-. Ils vivent au-delà de la mer Etroite. Ce sont des sauvages, des barbares. Ils ont vaincu mon père, et le père de mon père et mon aïeul même. J'ai juré de venger toutes les défaites et d'envahir et de conquérir, avant de mourir, la terre des Hitts. A présent, c'est toi qui le feras, à moins, bien entendu, que tu ne grandisses pas comme tu le promets, auquel cas je me verrais contraint de te faire étrangler. Mais il suffit... Voilà mes serviteurs.

Les deux valets qui entrèrent étaient gras à lard, vêtus d'un simple pagne et coiffés d'une espèce de fez. Ils s'inclinèrent très bas devant l'Izmir et regardèrent Blade avec curiosité. Lorsque le vieillard eut donné ses ordres et qu'ils furent partis, il marmonna :

Des esclaves. Du sud, naturellement. Je n'ai jamais pu avoir d'esclave hitt parce qu'ils ne se rendent jamais. Quand ils sont battus, ce qui arrive rarement, ils se suicident. Ceux que tu viens de voir sont d'une autre race. Châtrés, naturellement, parce qu'ils entrent de temps en temps dans le harem et je ne veux pas qu'ils courent après mes femmes.

Le repas arriva et Blade se jeta dessus comme un loup. Pendant qu'il dévorait, il sentit courir en lui un picotement électrique et comprit que le cristal se remettait à fonctionner et qu'il venait encore de grandir d'un an. Lord L saurait, quand l'ordinateur aurait déchiffré et imprimé les impulsions cervicales de Blade, comment il progressait. Et combien il importait que sa croissance continuât au même rythme prévu. Sa vie en dépendait. Blade ne se faisait aucune illusion sur le maigre vieillard. L'Izmir jouait le jeu. Il croyait ou non, Blade n'avait aucun moyen de le savoir, mais à la fin il le tuerait, à moins que tout ne se passe exactement comme il l'avait prédit. Si l'ordinateur tombait en panne, Blade mourrait.