22.
Zone franche
Matt s’était presque endormi sur le dos de Plume. Il avait mangé sa ration de viande séchée sans même s’arrêter, puis, bercé par la démarche chaloupée de la grande chienne, et parce qu’il était désormais tellement habitué à la chevaucher, ses paupières s’étaient fermées peu à peu sous le soleil chaud de fin août.
Le sifflement d’Edo le réveilla. Le Pionnier les avait retrouvés sur une vieille route, deux jours plus tôt, et il continuait de multiplier les allers et retours et d’ouvrir la voie. Edo avait manqué s’étrangler en découvrant la horde qui entourait le chariot, et il ne semblait pas s’y habituer, scrutant les molosses avec appréhension.
– Qu’est-ce qui se passe ? demanda Matt.
– Nous approchons de la zone franche ! s’enthousiasma Piotr.
Matt jeta un coup d’œil sur l’incroyable meute qui les encadrait. La nouvelle ne lui parut pas exceptionnelle, dans la mesure où il ne se sentait plus en danger avec pareille armée. Pourtant, la veille, Lily l’avait fait douter en lui parlant des scolopendres, des mille-pattes gigantesques capables de ne faire qu’un seul repas de tous les chiens qui les escortaient. Les scolopendres étaient la plaie de la région bordant la zone franche et beaucoup de Fantômes de Neverland les craignaient plus que tout, mais la conversation n’avait pas duré. Lily était repartie au chevet de Johnny dont l’état semblait stabilisé grâce au pansementhe bien qu’il fût pâle et peu enclin à s’alimenter correctement. Matt le voyait dans son regard, Lily était inquiète pour la santé du jeune rebelle. Bien plus qu’elle ne voulait l’admettre.
– Sommes-nous loin du pont des piliers ? demanda Piotr au Pionnier.
– Le pont est à quinze kilomètres au-dessus de nous, alors qu’un sentier descend juste en face de la route sur laquelle nous sommes.
– Non, le pont !
– Tu es sûr ? C’est un long détour et je ne sais pas s’il ne sera pas gardé par les Ozdults. Avec toute cette agitation, je ne serais pas étonné de les voir patrouiller près du passage.
– Je préfère quinze kilomètres de plus et survoler ces terres pourries que de devoir les traverser. Plutôt les Ozdults que les bestioles qui grouillent en bas.
– Nous risquons de ne pas être sur les terres libres avant la nuit.
– Tant pis, je prends le risque.
Matt rapprocha sa monture de celle de Lily.
– C’est quoi ce pont ? interrogea-t-il.
– Le moyen le plus sûr de traverser.
– La zone franche est délimitée par un fleuve ?
– Entre autres. Tu vas comprendre.
Matt trouvait que Lily se montrait un peu trop mystérieuse à son goût, elle aimait jouer des effets de surprise et, à vrai dire, Matt n’en était plus très amateur.
Ils continuèrent pendant une petite heure et la forêt se clairsema avant que le monde ne s’interrompe brusquement.
Matt se remémora alors les mots de Lily concernant les bords de la zone franche et il sut qu’il en contemplait la frontière.
Un ruban large d’au moins trois kilomètres s’était effondré sur plus de trois cents mètres de profondeur. Il séparait du nord au sud ce qui avait été la France et l’Allemagne. Un immense rift au fond duquel s’étirait un fleuve bordé de bois et de plaines verdoyantes.
Edo tendit le bras vers un lacet de poussière grise qui dévalait à leurs pieds, épousant les falaises en zigzag avant de se perdre au milieu des rochers.
– Il est juste là. Ensuite il y a un passage à gué et un autre sentier en face. On peut s’épargner deux heures et s’assurer de dormir de l’autre côté ce soir.
– Non, Edo, répliqua Piotr. J’ai trop entendu de récits effrayants sur ce qui rôde dans le rift.
– Alors laissez-moi prendre une bonne avance, je vais m’assurer qu’il n’y a pas de cavaliers adultes devant.
Sur quoi le Pionnier s’élança vers le nord, dominant l’impressionnant canyon.
Il revint une heure plus tard, tandis que le convoi avait déjà fait la moitié du chemin, pour les informer qu’il n’avait rien vu, et Matt ne tarda pas à distinguer le fameux pont. Trois formidables piliers de granit, dents fines sculptées par la nature, jaillissaient au milieu du rift comme les arches d’un aqueduc de Titans, posé là comme par magie, improbables pics blancs à peu près de la même taille. Entre chaque arche se dressait une forme brune, la structure d’un étrange pont qui reliait les deux berges en se servant de ces piliers pour tenir sur toute la longueur.
Lorsqu’ils furent assez près, Matt comprit qu’il s’agissait en fait de troncs d’arbres, mais des troncs aux dimensions dignes de la Forêt Aveugle. Quatre masses colossales dont il ne restait en fait que l’écorce, vides comme des sarbacanes, parées à servir de tunnels entre chaque rive et supportées par les trois aiguilles blanches.
– C’est assez solide ? s’inquiéta Matt.
– Oui, ne t’en fais pas. L’écorce est si épaisse qu’on pourrait y faire traverser un train de marchandises ! le rassura Lily.
– Ce rift, il n’était pas là avant la Tempête, n’est-ce pas ?
– Non, en effet. La terre a beaucoup changé à ce moment-là. Le pire c’est au sud. Le monde là-bas a littéralement été transformé, à ce qu’il paraît !
– En quoi ?
– Je l’ignore, mais tu pourras demander à Neverland, des rescapés du sud y vivent.
Ils accélérèrent pour atteindre le bord du pont avant que le soleil ne décline dans le ciel, et Piotr opta pour une traversée immédiate plutôt qu’un bivouac du côté Ozdult.
– Au pire on pourra s’arrêter dans un de ces troncs, proposa Matt, au moins on sera à l’abri.
Piotr et Edo secouèrent la tête en le regardant.
– Non, une fois qu’on s’est engagés, on ne s’arrête surtout pas. Une fois dedans, on ne crie pas, on ne court pas, et on ne mange pas. Rien qui puisse attirer l’attention.
– L’attention de qui ?
Personne ne répondit, ce qui agaça encore plus Matt.
Le premier segment mesurait bien deux cents mètres de long et il était large de plus de dix mètres. Plume posa une patte sur l’intérieur de l’écorce et Lycan vint à leur niveau. Lily tenait une lanterne qu’elle venait d’allumer.
L’intérieur sentait le champignon, une odeur de terre humide, de moisissure.
Les deux chiens s’enfoncèrent dans l’obscurité et Matt fut surpris de ne pas voir la lumière du jour à l’autre extrémité, avant de sursauter lorsqu’une liane lui effleura le visage. Il y en avait partout, des racines marron qui tombaient du plafond, tapissées d’un duvet soyeux, et Matt comprit qu’elles tressaient un voile qui occultait les deux extrémités.
– Faut-il s’attendre à un danger particulier ? s’enquit-il.
– Si nous ne faisons pas de bruit, non. Les parasites ne chassent que ce qui les dérange.
– Les parasites ?
Lily leva sa lanterne devant elle et, après une courte hésitation, elle tourna la molette pour faire monter plus de mèche et augmenter la puissance lumineuse.
– Je pense qu’on peut bien se permettre d’y voir un peu mieux…
Elle tendit le bras au-dessus de sa tête et Matt aperçut la forêt de lianes qui les entourait comme la chevelure de l’arbre. Puis il distingua les choses qui pendaient tout en haut.
Il ne sut dire tout de suite s’il s’agissait de singes ou de chauves-souris, avant de comprendre que c’était un peu des deux à la fois. Des centaines, semblables à de petits gorilles tout noirs, enveloppés dans de grandes ailes de cuir.
Plusieurs têtes sortirent de la protection des membranes veinées et des yeux blancs s’ouvrirent pour scruter ce qui les sortait de leur sommeil.
Lily abaissa aussitôt l’intensité de sa lanterne.
– Mieux vaut ne pas les réveiller, dit-elle.
– Ils n’ont pas l’air très amicaux.
– Tant qu’on ne les ennuie pas, nous ne risquons rien.
– Et sinon ? Qu’est-ce qu’il faut faire ? Qu’est-ce qu’ils n’aiment pas ? Le feu ? L’eau ?
– S’ils décident de descendre il n’y aura rien à faire, Matt Carter. Ils sont des milliers dans chaque tronc. Personne ne ressort vivant d’ici si les parasites se mettent en chasse.
Matt songea alors à toute la distance qu’ils avaient encore à parcourir et il frissonna.
Derrière lui, les roues du chariot couinaient en roulant sur des morceaux de lianes pourries. La horde de chiens suivait, lentement. Silencieuse.
Lorsqu’ils débouchèrent sur l’autre bord du rift, le soleil s’était couché et rosissait sa traîne piquetée de centaines de petits diamants étincelants. Matt avala une longue lampée d’air frais. Le voyage dans les tunnels d’écorce l’avait angoissé plus qu’il ne se l’était avoué et il se détendit enfin après quelques mètres à l’extérieur. Le chariot de Piotr suivit et ils attendirent que toute la colonne de chiens fût sortie pour se remettre en route.
Edo désigna une lueur mouvante dans une clairière, à moins d’un kilomètre.
– C’est un campement des nôtres. Maintenant que nous avons quitté les terres des Ozdults, nous pouvons nous rassembler !
Le cœur de Matt bondit dans sa poitrine. L’idée de retrouver les siens, les survivants du naufrage, l’exaltait au plus haut point. Secrètement, il espérait revoir Ambre. L’attente devenait insupportable.
Sa joie fut de courte durée en découvrant qu’il ne s’agissait que d’un petit groupe d’une quinzaine d’individus dont la plupart étaient des Fantômes de Neverland. Malgré tout, au milieu de quelques visages familiers qu’il avait déjà aperçus sur le Vaisseau-Vie – voire, pour certains, recrutés à Eden plus de quatre mois auparavant – il tomba nez à nez avec un garçon blond et pâle, presque aussi grand que lui, d’environ seize ans.
– Archibald ! s’écria Matt.
– Matt ! Tu es vivant ! Je le savais !
– Clara est avec toi ?
– Elle est avec un autre groupe, un des Pionniers a pu nous faire communiquer. Ils sont devant nous.
– Et Ambre ? Tu l’as vue ?
L’ambassadeur Pan pinça les lèvres et secoua la tête d’un air résigné.
En voyant Matt, l’un des membres de l’Alliance des Trois, les survivants du naufrage se mirent à chuchoter entre eux et des sourires rassurés vinrent réchauffer leurs lèvres tout autant que leur cœur. Matt savait que depuis la guerre contre Malronce, Ambre, Tobias et lui avaient acquis une réputation presque exagérée. Pour beaucoup, ils étaient au-delà de héros de légendes, auprès de qui il ne pouvait rien advenir de mauvais. Pendant une bonne heure, Matt fut mal à l’aise avec tous ces regards qui pesaient sur ses épaules. Il eut du mal à se détendre malgré la présence d’un feu réconfortant, le premier depuis longtemps.
Archibald, comme une grande partie de l’équipage du Vaisseau-Vie, ne savait pas ce qui s’était passé cette terrible nuit, et il harcela de questions Matt qui lui expliqua tout bas, pour que personne d’autre n’entende, ce qu’il savait. Le vol du Testament de roche, probablement par des Tourmenteurs comme l’avait senti Ambre, la cabine de Tobias en feu…
– Que va-t-on faire ? s’alarma l’ambassadeur malgré son flegme habituel. Si Entropia se déverse en Europe et que nous n’avons aucun moyen de trouver le dernier Cœur de la Terre, faut-il fuir encore ? Pour aller où ?
– Je ne sais pas, Archi, je ne sais pas.
– Où que nous allions, Entropia n’aura de cesse de s’étendre, Ggl finira par recouvrir le monde !
Il avait parlé un peu trop fort et plusieurs Pans tremblèrent en l’entendant. Matt lui posa une main sur le genou pour l’inviter à se calmer.
– D’abord allons à Neverland, nous ferons le point sur nos troupes à ce moment.
– Et nous tenterons de joindre Eden, via le projet Apollo.
– Les églises ?
Matt grimaça.
– C’est que…, continua-t-il en songeant à sa dernière expérience. J’ai bien peur que la présence d’Entropia nuise grandement à la communication via les esprits.
– Il faudra essayer, savoir où ils en sont ! Si Ggl est à Castel d’Os comme tu l’as rapporté, peut-être que ses forces ont quitté l’Amérique, ou au moins ont stoppé leur progression ! Il ne peut pas être partout à la fois !
– Peut-être, murmura Matt sans trop y croire.
Cette nuit-là, bien qu’il fût à nouveau avec quelques-uns de ses camarades, Matt dormit mal. Il songeait à ceux qu’il avait retrouvés et ceux qui allaient suivre, mais surtout à tous ceux qu’il ne reverrait plus jamais, et dont à présent les corps flottaient dans les profondeurs glacées de la Manche.
Ils menèrent bon train pendant trois jours, engloutissant les kilomètres. Matt avait proposé de remplacer les deux chevaux épuisés qui tiraient le chariot par des chiens qu’il changeait chaque matin, et le convoi gagna en vitesse tandis que les deux hongres suivirent avec plus d’entrain maintenant qu’ils étaient débarrassés de leur charge. Ils rejoignirent cinq autres caravanes à mesure qu’ils se retrouvaient tous sur la même route et, chaque fois, Matt découvrait des visages familiers qui avaient voyagé avec lui sur le Vaisseau-Vie. Son enthousiasme explosa lorsqu’ils rattrapèrent un petit groupe au milieu duquel voyageait une grande brune à la frange bien marquée : Tania. Matt lui sauta dans les bras et la serra contre lui pendant une longue minute. La voir lui donnait à nouveau de l’espoir, et il eut du mal à la lâcher dans les heures qui suivirent.
Le midi du quatrième jour de voyage depuis le rift, ils étaient près de quarante Pans, dont presque les deux tiers étaient des survivants du Vaisseau-Vie, escortés par une soixantaine de chiens géants.
Après avoir traversé une région de petites montagnes qu’ils avaient contournées par des cols de basse altitude, ils avaient filé sur d’immenses plaines avant de gagner une fois encore des forêts interminables. L’Europe semblait en être recouverte. Des collines escarpées les encadraient et il fallait connaître la région pour y trouver son chemin, car ils croisaient au moins deux fois par jour d’autres routes aussi larges que celles qu’ils empruntaient.
– Où mènent-elles ? avait demandé Matt.
Ce fut Edo qui répondit :
– Elles traversent toute la zone franche, de villages en tavernes, ou vers le nord en terres folles, mais aussi vers…
– Les terres folles ? Qu’est-ce que c’est ?
– Un pays bizarre. Là-bas on raconte que tout est contrôlé par des… tableaux. Des toiles de maîtres qui parlent, les sujets peints sont capables de se faire entendre et d’écouter. Les hommes leur obéissent, terrifiés à l’idée d’être « dessinés », ce qui, je crois, signifie être transformé en tableau à son tour, et l’âme serait ainsi volée à jamais. Je crois que tout ça est largement exagéré. Aucun Pionnier n’a jamais vu un seul tableau parler, mais il est vrai aussi que nous n’avons pas été très loin au nord. Ce nouveau monde est plein de légendes et il faut souvent faire la part du vrai et du faux.
– Et les gens au nord sont au service d’Oz ?
– Ils sont… neutres. Quand Oz demande quelque chose ils acceptent, sans pour autant être envahis par les armées de l’empereur.
– Avec l’arrivée d’Entropia, tout cela va changer…
– Et puis d’autres routes vont vers le sud, vers Mangroz. C’est une région immense, faite de marécages formidables, avec plusieurs cités commerciales. C’est bien, on y trouve presque tout, en revanche c’est dangereux, plein de brigands, de pirates et de créatures malicieuses.
– Les Pans y sont admis ?
– Bien sûr. Nous pouvons aller partout en zone franche. Mais c’est à nos risques et périls. Lily connaît bien Mangroz.
La jeune fille jeta un regard glacial au Pionnier et Matt comprit qu’il ne fallait pas évoquer ce sujet avec elle. Chacun avait le droit à ses blessures personnelles après tout.
– Et plus à l’est, qu’est-ce qu’il y a ? demanda-t-il.
– Des forêts infinies, quelques villages et puis… Personne ne sait vraiment. Le monde est trop vaste, et nous manquons de structures de communication, d’explorateurs… On m’a rapporté un jour l’existence de montagnes terribles très très loin au sud-est, une région hantée où, la nuit, des formes humanoïdes sortent de leur tanière pour dévorer les humains qui osent sortir de leurs bunkers, mais c’est peut-être encore un conte pour effrayer les cœurs sensibles.
Matt repensait à tout cela en descendant une pente raide vers une vallée encaissée. Plusieurs torrents dévalaient du sommet des hautes collines et des cascades se déversaient le long des falaises, comme des mèches argentées de cheveux d’anges.
Puis les parois se resserrèrent encore et la caravane passa sous une arche de pierre naturelle ensevelie sous des lianes vertes qui pendaient telle une herse gigantesque à moitié relevée.
– Nous entrons sur le territoire de Neverland, annonça Edo sur son cheval, affichant un air enfin serein.
Matt se mit à guetter, mais les conifères étaient trop hauts pour lui permettre de voir quoi que ce fût. En revanche il eut rapidement le sentiment d’être observé. Au-delà des quelques chiens qui flanquaient le convoi, il scruta la forêt et devina de minuscules formes tapies entre les branches, parfois même il capta le regard d’une paire d’yeux jaunes qui les sondait.
– Edo ! C’est normal ces bestioles dans les arbres ?
– Fais comme si de rien n’était, c’est préférable.
– Mais… je croyais que nous étions chez vous ?
– Oh, nous sommes à Neverland, oui, mais de là à dire que ce sont nos terres, non, je n’irais pas jusque-là. Nous sommes sur leur territoire. Toutefois, rassure-toi, ils nous tolèrent de bonne grâce.
Matt n’en fut pas plus détendu pour autant. Plus il détaillait les sapins autour d’eux, plus il remarquait la présence de petites formes sombres par dizaines, plaquées contre les troncs ou les branches, sans parvenir à en identifier la nature exacte.
Puis les falaises de chaque côté s’effacèrent d’un coup, et une immense plaine forestière bordée de montagnes enneigées s’étala à leurs pieds.
Et à moins d’une lieue, dressé sur un éperon rocheux, un château blanc surgit dans le ciel, tel un bijou posé dans son écrin. Un immense donjon trônait, dominé par des tourelles rondes et flanqué de tours massives. Des ailes hautes prolongeaient le donjon, elles-mêmes dominées par des clochers effilés et de larges beffrois semblables à des phares qui guidaient le visiteur dans cette improbable vallée.
Matt n’avait jamais vu un lieu aussi féérique, une architecture aussi complexe.
C’était un véritable château des temps anciens, tout en verticalité, cherchant son inspiration dans les nuages. Une vision digne des contes pour enfants.
À peine la caravane avait-elle franchi le col que des cors se mirent à sonner depuis la plus haute tour du donjon.
Neverland leur souhaitait la bienvenue.