16
Callwin arrêta son Hummer devant l'immense portail de la villa des Thompson. Elle venait de passer à l'antenne de News of the Valley, l'émission de radio du matin la plus écoutée à River Falls. Elle avait fait son intervention en direct par téléphone tout en roulant vers Golden Hill. Elle se sentait dans un état euphorique. Il n'y avait rien de plus jubilatoire pour un journaliste que d'avoir un scoop, songea-t-elle en sortant de son véhicule.
Les derniers nuages de la veille avaient disparu, faisant place nette à un magnifique ciel d'un bleu intense. La longue route qui serpentait sur toute la colline était quasi déserte en cette matinée hivernale. Callwin s'approcha du portail et appuya sur l'interphone.
– Oui ? fit une voix féminine d'un ton sec.
– Bonjour, excusez-moi de vous déranger, mais il faut à tout prix que je parle à votre fille, répondit Callwin d'une voix qu'elle espérait chaleureuse.
Il y eut un instant de silence, puis :
– Vous êtes de la police ?
Callwin hésita, mais finalement préféra ne pas mentir sur toute la ligne :
– Non, je suis journaliste. Il est primordial que je parle à votre fille avant la police. Ils veulent l'inculper pour complicité de meurtre.
Callwin fut certaine d'entendre une légère exclamation de stupéfaction. Elle n'eut pas longtemps à attendre avant que le portail s'ouvre devant elle. « Tu sais toujours trouver les mots », se félicita-t-elle en remontant l'allée bordée de parterres fleuris qui menait à la villa.
La porte d'entrée s'ouvrit sur une femme aux yeux cernés :
– Vous avez votre carte de presse ?
« Et comment ! » pensa Callwin avec fierté. Le Seattle Tribune la lui avait fournie, même si elle ne travaillait pour eux qu'en free-lance. Elle la sortit de sa sacoche et la présenta à Mme Thompson. Un imperceptible changement dans l'expression du visage et Callwin sut que c'était gagné. La réputation du Tribune n'était plus à faire.
– Entrez.
Callwin passa devant son hôtesse et s'avança dans un hall aux dimensions imposantes qui donnait sur ce qui semblait être un salon non moins fastueux.
– Ma fille est enfermée dans sa chambre. Elle ne veut voir personne, reprit Mme Thompson en se dirigeant vers une véranda aménagée en jardin d'hiver. Une amie vient de m'appeler. Elle a entendu dire que la police avait innocenté Paul Brown et que ce serait le jeune homme de la secte qui aurait assassiné Lewis Stark.
– C'est tout à fait exact, confirma Callwin sans la lâcher du regard.
Mme Thompson la jaugea un moment avant de reprendre :
– Il l'aurait tué parce qu'il était amoureux de ma fille. À aucun moment il n'aurait fait mention de complicité.
Callwin prit un air compatissant.
– Vous imaginez bien que s'ils pensent qu'elle est coupable, ils ne vont pas le clamer à la presse, de peur qu'elle ne s'enfuie.
L'argument parut convaincre Mme Thompson.
– Merci pour l'information, mais je ne vois pas en quoi lui parler pourrait l'aider d'une quelconque manière.
– Parce que le shérif n'est pas aussi infaillible qu'il veut bien le faire croire. Paul Brown est mort alors qu'il était innocent. Je n'aimerais pas que votre fille subisse le même sort.
Miracle de l'instinct maternel, le visage de Mme Thompson se vida de son sang. Un léger tremblement la saisit. Callwin s'approcha d'elle, mais Mme Thompson l'ignora et s'appuya contre un beau vaisselier supportant une grande variété de plantes exotiques en pots.
– Il faut à tout prix qu'elle me raconte sa relation avec ce Nathaniel et ce qu'elle a fait dimanche soir. Vous savez comment sont les flics, quand ils veulent un coupable ils le trouvent toujours. Et il n'y a rien de plus facile que de faire signer des aveux à une jeune fille après quelques heures de garde à vue.
Un nouveau frisson parcourut Mme Thompson.
– Elle ne vous parlera pas. Elle n'est pas sortie de sa chambre depuis qu'elle est rentrée hier matin.
– Où a-t-elle passé la nuit ?
– Chez son frère.
– Écoutez, laissez-moi lui parler. Je veux, tout autant que vous, que Nathaniel aille brûler en enfer, mais je crois qu'il vaut mieux qu'elle mette de l'ordre dans ses idées avant que la police ne vienne l'interroger.
– Pourquoi l'interrogeraient-ils ? Croient-ils réellement qu'elle puisse être complice ? Elle était chez son frère. Vous pourrez le lui demander. Il habite dans le centre de River Falls.
– Madame, je vous jure que le temps est compté. Venez avec moi, vous verrez bien que je ne lui veux aucun mal. Bien au contraire.
Ce qui était pure vérité. Elle voulait faire de Bettany la victime de la jalousie des hommes. Une fille en laquelle bon nombre de femmes de la région pourraient se reconnaître.
Mme Thompson hésita puis capitula.
– Suivez-moi, mais quand je vous dirai de partir, vous partirez, fit-elle d'un ton péremptoire.
– Évidemment, mais nous n'en arriverons pas là. Je vous le promets.
Les deux femmes se jaugèrent à nouveau. Chacune vit en l'autre une femme de caractère qui avait fait sa place à la force du poignet. Callwin n'avait pas eu le temps de se renseigner sur les origines de cette Mme Thompson, mais elle aurait parié qu'elle venait d'un milieu modeste.
Elles montèrent à l'étage. Après avoir parcouru un large couloir dont l'épaisse moquette étouffait le bruit de leurs pas, Mme Thompson s'arrêta devant une porte. Close. Elle la tapota du bout des doigts.
– Bettany, il faut que tu m'ouvres. C'est très important, il y a quelqu'un qui veut te parler.
Il y eut un vague remue-ménage dans la chambre.
– Je veux être seule ! Laisse-moi tranquille ! hurla une voix éraillée de l'autre côté de la porte.
Mme Thompson prit un air désolé du genre « Je vous l'avais bien dit ».
– Laissez-moi lui parler, dit Callwin. S'il vous plaît.
Les gens riches ont souvent en commun avec les pauvres de croire encore à la politesse, aimait-elle à penser. Mme Thompson ne dérogea pas à cette règle.
– Allez-y.
Callwin s'approcha de la porte. C'est d'une voix persuasive qu'elle s'adressa à la jeune fille.
– Bettany, je sais que tu n'y es pour rien, mais il faut à tout prix qu'on en parle, sinon la police aura vite fait de t'embrouiller et de te faire avouer ce qu'ils veulent. Je te conseille de ne pas tenter le diable. Pour avoir visité des prisons pour femmes, je peux t'assurer que ce n'est pas un endroit où l'on a envie de séjourner.
La longue phrase était sortie toute seule. Il ne restait plus qu'à prier pour qu'elle ait fait mouche.
Des pas approchèrent. Le silence sembla durer une éternité. Callwin, prête à rajouter une phrase décisive, se retint de peur de dire un mot de trop. Puis il y eut un déclic dans la serrure et la porte s'ouvrit lentement. Callwin fit un effort sur elle-même pour cacher son sentiment de triomphe, mais le regard qu'elle adressa à Mme Thompson ne pouvait le dissimuler totalement.
– Vous êtes qui ? fit Bettany en passant la tête dans l'entrebâillement de la porte.
L'adolescente de seize ans faisait peine à voir. Les cheveux en bataille, les yeux rouges et cernés, le visage boursouflé.
– Je suis quelqu'un qui te veut du bien. Je suis journaliste et j'enquête sur les erreurs judiciaires. Je suis venue pour Paul Brown, mais je crois que tu vas avoir besoin de moi.
Bettany fronça les sourcils et se perdit dans des réflexions intérieures avant d'ouvrir franchement la porte.
– Je ne vois pas ce que vous me voulez. Je n'ai rien fait.
– Je le sais bien. Mais tu peux être sûre que l'avocat de Nathaniel va tout te mettre sur le dos. Si tu ne veux pas que tes propos soient déformés, le mieux est qu'on en parle avant. Je te promets de te faire lire l'article avant de le faire paraître.
Mais elle ne promettait pas de changer la moindre ligne si le contenu ne convenait pas à la jeune fille.
– Je n'ai rien à cacher, dit l'adolescente, qui la laissa enfin entrer dans sa chambre.
Mais quand Mme Thompson s'avança à son tour, Bettany lui barra le passage.
– S'il te plaît, maman, c'est suffisamment dur, je n'ai pas envie d'en parler avec toi.
Callwin n'en espérait pas tant.
– Tu es sûre ? plaida Mme Thompson, qui n'était pas convaincue que ce soit une bonne idée de laisser sa fille seule avec la journaliste.
– Sûre et certaine, mais si tu veux écouter aux portes, fais comme chez toi !
Un sacré petit bout de femme, s'étonna Callwin. La jeunesse dorée se permettait tout, et n'avait guère de respect envers ses géniteurs. Sans attendre la permission, elle s'assit sur le lit et sortit son dictaphone, qu'elle mit aussitôt en marche.
– Ma mère m'a répété qu'ils avaient dit à la radio que Nathaniel Morrison avait avoué, fit Bettany, restée debout.
Parfait, qu'elle se sente en état de supériorité. Cela faciliterait les confidences.
– Oui, mais son avocat ne va tarder à lui dire de se rétracter. S'il n'y aucune preuve matérielle contre lui, c'est l'option la plus vraisemblable.
– Mais pourquoi j'aurais tué Lewis ? Je l'aimais.
Sa voix se fêla. Elle n'était pas aussi forte qu'elle le pensait.
Callwin l'aurait bien réconfortée en la prenant dans ses bras, mais il était clair qu'elle ne supporterait pas le moindre contact physique.
– Tu aurais dû me répondre qu'il était impossible que tu l'aies tué, vu que tu étais chez ton frère.
Son coup de bluff pour obtenir un entretien n'était-il finalement pas si éloigné de la vérité ? « J'aurais dû être flic ! » Encore aurait-il fallu qu'elle ne méprise pas tous ces connards de machos qui se prenaient pour des justiciers.
– Quoi ? fit Bettany, se sentant prise en faute.
Callwin lui adressa un sourire empreint de compassion.
– Dimanche soir, tu es certaine de ne pas avoir bougé de chez ton frère, n'est-ce pas ?
Bettany avait dû rejoindre son amoureux dans les bois. Nathaniel, fou de jalousie, avait débarqué dans la cabane et abattu son rival. Il n'y avait plus qu'à confirmer le scénario plutôt que de nier avoir assisté au meurtre.
– Oui, mon frère vous dira la même chose.
Callwin tapota la couverture à côté d'elle.
– Tu ne veux vraiment pas t'asseoir ?
Bettany ne répondit pas et la regarda, méfiante.
« Si elle n'avait rien à se reprocher, elle m'aurait déjà fichue dehors. »
– Bettany, il n'y a rien de mieux qu'un faux témoignage pour démontrer sa culpabilité. Si tu maintiens ne pas être sortie et que la police prouve que tu étais à la cabane, aucun avocat ne t'évitera la prison à vie.
Ces mots firent mouche. Bettany s'effondra sur son lit, en pleurs.
La porte s'ouvrit violemment et Mme Thompson fit une entrée mouvementée.
– Laissez-nous, je vous en prie. Je veux juste éviter la prison à votre fille, lui dit Callwin d'un ton ferme.
Une fois de plus, les deux femmes se jaugèrent du regard, comme deux chattes au poil hérissé. Puis, sans un mot, la mère de Bettany sortit.
– C'était un accident, c'était un accident, pleurnichait Bettany.
Callwin comprit alors qu'elle s'était fourvoyée sur un point essentiel. Nathaniel avait bien essayé de tuer Lewis, mais Bettany s'était interposée, avait pris l'arme et le coup était parti tout seul. Ce qui expliquait pourquoi il s'accusait du meurtre malgré tout, mais aussi pourquoi Bettany n'avait pas appelé la police. Elle était coupable !
– Ce sera ta parole contre la sienne, s'entendit-elle répondre. Tu étais avec Lewis. Nathaniel l'a tué par jalousie. Ne leur raconte rien d'autre.
Bettany releva la tête et lui jeta un regard stupéfait.
– Ne raconte pas tout à la police. Avoue-leur seulement que tu voyais Lewis dans la cabane. Ne leur dis pas que tu as réussi à prendre son arme. Personne n'a besoin de savoir ça, et personne ne pourra jamais le prouver. Si des questions t'embarrassent, dis-leur que tu ne te souviens plus. Voir son petit ami se faire tuer sous ses yeux est un traumatisme suffisamment violent pour entraîner des pertes de mémoire.
– Vous croyez ?
– Oui, assura Callwin.
C'était un flagrant délit d'entrave à la justice et à la morale, mais Callwin s'en moquait éperdument. Pour elle, la justice était une salope aveugle qui emprisonnait les innocents, et laissait les puissants et les ordures bien à l'abri. Ce Nathaniel était un cinglé de la pire espèce. Lui seul devait payer pour ce crime.



– Dis-moi que je rêve ! pesta Logan en garant sa Cherokee à côté du Hummer.
Hurley fit la moue. Elle était tout autant contrariée que Logan. Si ce n'est plus.
– Elle n'a vraiment aucune éthique ! fulmina-t-il en éteignant le contact. (Il regarda Hurley dans les yeux.) Tu me jures que tu ne l'as pas appelée de l'hôpital ?
Pour le coup, Hurley se fâcha vraiment et prit sa mine des très mauvais jours.
– Tu me reposes encore une fois la question, et je te jure que tu ne me revois plus jamais, répondit-elle en le pointant d'un doigt menaçant.
Comment pouvait-il avoir si peu de confiance en elle ? L'avait-elle jamais trahi ? L'imbécile ! Logan prit un air contrit et tenta de lui caresser la joue. D'un geste brusque, Hurley l'en empêcha.
– On en reparlera ce soir. Pour l'instant, on s'en tient au boulot. Et pas d'esclandre. Tes problèmes avec Leslie, tu les régleras à l'extérieur. Ces gens ont autre chose à entendre que les vociférations d'un shérif à bout de nerfs !
Logan l'avait rarement vue dans une telle colère. Il n'y avait pas de quoi fouetter un chat. Il ne répondit pas. Il sortit du véhicule et, sans attendre Hurley, il sonna à l'interphone. Le portail s'ouvrit.
Quelques instants plus tard, Mme Thompson les accueillait chez elle.
– Nous voudrions nous entretenir avec votre fille, dit Logan après les salutations d'usage.
– Elle est en haut avec une journaliste, dit Mme Thompson qui ajouta : Une femme très délicate, très agréable.
Le sourire de politesse de Logan s'effaça d'un coup. Ça ne sentait pas bon du tout. Qu'est-ce qu'elle était venue leur raconter ?
– Nous pourrions la voir ? Nous n'en aurons pas pour longtemps. Juste quelques questions sur Nathaniel Morrison, dit Hurley.
– Évidemment. Suivez-moi.
Elle les conduisit jusqu'à l'étage. Au moment où ils s'engageaient dans un couloir desservant vraisemblablement des chambres, ils découvrirent Callwin qui sortait de l'une d'elles.
– Surtout, tu n'hésites pas à m'appeler si tu en as besoin. D'accord ? fit la journaliste.
Logan ferma un instant les yeux, essayant de juguler la colère qui montait en lui. Il serra le poing jusqu'à s'enfoncer les ongles dans la paume.
– Oh ! Shérif, quelle surprise ! Vous tombez bien. Il fallait que je vous voie. J'aurais besoin d'une entrevue. C'est possible cette après-midi ? demanda Callwin d'un ton léger.
La garce, il l'aurait bien étranglée sur place.
– J'ai mieux à faire qu'à nourrir des rats de votre espèce.
« Peut-être pas la meilleure chose à dire, mais c'est mieux que lui foutre mon poing en pleine tronche », se dit-il en voyant le visage de Mme Thompson se décomposer.
– Shérif, vous ne devriez pas parler ainsi. La liberté de la presse, vous connaissez ? fit-elle, outrée.
– Laissez, madame, j'ai l'habitude avec les hommes de lois mais je ne me laisse pas impressionner, rétorqua Callwin. Si vous permettez, je vais vous laisser.
Mme Thompson la remercia et l'invita à revenir quand elle le souhaitait. Callwin lui sourit et passa devant Logan. Quand elle vit le regard noir que Hurley lui lançait, elle préféra faire comme si elles ne se connaissaient pas.
Chacun garda le silence, tandis que Callwin descendait l'escalier. Puis Mme Thompson les invita à entrer dans la chambre de sa fille.
– Bettany, c'est le shérif et son adjointe. Ils voudraient te poser quelques questions. Si tu t'en sens la force.
« Adjointe ! On est bien peu de chose », songea Hurley, qui avait retrouvé son calme.
– Pas très longtemps. Je suis fatiguée, répondit la jeune fille.
D'un hochement de tête, Hurley remercia Mme Thompson et entra dans la chambre, suivie de Logan.
– On a juste quelques questions à te poser, dit Hurley d'une voix douce.
Bettany lui sourit. Un petit sourire triste, que les yeux rougis et les paupières gonflées n'arrivaient pas à enlaidir, nota Logan, qui en oublia toute colère.
– Pour commencer, peux-tu nous raconter ta soirée de dimanche jusqu'au lundi matin ?
Bettany s'essuya les yeux et, après un petit toussotement pour s'éclaircir la voix, elle se lança.
– Tout d'abord, il faut que vous sachiez que Lewis et moi, c'était pour la vie.
Elle leur raconta alors qu'elle avait menti à ses parents en disant qu'elle allait dormir chez son frère. Elle était allée retrouver Lewis à Garden Park. Son frère était dans la confidence. Lewis avait décidé de lui faire une surprise : une soirée en amoureux dans les bois. Elle avait trouvé l'idée excellente. Avec la voiture de Lewis, ils avaient quitté River Falls pour la forêt voisine.
– Une fois là-bas, je ne vais pas vous faire un dessin, mais je n'oublierai jamais cette nuit.
Logan comprenait l'émotion de l'adolescente.
– Nous étions sur le point de partir quand quelqu'un a frappé à la porte. Nous pensions que c'était un chasseur. Mais quand Lewis a ouvert, j'ai reconnu Nathaniel…
Bettany s'arrêta et fondit en larmes. Logan en serait bien resté là, mais il devait entendre de sa bouche le dénouement final. Hurley se rapprocha de Bettany et lui posa son bras autour des épaules :
– Ça va aller, dit-elle d'une voix douce.
Après quelques reniflements, Bettany reprit son récit :
– Ensuite, je ne me souviens plus de rien jusqu'à ce que je me réveille chez mon frère.
Amnésie partielle. Cas très rare mais toujours lié à un choc psychologique important. Assister à la mort violente de l'homme de sa vie faisait partie de cette catégorie, se dit Hurley, néanmoins dubitative.
– Vous pouvez la laisser, maintenant. Si vous avez d'autres questions, nous serons à votre disposition, mais je vous en prie, je crois qu'elle a besoin de repos.
Logan était d'accord, à un détail près.
– Encore une question, Bettany, fit-il en essayant de prendre un ton paternel. Pourquoi n'as-tu pas prévenu la police ?
Bettany hésita et repensa au conseil de la journaliste :
– Quand je me suis réveillée chez mon frère, j'avais même oublié notre excursion à la cabane. C'est quand je suis rentrée chez moi que ma mère m'a annoncé qu'il avait été tué par un détraqué sexuel.
– S'il vous plaît, shérif, laissez-nous, intervint Mme Thompson.
Logan leva la main en s'efforçant de sourire :
– Une toute dernière question. Est-ce que tu te souviens si Nathaniel tenait une arme ?
– Il me semble… Oui, il avait une arme ! reprit-elle, sûre d'elle.
Elle se remit à pleurer.
– Shérif, la situation est suffisamment difficile. Nathaniel a avoué. Qu'est-ce qu'il vous faut de plus ? s'énerva Mme Thompson.
Les aveux sont une chose, mais pouvaient vite être retournés par un bon avocat. Un témoignage direct était une meilleure preuve.
– Nous allons te laisser, Bettany. Cependant, même si cela t'est très pénible, il est important que tu te rappelles exactement ce qu'il s'est passé par la suite. Au procès, l'avocat de Nathaniel essayera certainement de prouver ta culpabilité, dit-il très sérieusement.
– Shérif, s'il vous plaît !
C'était plus un ordre qu'une prière.
– OK, mais dites à votre fils de se présenter au commissariat dans l'après-midi.
S'il savait que sa sœur avait un rendez-vous avec Lewis le soir du crime, il aurait dû alerter la police en apprenant sa mort au petit matin.
– Mon fils est suspecté maintenant ? De mieux en mieux ! fit Mme Thompson en lui jetant un regard outré, ajoutant tout de même : Je vais l'appeler. Il passera. Maintenant, allez-vous-en.
Logan n'insista pas et quitta les lieux avec Hurley.
Un noël à River Falls
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