Toujours, quand il faisait l'amour, il parvenait à garder une partie de son esprit froide et détachée, mais avec Valli c'était impossible. Elle le dominait totalement, elle le consumait, et quand enfin elle le chevaucha et galopa en haie- tant vers l'orgasme, tout le corps brillant de sueur odorante, il dut faire appel à toute sa volonté pour la renverser et prendre le commandement comme il aimait à le faire. Il l'écrasa de tout son poids, la pénétra, la martela à grands coups de reins de plus en plus précipités, et finalement, dans un cri et un gémissement ils s'écroulèrent tous deux, complètement épuisés.
Valli fut la première à rompre le silence. Elle lui caressa la joue et murmura :
— Âh Blade, Blade ! C'était un bébé. Je le sais. Je le sens. Tu as fait jaillir en moi une fontaine et il en surgira un enfant. Je te remercie. J'aurai ton enfant et il sera un dieu lui aussi.
Il dut attendre un moment avant d'avoir suffisamment repris haleine pour répondre :
— Je l'espère, Valli, si c'est ce que tu veux.
— Oh oui ! Oui ! Et tu resteras à Zir, Blade? Tu ne partiras pas? supplia-t-elle en se cramponnant à lui. Tu es au pouvoir, maintenant. Tu ne les laisseras pas tuer cet enfant, comme ils l'ont fait pour mon premier?
Blade ne pouvait le promettre, mais il ne pouvait non plus se résoudre à la blesser ni à l'inquiéter. Alors il mentit.
— Je resterai. Je protégerai ton enfant, si tu en as un. Mais tu vas un peu vite, tu sais. Une seule fois ne suffit pas toujours et tu ne peux pas savoir...
— Je sais, déclara Valli avec assurance. Je sais, Blade, j'en suis sûre. Tu ne comprends pas ces choses, même si tu es un dieu.
Il rit et renonça à discuter.
— Très bien. Comme tu voudras. Maintenant nous pouvons parler d'autre chose. La raison pour laquelle je t'ai fait venir.
Valli avait fermé les yeux et gisait dans une pose abandonnée.
— Ce que nous venons de faire est une raison suffisante pour moi. Mais parle. Je ferai tout ce que tu me demanderas, tu le sais bien.
Blade lui expliqua ce qu'il projetait depuis un certain temps. Il avait besoin d'un réseau de renseignement, d'espionnage pour parler net, et il pensait commencer par les femmes du harem.