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Logan rentra épuisé de sa journée.
« Summers est une vraie salope », se
dit-il en passant la porte d'entrée.
Depuis qu'elle s'était entretenue avec Bettany,
celle-ci leur resservait la première version, pourtant peu crédible
désormais.
Bettany affirmait qu'en cette funeste soirée, elle
avait emprunté la voiture de son frère alors qu'il dormait. Elle
était allée rejoindre Lewis à la cabane. C'est là que Nathaniel les
avait surpris. Ensuite, elle ne souvenait plus de rien. Jusqu'à son
réveil chez son frère, où elle avait appris la mort de son amoureux
en écoutant les informations. Sans preuve contradictoire pour
démentir cette thèse, l'issue du procès s'avérait très
incertaine.
Heureusement, Heldfield avait eu une idée
lumineuse : et si, contrairement aux allégations de Bettany,
Garth, son frère, l'avait accompagnée à son rendez-vous
galant ? S'ils prouvaient qu'elle avait menti sur ce point,
tout le monde en concluerait qu'elle avait pu mentir sur
d'autres.
Logan avait aussitôt demandé qu'on prenne les
empreintes de Garth, afin de les comparer à celles retrouvées à la
cabane. Malheureusement, sans injonction d'une autorité compétente,
Garth n'était pas obligé de se soumettre à une prise d'empreintes,
et il avait refusé.
Aussitôt, Logan avait contacté le juge Burrough,
qui avait préalablement demandé des éléments concrets invalidant le
témoignage de Bettany ou mettant clairement en cause Garth
Thompson. Logan s'était retenu de lui faire savoir ce qu'il pensait
de lui.
Il avait alors rappelé Blake, qui lui avait
confirmé qu'il était impossible de déchiffrer le numéro de série de
l'arme, limé maladroitement, mais suffisamment pour ne plus être
lisible. Un coup pour rien.
Quelque peu désabusé, il avait passé le reste de
son après-midi au téléphone avec divers experts en droit et avait
fini par se rendre dans le bureau du maire pour faire le point et
lui donner son avis sur le meurtre de Lewis.
À aucun moment il n'avait eu le temps ni
l'énergie de discuter avec Hurley.
– Bonsoir, Mike, comment tu te sens ?
l'accueillit la jeune femme en venant l'embrasser.
Il se débarrassa de ses affaires.
– Lessivé. Et demain, ça recommence.
– Viens, laisse-toi faire.
Dans le salon, la lumière était tamisée et la
musique de Tangerine Dream s'échappait des enceintes de la chaîne
hi-fi. Logan trouva l'initiative touchante, mais il n'avait aucune
envie de faire l'amour. Il se laissa néanmoins dévêtir.
– Allonge-toi sur le ventre.
Logan adorait se faire masser, malheureusement,
Hurley n'était jamais très emballée par ce genre d'exercice.
Hurley se mit en petite culotte et vint s'asseoir
sur les fesses de Logan, les jambes repliées sous elle. Elle se
pencha et, dans un va-et-vient renouvelé, entreprit un doux massage
le long de sa colonne vertébrale.
Logan grogna de contentement et ferma les
yeux.
Durant plus de vingt minutes, il savoura ce
traitement réparateur. La tension accumulée de ces derniers jours
s'évanouissait comme par enchantement. Il eut un véritable frisson
de plaisir quand elle s'attarda sur sa nuque.
Hurley était fatiguée, ses jambes commençaient à
s'engourdir, mais c'était le prix à payer pour se faire
pardonner.
Logan était prêt à s'endormir quand Hurley, en
s'étirant, vint coller son ventre sur son dos et lui glissa à
l'oreille :
– Fini.
– Encore un peu, marmonna-t-il, la tête enfoncée
dans le canapé.
– Je n'en peux plus.
Logan se retourna sur le dos et prit Hurley dans
ses bras. Maintenant il avait envie de faire l'amour. Ils
s'embrassèrent, mais quand les mains de Logan s'attardèrent sur la
culotte de la jeune femme, celle-ci sauta du canapé.
– Pas maintenant. Je meurs de faim.
Logan fit une moue de frustration.
– OK, mais tu ne perds rien pour attendre.
Elle lui fit un clin d'œil et attrapa son
pantalon. Dans la cuisine, Hurley fit réchauffer le poulet et les
petits pois qu'elle avait préparés pendant que Logan dressait la
table.
– Excuse-moi encore pour ce matin, dit Hurley.
J'aurais dû tout t'expliquer.
Logan n'avait plus de rancœur envers elle. Elle
s'était fait piéger par deux avocats de talent. Ça pouvait arriver
à tout le monde.
– Ce n'est pas grave. D'une façon ou d'une autre,
Warren aurait convaincu Nathaniel d'avouer son homosexualité.
– C'est certain, mais j'aurais quand même dû te
dire ce que voulait faire Warren quand il m'a demandé de te pousser
à accepter que Miller voie Nathaniel.
– N'en parlons plus. C'est déjà oublié, fit-il en
l'embrassant dans le cou.
Il était sincèrement soulagé d'avoir évité
l'affrontement dans la journée. Il savait qu'à ce moment-là il
aurait été incapable de juguler sa colère.
Ils discutèrent de tout autre chose et
s'installèrent à table. Ce ne fut qu'une fois rassasiés et de
retour dans le salon pour regarder un film que Hurley revint sur
les déclarations de Bettany.
– Tu penses qu'un jury pourrait croire que
Nathaniel a tué Lewis ?
Logan fit la grimace. Comme Hurley, il n'avait
aucun doute quant au déroulement des événements, mais connaître la
vérité était une chose, la démontrer en était une autre.
– J'ai eu le labo. L'arme qui a tué Lewis est bien
celle qu'a déterrée Bettany. Et Blake a même sa petite idée de la
raison pour laquelle elle a fait ça.
Hurley l'écoutait attentivement.
– Il a eu un cas dans le genre il y a près de dix
ans. Un type qui pensait qu'après un tir, la poudre s'incrustait
durant plusieurs jours dans la peau, avait plongé ses mains dans un
bain d'acide. On a dû l'amputer de quelques doigts, et le FBI l'a
coincé avec d'autres indices.
– Tu crois que Bettany avait peur qu'on lui fasse
le test de la paraffine ?
– C'est ce que pense Blake. Mais Heldfield a eu
une autre idée. Il est persuadé que le frère de Bettany a
accompagné sa sœur à la cabane et que c'est lui qui a tiré. Bettany
a eu peur qu'on découvre ses empreintes à lui sur l'arme.
« Évidemment ! » se dit Hurley.
Aussi bien, Bettany n'y était pour rien et c'était le frère qui
avait tout manigancé pour tuer Lewis.
– Il va falloir l'interroger, dit-elle.
– C'est fait, il s'en tient à sa première version.
Il dormait et au petit matin, il a appris comme tout le monde la
mort de Lewis.
Hurley fit la moue. Si on ne pouvait prouver
l'identité du tireur, ce serait parole contre parole. Sans compter
que Nathaniel était homosexuel et qu'il appartenait à une secte.
Pas très valorisant devant un jury.
– Ce n'est pas juste. Nathaniel risque la prison
pour un crime qu'il n'a pas commis, dit Hurley, désolée.
Confortablement enfoncé dans le canapé, Logan
faisait défiler les chaînes, sans le son, sur l'écran de
télévision.
– Ne sois pas si défaitiste. Warren est un très
bon avocat. Je suis certain qu'il se réjouit par avance de mettre
Summers au tapis.
« À moins qu'il ne préfère la mettre
dans son lit », se dit-il. Si les avocats en général lui
inspiraient du dégoût, il devait reconnaître qu'elle était
carrément mignonne, avec ses airs de sainte-nitouche.
– Je ne vois vraiment pas ce qui te fait sourire,
dit Hurley.
– Rien, j'imaginais la tête de Jenny Summers quand
Warren aura définitivement innocenté Nathaniel, mentit-il.
Hurley lui passa une main sur le torse et se lova
contre lui.
– Tu as raison, mais il y a tellement d'homophobes
dans cette Amérique profonde qu'on n'est jamais sûr de rien. Tu te
rends compte qu'un sondage dit que plus des deux tiers des
Américains sont contre l'adoption par des homosexuels ?
Ils n'avaient jamais abordé ce sujet. Ce n'était
certainement pas judicieux de le faire maintenant, se dit
Logan.
– Ouais, fit-il mollement avant de reprendre d'un
ton enjoué : Tiens, regarde, ils repassent Saint Elmo's Fire.
Les visages d'Emilio Estevez, Rob Lowe et Demi
Moore s'affichaient sur l'écran plasma. Logan mit le son et leurs
voix couvrirent celle de Hurley.
– Arrête ! Donne-moi la télécommande, fit
Hurley, qui coupa le son. Je te parle d'un truc sérieux et toi, tu
as l'air de t'en moquer royalement.
– Quoi, j'avais adoré ce film ! J'ai quand
même le droit de me replonger dans ma jeunesse ?
Hurley s'écarta et le regarda droit dans les
yeux.
– Rassure-moi, tu n'es pas contre l'adoption par
des homosexuels ?
Il aurait pu lui mentir et passer à autre chose,
mais elle était trop fine et ne le lâcherait pas tant qu'il
n'aurait pas avoué.
– OK, je suis contre. Tu me rends la télécommande,
fit-il en tendant la main.
Elle le regarda, abasourdie.
– Je n'en reviens pas. Tu es réellement
homophobe ?
– Arrête tes bêtises, je ne vois pas le rapport.
J'ai rien contre les homos, mais je pense seulement qu'un enfant a
besoin d'un père et d'une mère. C'est tout. Allez, passe-moi la
télécommande, s'il te plaît.
– Tu te rends compte de ce que tu dis ?
Pourquoi deux hommes ou deux femmes n'auraient-ils pas le droit
d'adopter ? Parce que ce sont des pervers, et qu'ils
pervertiraient leur enfant ?
Logan n'avait pas envie de se disputer. Pourquoi
le cherchait-elle ?
– Je ne dis pas ça. Je pense simplement que pour
le développement harmonieux d'un enfant, il est bon qu'il ait un
père et une mère.
– Ça, ce n'est pas prouvé. Et puis, les couples
homosexuels ne sont pas coupés du monde. Il y a des frères, des
sœurs, des parents.
« Pour une soirée tranquille devant la
télévision, c'est raté », soupira Logan.
– Excuse-moi, ça n'a rien à voir. On parle
d'élever un enfant au quotidien.
– Et après ? s'indigna Hurley. L'important,
c'est l'amour qu'on lui porte, les valeurs qu'on lui enseigne. Où
est le problème, que ce soient deux hommes ou deux femmes qui
élèvent un enfant, à partir du moment où ils l'éduquent avec amour
et respect ?
– Je n'en sais rien, je ne trouve pas ça normal,
j'ai le droit, non ?
– Bel argument, ironisa Hurley. Et les femmes
seules qui adoptent, c'est plus normal à tes yeux ?
Logan sourit.
– Mais rassure-toi, je suis également contre le
fait que des parents isolés puissent adopter. Tant qu'il y aura des
couples hétéros sur les listes d'attente, j'estime que la société
n'a pas à priver des enfants d'un père ou d'une mère. Maintenant,
s'il se trouve qu'il n'y a plus de parents hétéros pour prendre en
charge tous les orphelins et enfants abandonnés en attente d'être
adoptés, alors dans ce cas, je suis pour l'adoption par des couples
homos ou par un parent seul. Ça te va, comme réponse ?
Hurley le regarda comme si elle découvrait un
inconnu. Il était clair qu'il avait longuement réfléchi à la
question. Ce n'était pas son genre de sortir spontanément une
réponse si argumentée.
– En fait, tu préfères donner un enfant à un
couple hétéro, même s'il le traite mal, qu'à un couple homo qui
l'aimerait.
– Bien sûr ! C'est bien connu, les hétéros
élèvent très mal leurs enfants, et tous les homos sont des
anges !
Logan détestait ces discussions stériles.
– Le problème est celui de l'enfant. L'adoption
est déjà un traumatisme pour un enfant. Apprendre qu'on a été
abandonné par ses parents, c'est terrible à vivre. Alors pourquoi
les rendre orphelins de père ou de mère une seconde fois ?
C'est ajouter un traumatisme à un traumatisme.
– Tu ne te rends même pas compte des horreurs que
tu profères. Tu essayes de justifier ton homophobie comme les nazis
justifiaient le racisme ! C'est abject ! se déchaîna
Hurley.
Logan en avait plus qu'assez. Il était certain de
ne pas être homophobe, et c'était tout ce qui lui importait.
Pourquoi insistait-elle ?
– Écoute, si tu es venue de Seattle pour
m'agresser, ce n'était pas la peine de rentrer.
Hurley eut envie de le gifler tant il avait l'air
sûr de son bon droit. Les pires des homophobes sont ceux qui
s'ignorent, lui avait dit un jour un ami homo.
– Tu as raison, je n'aurais pas dû venir !
rétorqua-t-elle en se levant, furieuse.
Logan en resta coi. Qu'est-ce qui ne tournait pas
rond avec Hurley ? Elle qui était si calme habituellement
était devenue irascible, presque hystérique.
Il remit le son mais était à mille lieues des
préoccupations des protagonistes du film. Il entendit la porte
claquer et s'imagina courir après elle, la prendre dans ses bras et
lui demander pardon.
– Putain, mais je n'ai pas à m'excuser !
fit-il entre ses dents.
Il se leva, se servit un verre de whisky et alla
chercher son paquet de cigarettes.
Il entendit la voiture de Hurley partir sur les
chapeaux de roue. Il n'en revenait pas du tournant qu'avait pris la
soirée.
« Une montée d'hormones ! »
ironisa-t-il, en sachant qu'elle le traiterait de foutu misogyne si
elle pouvait lire dans ses pensées.
Sans chercher plus loin une explication, il
s'alluma une cigarette, espérant que Hurley rentrerait dès qu'elle
serait calmée.
Hurley frappa à la porte de la chambre 24 du Lewis
& Clark.
Vêtu d'un simple jogging et en chaussettes, Warren
vint lui ouvrir.
– Jessica ? Quelle agréable surprise,
s'étonna l'avocat.
Il avait passé une après-midi de chien. Cette
conne de Summers était vraiment une plaie. Intransigeante, puant la
mauvaise foi et l'appât du gain. Et cela l'avait forcé à rester une
journée de plus à River Falls pour étudier à la loupe tous les
détails de l'enquête, notamment les indices récupérés sur place par
le FBI. Il devait à tout prix faire plier le juge Burrough pour
qu'on prenne les empreintes du frère de Bettany, comme le lui avait
soufflé un lieutenant de police au téléphone.
– Si je vous dérange, je peux m'en aller, dit
Hurley.
C'est emplie d'une rage qu'elle ne se connaissait
pas qu'elle avait roulé en direction du centre de River Falls. Elle
avait besoin de lâcher toute cette pression et aurait apprécié de
pouvoir parler à Callwin mais, enfermée dans sa communauté,
celle-ci était injoignable. L'image de Warren s'était alors imposée
à elle.
Aussi saugrenue soit-elle, elle n'arrivait pas à
s'en défaire. Après tout, elle ne risquait rien. Il s'était dit son
ami. À lui de le prouver.
– Non, au contraire, j'ai la tête qui va exploser.
Je n'en reviens toujours pas de ce qu'a osé faire cette
Summers.
– Elle est avocate. Elle défend sa cliente, dit
Hurley, qui n'en pensait pas moins.
– Possible, mais je suis certain que vous aussi
trouvez ça particulièrement abject. Elle sait tout autant que nous
que Lewis était homosexuel.
Hurley approuva de la tête. Elle avait bien fait
de venir.
– Je vous attends au bar. Je vous devais une
soirée, je n'aime pas avoir de dettes.
Warren eut un vrai sourire et la regarda descendre
l'escalier. Une démarche de déesse. La soirée s'annonçait beaucoup
plus intéressante qu'il ne l'avait cru. « Dieu a dû s'arrêter
à River Falls. »
Moins de dix minutes plus tard, élégamment vêtu,
il retrouvait Hurley au bar de l'hôtel. Un pianiste jouait des
standards de jazz dans une ambiance feutrée.
Installée sur une chaise haute près du comptoir,
Hurley avait déjà une coupe à la main. Warren commanda un whisky
on the rocks et s'assit à côté
d'elle.
– Dites-moi ce qui ne va pas,
l'encouragea-t-il.
Elle avait tout fait pour ne pas laisser paraître
son trouble, mais apparemment, elle n'était pas très bonne
comédienne.
– Rien, je me sens juste idiote, dit-elle en
faisant tourner l'ombrelle de son cocktail dans son verre.
– Et pour quelle raison ?
Hurley leva les yeux vers lui. Elle n'était plus
aussi sûre d'avoir pris la bonne décision. La colère passée, elle
se demandait s'il n'aurait pas été plus sage de rentrer.
– Vous n'avez jamais vécu de véritable histoire
d'amour, n'est-ce pas ? lui demanda-t-elle.
Warren garda son air impassible, mais
intérieurement il était ravi de cette entrée en matière.
– Non, je suis un monstre de mégalomanie et de
suffisance. Vous savez, du genre qui se regarde dans la glace
pendant l'acte amoureux, dit-il d'un ton très sérieux.
Hurley, l'espace d'un quart de seconde, fut
horrifiée, avant de comprendre qu'il se moquait d'elle.
– Mais pour qui me prenez-vous ?
s'offusqua-t-il gentiment. Bien sûr que j'en ai eu. Bien sûr que
j'en ai souffert, mais cela en valait toujours la peine.
– Alors pourquoi êtes-vous seul ? Vous ne
manquez certainement pas d'admiratrices.
Le psychologue qui sommeillait en Warren analysa,
amusé, la façon dont elle retournait le problème. Plutôt que de
parler de son couple et de la raison qui l'avait poussée à quitter
le domicile conjugal un vendredi soir, elle reportait le problème
sur lui.
– Parce que je suis trop difficile à vivre.
Personne ne peut me supporter plus de quelques semaines. C'est
comme ça, conclut-il d'un ton fataliste.
Hurley sourit, sans y croire un instant.
– Allons, je suis persuadée qu'un jour vous
trouverez celle qui vous conviendra.
Warren n'en doutait pas. Encore moins quand elle
le regardait avec ces yeux-là.
– Si nous parlions de choses plus frivoles. J'ai
besoin de décompresser. Ça ne vous ennuie pas ?
demanda-t-il.
– Non, pas du tout. De quoi voulez-vous
parler ?
Warren sirota son whisky et tourna la tête vers le
pianiste.
– De vous. Vous n'êtes pas de Seattle, n'est-ce
pas ?
Deux heures plus tard, Warren s'effondrait sur le
lit de sa chambre d'hôtel, en sueur et radieux. Jamais orgasme ne
lui avait paru aussi intense. Il passa une main sur les seins de
Hurley, certain cette fois que le Bon Dieu vivait à River
Falls.