Valli serait chargée de rassembler l'information et de la lui transmettre. Ce n'était qu'un commencement, un premier pas, mais il devait bien débuter et sans tarder.

Valli était intelligente. Elle comprit immédiatement ce qu'il voulait.

— On bavarde beaucoup dans le harem. Les femmes n'ont pas autre chose à faire. Mais leurs propos ne pourront t'être d'aucune utilité, Blade. Ce ne sont que des potins, des rumeurs. A quoi cela pourrait-il te servir?

Il reconnut qu'elle avait raison mais fit observer que cela valait la peine de trier une livre d'ivraie pour obtenir un grain de vérité. On ne savait jamais. Sa propre expérience au sein du M16, dans la Dimension Normale, le lui avait appris.

— Fais simplement ce que je te demande. Tu formeras une petite société secrète, pas plus de cinq ou six de tes amies les plus fidèles, et elles écouteront, te feront des rapports que tu me transmettras. Je t'enverrai chercher quand je serai prêt et s'il se passe quelque chose d'important tu pourras toujours me joindre par l'intermédiaire d'Ogier. Tu as bien compris, Valli ?

Elle se leva, comprenant qu'elle était congédiée.

— J'ai compris, Blade. J'essaierai de te satisfaire.

— Bonne nuit, alors. Ogier t'attend pour te raccompagner au harem en secret.

Il l'embrassa, lui donna une petite tape affectueuse sur les fesses et, avec un certain soulagement, vit le garde à sa porte la prendre par le bras et l'emmener. Entièrement nu, il alla se jeter sur le lit. Il avait besoin de dormir, tout autant qu'il avait eu besoin de Valli une heure plus tôt. Il l'avait eue, cela avait été agréable et il espérait qu'elle aurait son enfant puisqu'elle le désirait tant. Le rôle de Valli était maintenant bien précis dans son esprit; jamais elle ne serait sa compagne mais elle pourrait meubler plaisamment ses nuits à l'occasion. Cela suffisait.

Il commençait à s'assoupir quand il perçut un léger mouvement derrière les rideaux. Tous ses sens furent aussitôt en alerte. Les draperies étaient lourdes, en tissu raide qui tombait tout droit des tringles de la corniche. Leur but était d'apporter un peu de chaleur dans les grandes salles de marbre.

Blade se leva vivement et saisit son épée posée sur une chaise. Il y avait un léger renflement à côté d'une fenêtre. Il appuya la pointe de la lame sur la bosse, en pesant juste assez pour percer l'étoffe, et il ordonna :