il veut que je sois enceinte de toi. Si c'est un fils, il sera au moins un demi-dieu et il portera chance aux Hitts, pour tout, la guerre et la paix, les récoltes, la pluie quand nous en avons besoin, des enfants solides et des chefs hardis. Il prie Galligantus de se tenir tranquille, parfois même ils se querellent à ton sujet. Mais nous perdons du temps, Blade. Je ne veux pas perdre toute la journée. Plante en moi ton arme virile et finissons-en.
Blade se dit soudain qu'il avait manqué sa chance. Il n'avait pas réfléchi. Il joignit l'acte à la pensée sans tarder. Comme elle allait s'allonger passivement il la prit dans ses bras, l'écrasa contre lui et l'embrassa avec passion. Jamais encore il ne l'avait embrassée.
Elle commença par se débattre. Il la serra plus fort, l'enlaça de plus belle et chercha de nouveau ses lèvres. Bientôt il la sentit mollir entre ses bras. Sa langue s'insinua dans sa bouche et commença à réagir au baiser.