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Elle perd un peu la tête ?


Je suivais depuis plusieurs kilomètres la voie de chemin de fer abandonnée. L’ancienne ligne de Fécamp, qui jadis rejoignait le train Rouen-Le Havre, n’avait pas survécu au déclin du tourisme sur la côte normande. Il ne restait d’elle qu’une longue cicatrice dans les champs marécageux. Profonde d’une bonne dizaine de mètres. Partiellement reconquise par les noisetiers, les chênes et les ormes.

Le rythme de ma foulée se calait sur l’espacement des traverses qu’une bruine froide rendait glissantes. Jusqu’à Tourville, je n’ai croisé personne à l’exception de quelques mouettes qui m’espionnaient dans le ciel et d’une buse, immobile sur un tronc de platane, qui semblait attendre depuis la Belle Epoque que passe un nouveau train.

J’ai gravi le talus à la hauteur du hameau des Ifs et je me suis retrouvé face à l’adresse où Denise Joubain était censée habiter.

L’ancienne gare ! Une maison de maître, bleu lin, des murs de crépi jusqu’au toit d’ardoise, surmontée de deux cheminées aux museaux orange et d’une horloge monumentale. Le temps s’y était arrêté un jour lointain à 7 h 34. Personne n’avait jugé utile de dévisser sur la façade la plaque de faïence « Chemin de fer » et on pouvait presque imaginer voir la porte de chêne s’ouvrir sur une foule d’élégantes en robe à crinoline, de banquiers moustachus portant le canotier et de petits Parisiens déguisés en marins.

Les trains les attendaient.

Une dizaine de wagons et trois locomotives étaient dispersés le long de la voie ferrée abandonnée. Un compartiment de l’Orient-Express, une voiture Pullman, une loco Pacific Chapelon. Neufs comme s’ils avaient roulé hier.

Le décor m’apparut surréaliste, même si j’avais repéré, en préparant mon itinéraire, qu’une association d’anciens cheminots avait implanté son quartier général juste à côté de l’ancienne gare et y rénovait des wagons rouillés pour que des compagnies ferroviaires des quatre coins du monde puissent leur offrir une seconde jeunesse.

La bruine se fit plus intense. Cela expliquait sans doute pourquoi personne ne bricolait aujourd’hui sur le chantier. Je me suis avancé jusqu’à la porte tout en ne parvenant pas à repousser la conviction intime qu’une nouvelle fois rien ne se passerait comme prévu.

Que la vieille Denise ne serait pas chez elle.

Qu’elle aussi, on l’aurait fait taire.

Que…

 

Le jappement d’Arnold explosa derrière la fenêtre, puis sa truffe noire surgit, coiffée d’un rideau de dentelle. Il bava sur le carreau, hystérique, deux bonnes minutes avant que Denise Joubain ne m’ouvre.

Elle écarquilla les yeux en me dévisageant de la tête aux pieds, comme si, dans mon WindWall violet, j’étais une sorte de voyageur spatiotemporel venu du siècle futur.

— Monsieur ?

Elle ne m’avait pas reconnu. J’avais pourtant pris soin de porter les mêmes vêtements que lorsque je l’avais rencontrée, deux jours avant.

— Jamal. Jamal Salaoui. Vous vous souvenez. La plage d’Yport. Magali Verron, la jeune fille qui s’est suicidée ?

Tout en cherchant au plus profond de sa mémoire, Denise me fit entrer sans me poser davantage de questions. Arnold me regarda un long moment avec méfiance, puis alla se coucher sur un coussin vert assorti à son pull couleur tilleul.

La grande pièce qui servait de vestibule, de salle à manger et de salon était joliment décorée de poutres apparentes, d’armoires et de commodes normandes, de dentelles et de fleurs séchées, mais c’étaient principalement les photographies accrochées aux murs qui attiraient l’attention. Des dizaines de clichés de trains, immobilisés dans les plus beaux paysages du monde. Immenses steppes enneigées, pentes andines vertigineuses, interminables digues traversant la mer.

— Mon mari était cheminot, précisa Denise. Jacques est mort il y a plus de neuf ans maintenant.

Elle se tourna vers un poster de l’Orient-Express traversant la lagune de Venise.

— Nous en avons bien profité…

J’ai sorti de ma poche la double page déchirée du Courrier cauchois, celle du jeudi 17 juin 2004.

— Moi aussi, Denise, je voudrais vous montrer une photo.

J’ai collé sous son nez le portrait de Morgane Avril en prenant soin de masquer le titre et la date de l’article, De toi, Morgane. Même si la vieille femme perdait un peu la mémoire, elle ne pouvait pas avoir oublié le visage de Magali Verron après son suicide sur la plage, deux jours plus tôt. Le même visage que celui sur le journal.

— Vous la reconnaissez ?

Denise s’excusa, elle me laissa seul quelques secondes pour aller chercher ses lunettes dans sa chambre, la première pièce sur notre droite. En la regardant s’éloigner, je me fis la réflexion qu’elle me semblait moins alerte que sur la plage d’Yport, le matin du suicide. Comme si elle avait vieilli de deux ans en deux jours. Enfin, elle se pencha sur la photo.

— Oui… c’est la jeune fille qui est morte après avoir été violée.

Je me suis retenu de prendre Denise dans mes bras et de l’embrasser. Comme je l’avais prévu, elle aussi avait confondu la photo de Morgane Avril avec le visage de Magali Verron. Je n’étais pas fou. Je n’avais pas inventé cette ressemblance irréelle ! La vieille dame pouvait-elle devenir une alliée ?

J’ai déplié la double page du Courrier cauchois.

— Regardez la date, Denise, regardez le numéro de l’édition du journal.

Elle régla la position de ses lunettes comme si la netteté de sa vision se jouait sur son nez au millimètre près.

— Jeudi 17 juin 2004 ? Mon Dieu… Cette monstrueuse histoire me semblait tellement proche…

J’ai suivi, sur le mur opposé, le Shinkansen s’enfoncer entre les gratte-ciel d’une ville japonaise, peut-être Osaka.

— Deux jours ? ai-je proposé.

Denise vibra d’un petit rire cristallin. Elle prit le temps de s’asseoir sur une chaise de bois rembourrée d’un canevas de paille. Arnold sauta en trois bonds sur ses genoux. Elle répondit avec une pointe d’ironie dans la voix.

— Je sais que je perds un peu la notion du temps. Mais deux jours, cela me semble tout de même exagéré, non ? A y réfléchir, c’est ce journal qui a raison, Jacques était encore vivant au moment de toute cette affaire. Il m’a quitté en 2005…

Elle leva sa main ridée pour me faire signe de m’asseoir. Elle ne m’avait toujours pas demandé qui j’étais ni pourquoi je lui posais ces questions. J’ai pris une autre chaise, bois et paille, et je me suis installé face à elle. Arnold me renifla comme s’il envisageait sérieusement de changer de genoux.

Une excitation montait, dont je peinais à contenir les signes extérieurs.

Denise se souvenait du meurtre de Morgane Avril !

C’était logique, au fond, puisqu’elle avait toujours vécu ici. Elle ne semblait pourtant pas faire le lien entre les deux jeunes filles décédées à dix ans d’intervalle.

— Vous avez raison ! ai-je confirmé. C’est la photographie de Morgane Avril, la jeune fille violée et assassinée à Yport en 2004. Mais je suis venu vous parler de l’autre fille, Magali, celle qui s’est tuée avant-hier en sautant de la falaise.

Sa main tremblante s’aventura dans les longs poils d’Arnold. Elle me regarda comme si elle n’avait pas bien compris ce que je lui avais dit, hésita à me faire répéter, puis ânonna lentement neuf mots.

— J’étais là quand le cadavre a été découvert.

Bien entendu, Denise. Moi aussi. On était là tous les deux. Tous les trois avec Le Medef.

Elle ferma les yeux. J’eus presque l’impression qu’elle s’était endormie. Elle parla lentement, comme si elle me décrivait un rêve.

— Je marchais sur la plage. Il était très tôt, je crois, mais il ne faisait pas vraiment froid. (Sa main glissa sur le ventre du shih tzu qui en ronronna de plaisir.) Arnold était tout jeune alors…

Une alarme clignota quelque part dans mon crâne.

Arnold ? Tout jeune ?

— C’était une journée un peu folle à Yport, continua Denise. Des jeunes dansaient partout devant le casino. Il y avait de la musique, beaucoup, toute la nuit, du rock. Moi aussi, j’aimais danser le rock lorsque j’avais leur âge, enfin, un autre, pas celui qu’ils jouaient ce soir-là. C’est bizarre, d’ailleurs, vous ne trouvez pas, que les jeunes aient changé de musique mais aient gardé le même nom ? Ils avaient tous l’air heureux. Avant le drame bien entendu. Avant qu’on retrouve le corps de cette pauvre fille au bas de la falaise.

J’ai eu brusquement envie d’attraper la boule de poils lovée sur les genoux de Denise et de la jeter jusqu’au plafond pour provoquer un électrochoc chez cette vieille. Pour qu’elle se concentre sur ses souvenirs d’il y a deux jours, pas ceux d’il y a dix ans. Qu’elle confirme ma version, par exemple. Qu’à aucun moment je n’avais touché le cadavre de Magali Verron.

J’ai haussé la voix. Arnold dressa les oreilles.

— Madame Joubain, je ne suis pas venu pour que vous me parliez de Morgane Avril, mais de ce qui s’est passé quand nous nous sommes rencontrés mercredi, il y a deux jours. Souvenez-vous, la promenade avec Arnold sur la plage d’Yport.

Un sourire éclaira le visage de Denise. J’ai même cru apercevoir la queue d’Arnold s’agiter au mot « promenade ».

— Mon Dieu, c’est vrai, je me promenais… Arnold aussi. Mais c’était il y a si longtemps. Je ne sors plus beaucoup, vous savez. Depuis des années, mes jambes ne me portent plus bien loin. Les pattes d’Arnold non plus…

Je sentais d’ultimes résistances céder dans mon cerveau en ruine.

Que racontait cette vieille folle ?

Il y a si longtemps… Ses jambes ne la portaient plus…

Elle traversait encore avant-hier la plage d’Yport avec son shih tzu en laisse !

Denise continua, comme incapable d’endiguer les flots de nostalgie.

— Je suis comme les trains abandonnés dehors. Comme cette ligne de chemin de fer rouillée. Je reste ici à attendre et à me souvenir. De temps en temps, un taxi vient me chercher pour m’emmener chez le médecin ou pour porter Arnold chez le vétérinaire. Même les courses, la dame de l’Aide à domicile me les apporte.

Saisi d’un vertige, j’ai fixé les cadres aux murs. Les trains y tournaient comme dans une gare de triage aiguillée par un fou. Denise suivit la direction de mon regard.

— J’ai tant voyagé. Avec Jacques, nous avons fait plusieurs fois le tour du monde. On ne payait rien. C’était un mécanicien de génie… Je me souviens, en mars 62, la Magistrale Baïkal-Amour bloquée en pleine neige juste après Taïchet et…

Je l’ai coupée, cassant. Arnold dressa les oreilles et me menaça de ses dents aussi longues que des pépins de melon.

— Je vous ai croisée à la gendarmerie, avant-hier… Vous sortiez du bureau du capitaine Piroz.

— Vous, vous êtes flic ? bégaya Denise.

— Non… Non. Au contraire.

Immédiatement, j’ai regretté le « au contraire ». Au risque de me faire mordre par Arnold, j’ai posé ma main sur les genoux de Denise.

— Vous avez peur ? On vous a demandé d’oublier l’accident d’avant-hier ? De n’en parler à personne ? Surtout pas aux journalistes ?

Denise se leva d’un bond. Arnold glissa le long de ses jambes en couinant.

— Vous êtes journaliste ? C’est cela ? Vous revenez fouiner à propos de cette vieille histoire ?

Je me suis levé à mon tour. Son visage plissé arrivait à la hauteur de mon cou. J’ai presque crié.

— Nous avons attendu plus d’un quart d’heure ensemble sur la plage que les gendarmes arrivent. Vous avez recouvert le corps de cette fille avec mon coupe-vent. Cette fille portait une écharpe rouge autour du cou…

Denise se recula de quelques pas. Sur un porte-manteau, près de l’entrée, étaient accrochés une veste de pluie grise, un chapeau de paille et un foulard de soie beige. Nos regards se figèrent sur ce morceau de tissu, puis se croisèrent.

Je lus la terreur dans les yeux de Denise.

Mes mains se posèrent sur ses épaules alors que ma voix se faisait plus douce.

— Je ne vous veux aucun mal. Je ne veux pas vous brusquer. Je veux seulem…

Tout d’abord, je ne compris pas son geste. Elle se contenta de poser sa main droite sur son poignet gauche, dans un mouvement qui semblait naturel.

Le bip strident explosa dans la salle alors qu’un voyant rouge clignotait à son poignet droit, sur sa montre.

Ce que j’avais cru être une montre…

Denise, comme beaucoup de personnes âgées vivant seules, portait un bracelet d’alarme, sans doute relié au téléphone de son médecin traitant ou d’un service d’urgence.

Bordel…

Les secours allaient débarquer dans quelques minutes si elle ne désactivait pas ce truc.

Le téléphone sonna dans la seconde qui suivit. Elle fit un pas pour aller répondre mais je la retins par la manche. Dès que le répondeur s’enclencha, une voix inquiète résonna dans la pièce.

— Madame Joubain ? C’est le docteur Charrier. Quelque chose ne va pas ? Répondez-moi, madame Joubain, quelque chose ne va pas ?

Ce toubib allait donner l’alerte.

Je devais foutre le camp. …

J’ai tenté ma chance. Une dernière fois.

— Denise, je vous en supplie, regardez-moi. Vous me reconnaissez, forcément !

Ses yeux m’ont traversé comme si je n’étais qu’un fantôme translucide et que seule la porte devant laquelle je me tenais l’intéressait. Puis, sans doute rassurée par l’arrivée imminente d’une ambulance, elle me répondit d’une voix plus apaisée.

— Oui, je vous reconnais. Vous étiez près de moi, sur la plage…

Avant même que j’aie le temps de savourer ce dernier espoir, la vieille femme me prit la main.

— Vous étiez plus jeune vous aussi. Contrairement aux autres garçons, vous ne dansiez pas. Vous auriez pu. Vous aviez vos deux jambes à l’époque… Vous…

Je fus incapable d’entendre un mot de plus. Je me suis précipité dehors, laissant la porte ouverte. La dernière image que je conservai de l’ancienne gare fut Arnold courant trois mètres sur le parking puis aboyant comme pour me signifier de ne jamais remettre les pieds ici.

 

J’ai dévalé le talus entre deux wagons posés sur des parpaings et j’ai couru sur la voie ferrée abandonnée qui se perdait vers l’infini, telle une interminable fermeture Eclair qu’un géant aurait refermée sur les secrets enfouis sous la terre.

 

 

— Allô, Mona ?

Pour la première fois, j’avais décidé de lui mentir. Par omission du moins. De ne pas lui révéler que la vieille Denise Joubain était incapable de se rappeler l’accident deux jours avant… mais qu’elle se souvenait par contre parfaitement du meurtre de Morgane Avril dix ans plus tôt.

Qu’elle confondait tout, y compris le jour où elle m’avait rencontré.

Qu’elle me prenait pour un autre.

Qu’elle était folle, tout simplement.

Le téléphone sonna dans le vide. Les traverses défilaient sous mes pas comme les échelons d’une interminable échelle pour l’enfer. Dans une centaine de mètres, j’allais devoir quitter le fossé protecteur de la voie ferrée abandonnée pour m’aventurer dans les talus plantés entre les clos-masures cauchois. La bruine s’était muée en un brouillard froid qui glaçait ma peau, mais ne dévoilait de moi qu’une vague silhouette au promeneur qui aurait eu le courage de battre la campagne par ce temps.

J’étais seul.

Christian Le Medef, disparu. Denise Joubain, gâteuse.

J’étais le seul témoin du décès de Magali Verron.

J’ai serré nerveusement le portable dans ma main.

Le seul témoin, à l’exception des flics. De Piroz, de son adjoint et de tous les gendarmes de la brigade de Fécamp qui s’étaient penchés sur ce cadavre.

Echec de l’appel. Réessayer.

J’ai enfoncé la touche verte de mon iPhone.

— Allô, Mona ?

Elle décrocha.

— Alors ? Tu as retrouvé ta vieille ?

— Non. Enfin oui, mais c’est une histoire compliquée…

— Raconte !

— Plus tard, Mona.

Je me suis arrêté sous un noisetier. D’épaisses gouttes froides dégoulinaient des branches puis explosaient sur le tissu synthétique de mon coupe-vent.

— Je peux emprunter ta voiture ?

Pendant quelques instants, je n’ai entendu à l’autre bout du téléphone que le bruit des galets que la mer charriait, puis la voix de Mona reprit sur un ton enjoué.

— Pour aller te rendre aux flics ?

— Non, Mona. Pour me rendre à Neufchâtel.

— Quoi ?

— A Neufchâtel-en-Bray. Carmen Avril, la mère de Morgane, y tient toujours son gîte, le Dos-d’Ane. C’est à moins d’une heure de route. Il faut que je vérifie tous les détails, Mona… J’ai besoin de preuves, j’ai besoin que tu…

— OK, mon grand. Te fatigue pas. Prends ma caisse si tu veux. Elle bouge pas, elle est garée sur la digue devant le casino…

Je n’ai même pas pris le temps de traduire en mots l’immense reconnaissance que je ressentais pour Mona.

— Devant le casino ? Merde ! Impossible de m’approcher de la plage d’Yport en plein jour. Même par ce temps, je vais me faire cueillir…

Mona soupira comme une mère qui n’a pas d’autre choix que de céder au caprice de son môme.

— Tu fais chier, Jamal ! Je vais laisser ma Fiat à la sortie d’Yport, après le camping municipal, près des courts de tennis. La clé de contact sera dessus. Pour la portière et le coffre, ils ne ferment plus depuis un bail…

— Merci, Mona. Je te prouverai que tu as misé sur le bon…

— Ferme-la ! Raccroche avant que je change d’avis…

 

En fourrant le téléphone dans ma poche, j’ai repensé au facteur, à l’enveloppe marron, à mon nom dessus, à l’adresse de Martin Denain. Une adresse que seule Mona connaissait, Mona à qui j’avais omis d’avouer qu’aucun témoin n’était en mesure de confirmer ma version…

Lequel de nous deux trahissait l’autre ?

J’ai repris ma course sur le sentier gelé. Le brouillard s’intensifiait sur le plateau. Je ne parvenais plus à distinguer les rangées de peupliers bordant les champs des poteaux des lignes à haute tension alignés droit vers les centrales nucléaires.

Mon seul témoignage contre celui de tous les autres.

Qui, désormais, pourrait me croire ?

Qui pourrait encore parier sur mon innocence ?

Personne…

 

Personne sauf vous ?

 

A ce point de non-retour dans les abysses de la folie, êtes-vous toujours disposé à croire tout ce que j’affirme depuis le début ?

Je n’invente rien. Tout se terminera bien.

 

Etes-vous encore prêt à miser sur moi ?

Je suis sain d’esprit. Je n’ai violé ni tué personne.

Et je vais le prouver.