Entre les mains de son bourreau ?
10 h 22. L’enveloppe était posée sur le banc à côté de moi, juste devant la dizaine de caïques1 qui dormaient sur les galets. Marée descendante. Dans le chenal creusé dans l’estran pour faciliter l’accès des barques à la mer, deux planchistes achevaient d’accrocher leurs wishbones. Le plus jeune des deux, longue tignasse blonde décolorée par le sel, avait peint un casque viking sur sa planche ; l’autre, la quarantaine grisonnante, avait opté pour la version stylisée des deux léopards de la Normandie, or sur fond rouge.
Des aventuriers ! Des purs ! Comme si on ne pouvait pratiquer ce sport de glisse qu’en bravant les éléments, vent glacé, mer grise, muraille de craie, et que ceux qui surfaient en bermuda, sous les palmiers, à Honolulu ou à Sydney, étaient à la planche ce que les joggeurs du dimanche sont aux ultra-trailers.
J’ai partagé avec eux un sourire de collègue. J’attendais encore avant d’ouvrir l’enveloppe. Je savourais le calme matin. Je m’étais réveillé une première fois vers 7 h 30. Mon premier geste avait été d’attraper mon étoile de shérif sur le chevet et de l’épingler au chemisier de Mona jeté sur le bord du lit. Pile sur le cœur.
— Garde-la, Mona, avais-je murmuré d’une voix endormie. Je te la confie.
Son corps chaud s’était blotti contre le mien.
— Woah ! Grande responsabilité !
— Immense !
Je m’étais rendormi ainsi. Une heure après, Mona avait filé, me laissant un bref message.
« Je dois bosser. Je suis quelque part sur la plage. »
Lorsque je suis descendu en tenue de sport dans le hall de la Sirène, il était près de 9 heures.
« C’est déjà la fin des bonnes résolutions, a plaisanté André en consultant sa montre. C’est pas avec ce genre de grasse matinée qu’ils vont sélectionner un boiteux pour l’Ultra-Trail…
— J’ai des circonstances atténuantes, non ? La fille est plutôt jolie…
— Quelle fille ? a fait André en m’adressant un clin d’œil.
Vu la moyenne d’âge de ses clients, il ne devait pas souvent jouer les marieuses.
J’avais prévu une course rapide et intense, une quinzaine de kilomètres plein ouest, vers Etretat, pour boucler ensuite par le sentier des Ramendeuses jusqu’à la valleuse de Grainval. J’ai jeté un coup d’œil au bulletin météo avant de m’élancer.
Risque d’avalanche
Chutes de neige soutenues
Bourrasques attendues en fin de matinée
– 15° C
05350 Saint-Véran
Hautes-Alpes
La plaisanterie quotidienne d’André m’a fait frissonner, malgré moi. Dehors, la belle lumière offrait une illusion de chaleur. Je suis parti en petite foulée. Dès que j’ai atteint le sentier littoral, l’herbe raide a crissé sous mon pied.
Environ à mi-course, je suis passé au-dessus de Vaucottes, j’ai soufflé un peu et je me suis demandé laquelle de ces étranges maisons de lutins perdues dans une forêt d’ogres était celle du directeur de thèse de Mona. Lorsque je suis redescendu sur Yport, par le sentier du calvaire, je suis tombé nez à nez avec la camionnette du facteur.
Il m’a regardé comme un gamin qui quémande la carte postale de sa copine.
— Une enveloppe ? Au nom de Jamal Salaoui ? Oui, il y en avait une aujourd’hui, mais je suis déjà passé à la Sirène. Tu la demanderas à Dédé, mon garçon…
Je m’en doutais, j’avais une autre idée en tête.
— Est-il possible de retrouver l’expéditeur d’un colis ? Par l’affranchissement par exemple, si c’est un tampon, pas un timbre ?
Le facteur avait une tête de prof ravi de faire des heures supplémentaires.
— Oui, en théorie. Mais pour ton enveloppe, mon garçon, je m’en souviens, je l’ai eue entre les mains il y a moins d’un quart d’heure, on a utilisé une machine à affranchir. N’importe quelle petite entreprise ou administration de la région possède la même. Si tu comptes retrouver l’admiratrice qui te harcèle, faudra que tu t’y prennes autrement.
A l’entrée de la Sirène, André m’a tendu l’enveloppe.
— Ton abonnement, Jamal ! Pomme d’api, Télérama ou Playboy ?
Je n’ai pas eu envie d’ouvrir l’enveloppe dans ma chambre. Un soleil tenace s’acharnait à illuminer la plage, j’ai fait trois pas vers le banc sur la digue. Je savais, avant même de la déchirer, ce que contenait l’enveloppe.
La suite du feuilleton judiciaire.
Toutes les pièces utiles pour comprendre l’enchaînement des événements, il y a dix ans.
10 h 29. Les deux planchistes glissaient vers l’Angleterre. J’ai un bref instant pensé qu’il me restait moins de quatre heures avant mon rendez-vous avec Piroz, à la gendarmerie de Fécamp. J’ai déchiré l’enveloppe et j’ai tourné les pages en les serrant fort entre mes doigts engourdis par le froid pour que le vent ne les disperse pas.
*
* *
Affaire Myrtille Camus – Jeudi 26 août 2004
Victor Thouberville dominait sa mer de maïs du haut de son tracteur. Il crut d’abord qu’il s’agissait d’un sac que des touristes indélicats avaient laissé traîner. Puis il distingua la robe déchirée. Puis le cadavre de la fille.
Les deux gendarmes de la brigade de proximité d’Isigny-sur-Mer furent sur les lieux moins de dix minutes plus tard. Ils firent immédiatement le rapprochement avec l’assassinat de Morgane Avril, trois mois plus tôt. Ils eurent la présence d’esprit d’imposer la plus grande discrétion aux rares témoins de la scène de crime, Victor Thouberville et son fils de quinze ans, puis contactèrent leur hiérarchie, qui confirma leur intuition. Embargo pendant vingt-quatre heures auprès des médias, le temps de s’assurer du lien entre les deux crimes. Il serait bien temps ensuite de lancer sur les ondes la nouvelle qui allait provoquer la panique sur les côtes normandes aussi sûrement qu’un feu de forêt sur celles de Méditerranée.
Le mot serait lâché par tous les journalistes.
Tueur en série.
Les vingt-quatre heures suffirent à lever tous les doutes.
Myrtille Camus avait vingt ans et trois mois, elle était animatrice dans un camp d’adolescents qui avait planté ses tentes depuis quinze jours sur la base de loisirs d’Isigny-sur-Mer. Les derniers témoins à l’avoir vue vivante l’avaient croisée vers 15 heures, route de Grandcamp, à la sortie d’Isigny. Elle marchait seule. C’était son jour de congé.
Chaque paragraphe du rapport d’autopsie confirma ce que chaque enquêteur dans la confidence du second crime craignait.
Myrtille Camus avait été violée, puis étranglée, avec une écharpe en cachemire rouge, en check, vraisemblablement une Burberry.
L’ADN du sperme du violeur de Myrtille Camus était identique à celui du violeur de Morgane Avril. Les tests les plus approfondis, qui suivirent ceux réalisés en urgence, confirmèrent sans aucun doute possible la similarité des deux empreintes génétiques.
Ces deux seuls éléments étaient en eux-mêmes suffisants pour conclure que l’on avait affaire à un seul tueur, mais le rapport en ajouta d’autres, plus troublants encore.
Avant d’être violée et étranglée, Myrtille Camus avait pris un bain de mer. Nue, sans doute, puisqu’elle ne portait aucun maillot de bain sur elle et qu’on ne retrouva aucune trace d’eau de mer sur ses sous-vêtements. Pourtant, elle ne fut aperçue sur aucune plage après son départ d’Isigny-sur-Mer. Myrtille Camus était vêtue d’une robe d’été bleu ciel, colorée de grosses fleurs d’hibiscus mauves. Très élégante. Déchirée sur presque toute la longueur.
Comme celui de Morgane Avril, le cadavre de Myrtille Camus portait encore son soutien-gorge, mauve, de la couleur des hibiscus, mais sa culotte avait été arrachée. On ne la retrouva que le lendemain, sur le chenal de la baie des Veys, tachée du sperme du violeur. Dernière similitude entre les deux affaires, le sac à bandoulière que portait Myrtille avait disparu. Les enquêteurs le cherchèrent en vain, des mois.
Même acte barbare. Même violeur. Même arme du crime. Même agression, y compris jusque dans des détails dont la police n’avait jamais parlé.
Même mode opératoire
Il va recommencer.
Ce fut la conclusion des vingt-quatre heures d’enquête sous haute surveillance.
Il ne s’arrêtera pas là. Le tueur va frapper à nouveau.
On remercia avec politesse le capitaine Philippe Grima de la gendarmerie de Fécamp pour ses investigations depuis trois mois, en ayant la délicatesse de ne pas lui rappeler qu’il avait écarté tout risque de récidive dans la conclusion de son rapport, puis on le dessaisit de l’enquête pour confier l’ensemble des deux affaires, Morgane Avril et Myrtille Camus, à un duo que le ministre de l’Intérieur et le garde des Sceaux validèrent eux-mêmes pour sa complémentarité.
Le commandant du SRPJ de Caen, Léo Bastinet, possédait à cinq ans de la retraite une expérience que nul ne lui contestait. Tact, sens de l’organisation, esprit d’équipe et humour british, Bastinet était un compromis assez rare, apprécié à la fois de ses hommes et de sa hiérarchie. On lui attela, pour remplacer le juge Nadeau-Loquet, Paul-Hugo Lagarde, un jeune magistrat fraîchement débarqué dans le Calvados. Brillant, ambitieux, à l’aise avec les médias… Si Lagarde en faisait trop, Bastinet saurait le calmer. S’il rêvait de gloire, le jeune juge n’aurait qu’à se contenter d’archiver tous les détails de l’affaire pour publier un best-seller quand il y aurait prescription. Le ministre de l’Intérieur, effrayé par le spectre d’un tueur en série ayant choisi la rentrée scolaire pour accéder à la célébrité, tint à ce qu’on associe et au juge et au commandant un troisième spécialiste, une psychocriminologue. Ellen Nilsson, trente-six ans, bardée de diplômes, surdouée d’après les édiles de la place Beauvau, chargée de suivre l’enquête en free-lance et d’apporter son éclairage où et quand elle le voudrait.
L’objectif assigné au trio était clair et tenait en trois commandements.
Aller vite. Dédramatiser. Coincer ce pervers.
Toutes les recherches confirmèrent qu’il n’existait aucun lien entre Morgane Avril et Myrtille Camus.
Le meurtrier avait frappé au hasard. Il n’aurait pas pu tomber pire.
Plus de cinq mille personnes suivirent l’enterrement de Myrtille Camus dans l’église Saint-Jean d’Elbeuf. Près d’un habitant de l’agglomération sur dix.
Myrtille Camus était devenue une icône. Elle le méritait.
Tous haïssaient le meurtrier.
Tous, peut-être, sauf ses proches.
Charles et Louise Camus étaient des personnalités connues dans leur ville. Connues et appréciées. Charles était depuis près de vingt ans le conservateur du musée d’Elbeuf, réputé comme l’un des meilleurs connaisseurs de l’agglomération, de l’archéologie de la Seine il y a deux cent mille ans jusqu’aux machines à tisser les draps de laine au XIXe. Louise enseignait la danse cours Gambetta et militait pour la sauvegarde du cirque-théâtre, le plus beau joyau du patrimoine de la ville.
Un couple humaniste. Progressiste. Centriste.
Louise et Charles n’avaient qu’une enfant, qu’ils eurent tard. Un trésor, ils en étaient conscients, et pour cette raison, ils s’efforcèrent de ne pas enfermer Myrtille dans un coffre-fort.
Myrtille fréquentait les cours de danse de sa mère, l’atelier du cirque-théâtre, mais également l’école du quartier du Puchot qui cumulait sur son seul territoire tous les sigles inventés par la politique de la ville depuis vingt ans, ZEP, ZUS, ZRU, DSQ. A ses anniversaires, dans sa petite maison en bord de Seine coincée entre les immeubles, se mélangeaient les plus riches familles d’Elbeuf, les filles d’ouvriers au chômage et les fils d’immigrés africains.
C’était un choix délibéré de la part de Louise et Charles, pas même un choix politique, un choix de vie tout simplement. Myrtille était une fille unique, aimée, privilégiée. Ils voulaient que Myrtille soit jolie, pas physiquement, elle l’était déjà sans qu’ils aient rien fait pour cela ; non, ils voulaient que Myrtille soit une belle personne. C’était égoïste et prétentieux, si l’on y pense. Ils voulaient qu’elle conserve cela d’eux, des valeurs, la générosité, le partage, le pardon, pour qu’elle le transmette à son tour, lorsqu’ils ne seraient plus là.
Pour les gosses défavorisés d’Elbeuf, bien avant que Myrtille ne naisse, Louise et Charles avaient fondé l’association du Drap d’Or. C’était en 1964, la fin de l’industrie textile venait de plonger la moitié des salariés de l’agglomération dans un chômage que ne compensait pas l’arrivée des usines Renault sur les bords de Seine. Le Drap d’Or organisait chaque été des colos pour les gamins et les ados qui ne partaient pas en vacances, des colos que Louise et Charles dirigèrent eux-mêmes pendant plus de trente ans. Ils embarquèrent Myrtille dans l’aventure avant même qu’elle ait l’âge de marcher, et la petite devint ainsi la mascotte des caïds en herbe qui faisaient la loi dans les dortoirs l’été et sur les trottoirs du quartier le reste de l’année. Louise et Charles ne passèrent la main qu’en 1999, à Frédéric Saint-Michel, le directeur de la MJC d’Elbeuf. C’est lui qui fit faire à Myrtille, dès qu’elle eut dix-sept ans, ses premiers pas d’animatrice.
Frédéric Saint-Michel aimait qu’on le surnomme Chichin, du nom d’un autre Frédéric, le guitariste des Rita Mitsouko. Saint-Michel cultivait une allure de dandy cool, cheveux longs, barbe naissante, voix grave. Il avait gardé d’une éducation rigoureuse et de dix ans de patrouille chez les scouts un sens de la morale qui rassurait Charles et Louise, et d’un tour du monde réalisé en solo à moins de vingt ans un grain de folie qui séduisait les filles, y compris celles beaucoup plus jeunes que lui.
Y compris Myrtille.
Malgré la différence d’âge, il y avait une sorte d’évidence à ce que Myrtille et Frédéric tombent amoureux l’un de l’autre. Elle avait alors dix-huit ans et lui trente-sept, mais Louise et Charles n’y trouvèrent rien à redire.
Frédéric était lui aussi une belle personne.
Leur mariage fut programmé pour le 2 octobre 2004. Le cadavre de Myrtille portait à l’annulaire sa bague de fiançailles.
Il y aurait eu beaucoup de monde au mariage de Myrtille.
Beaucoup, mais peut-être pas autant qu’il n’y en eut à son enterrement.
Le trio d’enquêteurs s’activa. Le juge, le commandant et la profileuse.
Dans un premier temps, le juge Lagarde n’eut qu’à acquiescer aux décisions du policier, et la psychocriminologue qu’à bâiller devant d’interminables listes de codes ADN. On fit défiler les habitants, les estivants, les campeurs de la baie des Veys pour compléter la banque d’empreintes génétiques normande mise en place après le meurtre de Morgane Avril.
Sans résultat, sinon la disculpation de tous les donneurs.
Systématiquement, on afficha le portrait-robot établi par le capitaine Grima, celui du jeune homme à l’écharpe Burberry rouge aperçu à Yport, celui dont les parents étaient supposés posséder une résidence secondaire sur la côte normande.
Faute d’autres pistes, il demeurait le suspect no 1.
Un suspect fantôme.
Personne ne l’avait jamais vu dans le coin, ou bien le portrait était trop médiocre.
Carmen Avril mit la pression sur les enquêteurs. En septembre, Femme actuelle consacra près d’une page à un entretien avec la mère de Morgane. La phrase la plus marquante de l’interview fut reprise en couverture.
« Si on m’avait écoutée, Myrtille Camus serait encore en vie ! »
Carmen Avril expliquait à la journaliste qu’elle avait toujours eu la certitude que sa fille avait été victime d’un sadique. Qu’il l’avait choisie au hasard. Comme il avait choisi au hasard Myrtille Camus. Comme il choisirait au hasard une nouvelle victime si on ne l’arrêtait pas. Myrtille Camus serait encore en vie si le capitaine Grima n’avait pas perdu tout ce temps avec son hypothèse, un accident, un brave garçon pris de panique qui serre un peu trop fort la gorge de sa conquête d’un soir ; un brave garçon qui ne recommencera jamais…
Le commandant Bastinet relativisa l’incident avec élégance, invita Carmen, discuta. On lui promit que des moyens gigantesques seraient mis en place par les autorités.
C’était vrai.
Le juge Lagarde et le commandant Bastinet tissèrent sur la Normandie un gigantesque filet. Porte-à-porte, battues, recueil de témoignages systématique, croisement de fichiers informatiques. Bastinet pariait sur une lutte longue face au tueur en série, sur une enquête qui se jouerait sur un détail, un élément minime dissimulé dans des gigaoctets d’informations. Un travail de fourmis obéissantes et compétentes… Le même travail auquel s’était livré le capitaine Grima à Fécamp, au fond, mais avec des moyens désormais décuplés.
Ellen Nilsson, la psychocriminologue, s’emmerdait. A l’inverse du commandant Bastinet, elle misa tout sur un témoignage. Un seul.
Il existait une différence fondamentale entre le meurtre de Morgane Avril et celui de Myrtille Camus.
Myrtille Camus se sentait menacée dans les jours qui avaient précédé son meurtre.
Et ses proches savaient par qui.
*
* *
J’ai levé les yeux. J’avais presque terminé ma lecture, mais la présence d’une silhouette familière sur la plage, à une centaine de mètres de moi, me déconcentra.
Atarax !
Il portait toujours son blouson marron, comme une seconde peau, fatiguée et déprimée, à en penser que c’est Atarax et pas Magali Verron qui aurait dû se jeter de la falaise. Il s’éloignait lentement vers le large, presque comme si, pour avancer, il prenait le temps d’attendre que le platier sèche derrière les vagues qui se retiraient.
Tout foutait le camp, même la mer.
Cela devait participer à sa névrose.
J’ai rangé en hâte les feuilles dans l’enveloppe et j’ai couru vers lui.
Nous appartenions au cercle très fermé des trois seuls témoins du suicide de Magali Verron. Puisque selon toute vraisemblance le tueur à l’écharpe rouge était réapparu, dix ans après son double meurtre, Atarax posséderait peut-être sa propre interprétation de cet invraisemblable enchaînement de coïncidences.
1. Barques de pêche de la Côte d’Albâtre.