SCÈNE IV

 

LES PRÉCÉDENTS, moins LE COLONEL

(La fusillade des républicains continue au loin)

 

CRIS AU LOIN, en arrière. – En avant !… en avant !…

UN VIEUX SERGENT. – Puisque les balles des républicains arrivent ici, nous pouvons bien leur répondre.

(Il charge son fusil.)

UN SOLDAT. – Bah !… qu’ils tirent… qu’ils nous tuent… Je donnerais ma vie pour un morceau de pain !

UN VIEUX SOLDAT. – Et moi pour un verre de schnaps… Je me laisserais glisser, et j’arriverais d’un coup dans mon village, du côté de Kiew.

UN AUTRE. – Oui, c’est le plus commode, mais sans schnaps le courage vous manque.

UN ARTILLEUR. – Les pièces ne peuvent pas passer… moi je dételle et je m’en vais tranquillement.

UN VIEUX CHEF DE PIÈCE. – Essaye de dételer, je te passe mon sabre dans le ventre !

FRISAT, à son camarade. – Les républicains défilent toujours.

SEPTIMER. – Oui, s’ils arrivent au col, je serai bien content de me rendre.

FRISAT. – Si je connaissais un sentier de traverse, depuis longtemps je l’aurais pris.

CRIS DERRIÈRE, à droite. – Place !… place !… Le feld-maréchal !…

FRISAT, bas, à Septimer. – Voilà le vieux gueux qui nous a mis dans la misère.

SEPTIMER, de même. – Prends garde… le voici !

(Souworow, à cheval, apparaît au tournant du chemin.)