— Je ne comprends rien. Mais je n'ai plus peur. Je dois croire ce que me disent mes yeux et mes oreilles, et si tu dis que de telles choses sont possibles, je dois les croire.
— Alors prends-moi dans tes bras mais ne me berce pas. Écoute, et réponds à mes questions.
Vallli le porta au divan et le dévisagea longuement. Enfin elle soupira et murmura :
— Je commence à penser que je ne rêve pas. Tes yeux sont ceux d'un homme.
A ce moment il sentit chez elle un changement subtil. Son sourire était différent, son regard aussi, et elle avait une expression vaguement rusée. Avec un petit choc, il se répéta que cette fille n'avait probablement pas vingt ans...
— Tu viens de me faire une promesse, dit Valli. Tu m'as dit que si tu vis et si tes projets se réalisent, je pourrai te demander n'importe quoi et je l'aurai.
— Oui.
Elle serra la tête de Blade contre ses seins tièdes et doux.
— Est-ce que je pourrais avoir un enfant? Un vrai bébé à moi?
— Bien sûr. Si c'est ce que tu veux. Dès que je détiendrai le pouvoir, à Zir, tu pourras avoir autant d'enfants que tu désires.
Valli l'enlaça et se mit à le bercer.
— Arrête ! protesta-t-il. Tu vas m'endormir. Nous devons causer et faire des projets, Valli. Nous n'aurons pas assez de toute la nuit.
— Excuse-moi... Mais comment vais-je t'appeler maintenant? Toi qui es un bébé qui n'est pas un bébé?
— Mon nom est Blade. Tu m'appelleras comme ça.
Ils parlèrent toute la nuit. Quand le petit jour pointa et que les oiseaux se mirent à pépier dans les buissons, Blade comprit que son plan à demi ébauché, qui n'avait été jusque-là qu'une petite charpente d'espoir, pourrait bien se réaliser. Les pièces du puzzle futur s'enclenchaient remarquablement. C'était risqué, oui, il y aurait des dangers mortels à chaque carrefour, mais on n'y pouvait rien changer. Le danger, la peur, la terreur, tout cela était inévitable dans la Dimension X.
Juste avant que le soleil se lève Blade expliqua à Valli ce qu'elle devrait faire. Elle laissa tomber sa tête dans ses mains et sanglota.