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Le tournant des années 210-209

Le maintien des positions puniques en Italie méridionale

En Italie, la chute de Capoue a contribué à affaiblir la position d’Hannibal Barca, incapable de protéger les cités alliées, si éloignées les unes des autres. Entouré d’armées ennemies, il ne peut se permettre de laisser des garnisons importantes sans prendre le risque de dégarnir ses troupes et de s’exposer, ainsi diminué, sur le champ de bataille. Aussi, lorsqu’il paraît évident que les cités attendent la meilleure occasion pour se livrer aux Romains, Hannibal se résout à adopter de contraignantes mesures. Le stratège punique privilégie les cités les plus importantes à ses yeux, au détriment d’autres, qu’il n’hésite pas à faire évacuer. Des déplacements de population sont opérés dans les cités les moins fidèles. La perspective de leur ralliement à Rome les fait même livrer au pillage. C’est donc par trahison que M. Marcellus, consul pour la quatrième fois, s’empare de Salapia pendant l’été 210, perte d’autant plus douloureuse pour Hannibal qu’il y perd 500 précieux cavaliers numides. Une garnison punique de 3 000 hommes est anéantie après les prises de Marmoreae et Mélès, dans le Samnium.

Le proconsul C. Fulvius Centumalus, de son côté, espère s’emparer d’Herdonae, sur la base de rumeurs faisant état de la volonté des habitants de la cité de quitter le parti carthaginois. Hannibal ayant rejoint le Bruttium après la prise de Salapia, le proconsul vient camper près d’Herdonae, à la tête de deux légions. Alerté par ses espions sur place, le Barcide compte bien tirer parti de cette situation, d’autant qu’on lui a rapporté la situation défavorable du campement romain, dans une position peu sûre et sans postes de garde. C’est là une occasion pour Hannibal de réparer, en partie, les dégâts causés par les chutes de Capoue et Salapia auprès de ses alliés apuliens et campaniens. Le stratège rallie l’Apulie à marche forcée, à l’été 210, et surprend le proconsul romain retranché dans son campement. Pendant que la cavalerie punique harcèle le camp, Hannibal et le reste de l’armée se présentent de l’autre côté de la ville, trompant ainsi le proconsul, qui ne pense avoir affaire qu’à une petite troupe. Hannibal tombe sur le gros de la troupe romaine, qu’il parvient à fixer, pendant que la cavalerie numide attaque sur les arrières. Ainsi enveloppés, les fantassins romains cèdent rapidement. Ceux qui ne parviennent pas à s’enfuir sont massacrés : 13 000 soldats, 11 tribuns militaires et C. Fulvius Centumalus lui-même restent sur le champ de bataille. Ne pouvant espérer conserver Herdonae dans l’alliance punique, Hannibal fait raser la cité et exécuter ses chefs, tandis que la population est déplacée à Métaponte et Thourioi. Renforcé par les rescapés de l’armée de C. Fulvius Centumalus, le consul Marcellus choisit de suivre à la trace Hannibal Barca. Les deux armées engagent même une bataille au résultat indécis à Numistro, en Lucanie, suivie d’une série d’escarmouches sans grands résultats en Apulie.

La campagne d’été en Campanie, en Lucanie et en Apulie est particulièrement dévastatrice pour les régions concernées. Hannibal a plus ou moins réussi à contrôler, un temps, un grand territoire comprenant, outre les régions citées, la Calabre, une partie du Samnium et le Bruttium. Et même s’il ne les domine pas entièrement, pratiquement toutes les forces vives de ces territoires sont mobilisées pour défendre leurs terres, dans un camp ou dans un autre, et les ravages causés empêchent Rome de lever correctement des recrues ou des impôts. Le poids de ces lourdes contributions est donc essentiellement supporté par les cités alliées et les colonies, mais aussi par les citoyens romains.

La crise financière et sociale romaine

Nous avons vu que Rome avait multiplié les expédients financiers pour prolonger la guerre dès les lendemains de la défaite de Cannes : augmentation des impôts, doublés en 216 ; recours à la générosité populaire ; crédits contractés auprès de publicains, comme en 214 ; dévaluations monétaires, avec une nouvelle réduction de l’as en 209 : cette année-là, le denier vaudra 16 as au lieu de 10. Les impôts exceptionnels sont fréquents : après ceux de 214 – levés sur les citoyens possédant plus de 50 000 as et destinés à équiper la flotte romaine –, l’annonce en 210 d’une contribution exceptionnelle pour la flotte romaine, et vu la misère de la plèbe, manque de provoquer une émeute. Les emprunts se multiplient : en 210, un emprunt national est lancé pour pallier le refus populaire du nouvel impôt contesté. Les sommes récoltées ne commencent à être remboursées qu’à partir de 204. L’utilisation, en 209, du Trésor sacré, conservé à cet effet dans le temple de Saturne, témoigne de la détresse des finances publiques à cette date.

L’exaspération est à son comble à Rome et chez les alliés en cette période charnière que sont les années 210-209. Douze colonies romaines refusent littéralement de contribuer à l’effort de guerre et espèrent même, d’après Tite-Live, contraindre Rome à mettre fin au conflit et à traiter avec Hannibal ! Le sort réservé aux deux légions rescapées de Cannes fait écho à ces tensions politiques et sociales : essentiellement composées d’hommes de droit latin et d’alliés, elles ont été cantonnées en Sicile et ont fait l’objet de mesures draconiennes pour avoir fui le champ de bataille en 216. La sévérité à l’encontre de ses soldats – qui contraste avec la politique d’Hannibal consistant à les libérer – a progressivement suscité incompréhension et colère chez les alliés et les colonies au point d’en arriver à contester la direction politique et militaire romaine. En 208, l’Etrurie menace de faire défection avant que la perspective d’une intervention romaine ne contienne ses velléités de soulèvement : une légion romaine stationne en permanence chez les Arretini et des otages sont exigés comme gages de bonnes conduites. Que se serait-il passé si l’armée punique conduite par Asdrubal Barca avait réussi, en 207, à rejoindre celle d’Hannibal Barca ? Quelle aurait été, dans ce cas, la réaction des populations alliées de Rome qui se remettaient à peine des ravages causés sur leur sol par Hannibal Barca ? Même en 205, malgré la victoire en Espagne et le retranchement d’Hannibal dans le Bruttium, Rome n’est pas en mesure de financer l’expédition africaine de P. Scipion ! Elle est même contrainte, cette année-là, de confisquer et de vendre des terrains publics en Campanie pour renflouer ses caisses.

En réalité, ce sont les victoires remportées en Sicile et en Sardaigne qui ont permis à Rome de continuer la guerre. La dépendance dans laquelle se trouve la cité latine vis-à-vis des contributions sardes et siciliennes explique d’ailleurs le stationnement permanent de deux légions dans chacune de ces îles. La présence d’Hannibal en Italie méridionale et les ravages causés aux terres les plus fertiles de la péninsule ont d’autant plus privé les Romains de ses richesses que le stratège punique a, en partie, ravagé et pillé le territoire de Rome en 211. C’est cette délicate situation financière et économique qui explique en grande partie l’acharnement avec lequel les Romains pillèrent Capoue, Syracuse et, comme on va le voir, Carthagène, Agrigente et Tarente.

Les chutes de Carthagène, Agrigente et Tarente

Le rétablissement de l’hégémonie punique en Espagne préoccupe au plus haut point Rome, qui redoute qu’Asdrubal Barca ne parvienne à franchir les Pyrénées pour atteindre l’Italie. Aussi se décide-t-elle à nommer un nouveau chef, doté d’un imperium proconsulaire, pour reprendre la main en Espagne. A la fin de l’automne 211, les comices centuriates élisent P. Cornelius Scipion fils, sans doute grâce au lobby de l’influente famille des Cornelii. Malgré son jeune âge, 25 ans, le fils du proconsul tué sur les bords du Guadalquivir l’année précédente est choisi pour son ascendance, mais aussi pour ses états de service, depuis la bataille du Tessin jusqu’à la bataille de Cannes, où il a officié en tant que tribun militaire. Un courant hagiographique, perceptible chez Tite-Live et à un degré moindre chez Polybe, présente même l’élection du jeune homme comme la conséquence de signes divins, lesquels vont déterminer l’évidence de sa nomination et l’exonérer du cursus normal à satisfaire avant d’accéder à un tel poste. Enfin, le jeune Scipion reçoit là, presque en héritage, un pays avec lequel la famille des Cornelii avait établi des liens particuliers. S’inspirant du modèle barcide, les Scipions vont progressivement développer une idéologie de la victoire en Hispanie.

Secondé par le propréteur Julius Salinus, P. Scipion fils débarque à Ampurias avec une flotte d’une trentaine de quinquérèmes transportant 10 000 fantassins et 1 000 cavaliers. De là, il marche vers Tarragone, la flotte le suivant par mer. Il y fait reconnaître son hégémonie politique au milieu d’une assemblée regroupant les alliés espagnols des Romains : Scipion ne fait que se conformer aux us politiques locaux, un peu comme le firent Asdrubal le Beau et Hannibal. Assuré de la tiédeur des alliances puniques au sud de l’Ebre, et conforté par le désaccord entre Asdrubal Barca et le général envoyé par le sénat carthaginois, Asdrubal ben Gisco, Scipion estime que la situation est mûre pour passer à l’offensive. Aussi passe-t-il l’hiver à préparer ses troupes et les cités alliées. Les chefs puniques campant à plus de dix jours de marche de Carthagène, pour le plus proche d’entre eux – Asdrubal Barca dans le pays des Carpétans, Asdrubal ben Gisco entre Gadès et l’embouchure du Tage et Magon Barca en Bétique –, Scipion décide de profiter de l’occasion pour frapper un grand coup. Le projet est de s’emparer de la métropole punique, seul port d’Espagne capable d’accueillir une flotte. Il a appris que seuls 1 000 hommes défendent la citadelle de la cité.

Laissant 5 000 fantassins et 500 cavaliers à la disposition de J. Silanus, avec pour mission de sécuriser les territoires alliés au nord de l’Ebre, il traverse le Júcar au printemps avec le reste de son armée et parvient, en une semaine, devant les murs de Carthagène, pratiquement en même temps que la flotte romaine conduite par C. Laelius. Scipion établit son camp à l’est de la cité, bloquant ainsi l’isthme qui la relie au continent, tandis que la flotte ferme la baie de Carthagène, au sud. La cité est couverte au nord par une lagune, peu profonde. Ses eaux, apprend Scipion, se retirent en partie la nuit, permettant ainsi sa traversée. C’est à cet endroit précis qu’il va porter l’essentiel de sa réflexion : c’est de ce côté que les défenses de la cité sont le plus vulnérables. La nuit tombée, il fait démarrer une attaque de diversion sur un autre point de l’enceinte de la cité, tandis que 500 hommes munis d’échelles traversent la lagune et escaladent sans peine les murs. Puis, surprenant les défenseurs sur leurs arrières, ils parviennent à ouvrir les portes aux troupes romaines, qui s’emparent sans coup férir de la ville. La citadelle, où était retranchée une garnison de 500 soldats puniques, se rend sans combattre.

Le butin amassé est immense : les Romains mettent la main sur le formidable arsenal militaire – balistes, catapultes, armes en tout genre – stocké dans la cité, ainsi que sur un trésor de guerre équivalent à 600 talents ; dix-huit galères sont également saisies. La cité retenait également les otages espagnols, véritable trésor politique pour la cause romaine en Espagne. Leur libération sans rançon assure à Rome de nouvelles alliances. Les citoyens de la cité sont libérés alors que le corps des artisans, au nombre de 2 000, est réemployé au service des Romains. Les quinze sénateurs carthaginois faits prisonniers au cours de la prise de la cité sont dépêchés à Rome comme témoignages de la récente victoire. Scipion consacre le reste de l’année à exercer ses troupes terrestres et navales et à renforcer les défenses de la cité. Il prend un soin particulier à relever les défenses faisant face à la lagune. Puis, après avoir laissé une garnison suffisante à Carthagène, il retourne à Tarragone, où il fait réunir l’assemblée des peuples ibériques, renforcée par des députations de populations nouvellement ralliées à la puissance romaine.

En Sicile, après avoir reçu les députations des cités locales, traitées différemment selon leur rapport à Rome, Marcellus peut se consacrer aux forces puniques. Celles-ci, concentrées près d’Agrigente, sont dirigées par trois chefs : Epicyde, Hannon, qui a remplacé Imilcon, et Muttinès, dépêché par Hannibal Barca en personne pour remplacer Hippocrate. Officier d’origine libyphénicienne, Muttinès ne tarde pas à montrer l’étendue de ses compétences. Placé à la tête de la cavalerie numide, le natif d’Hippone mène une énergique campagne, semant la désolation en territoire ennemi et contribuant à maintenir la dynamique antiromaine en Sicile occidentale. Enhardis par ces succès, Hannon et Epicyde se décident à prendre l’initiative à leur tour et viennent camper près d’Himère à l’hiver 212. A l’annonce de ce mouvement, Marcellus se met en marche afin d’étudier la stratégie ennemie. Muttinès ne lui en laisse pas le temps : passant le fleuve avec ses troupes, il oblige les avant-postes romains à reculer, et parvient même à refouler l’ensemble de l’armée romaine dans ses retranchements au terme d’un engagement frontal.

Epicyde et Hannon, de leur côté, goûtent modérément la gloire naissante de Muttinès. Aussi lorsque l’officier d’Hannibal Barca doit se rendre à Héracléa Minoa, notamment pour régler une sédition au sein de ses troupes, les chefs puniques passent outre la recommandation de Muttinès de ne pas combattre Marcellus en son absence et proposent malgré tout la bataille aux Romains. Nous sommes à la fin de l’hiver 212-211. L’initiative prise par Epicyde et Hannon entraîne la défection de la cavalerie numide, ulcérée de voir son chef ainsi traité. Les troupes puniques, privées de l’appui des forces montées numides, cèdent au premier choc et prennent la fuite. Une dizaine de milliers sont tués, ou faits prisonniers, tandis que le reste de l’armée punique se réfugie à Agrigente.

Après le départ de Marcellus de Sicile, Carthage fait débarquer 8 000 fantassins et 3 000 cavaliers numides au printemps 211. Ces renforts encouragent le soulèvement de plusieurs cités, dont Morgantina et Mégara Hybléa, pendant que Muttinès porte la désolation dans les territoires alliés aux Romains. L’activité du chef libyphénicien est telle qu’il contribue à maintenir la situation punique en Sicile occidentale et, dans le même temps, à porter ombrage au général carthaginois Hannon, envoyé par le sénat. Ce dernier décide alors de nommer son fils à la tête de la cavalerie numide pour reprendre son autorité sur ses troupes. Aussi, lorsque le consul Valerius Laevinus arrive près d’Agrigente à l’automne 210, Muttinès n’hésite-t-il pas, à la tête de la cavalerie numide, à changer de camp et à livrer la dernière place forte punique en Sicile aux Romains. L’armée punique et alliée est taillée en pièces à l’intérieur des murs, tandis qu’Hannon et Epicyde parviennent à s’enfuir et à regagner l’Afrique, avec à peine quelques hommes. Agrigente est pillée, ses habitants vendus et ses principaux magistrats exécutés. La chute de la cité entraîne la reddition de toutes celles qui n’avaient pas encore épousé la cause romaine. La tentative punique de reprendre pied en Sicile vient de prendre fin. Le consul consacre ses derniers efforts à pacifier l’île et à y rétablir la production agricole de telle manière qu’elle puisse approvisionner l’Italie le plus tôt possible. Puis, afin d’y consolider la paix, il emmène avec lui, en Italie, 4 000 hommes, des bannis et des criminels, qui par leurs activités contribuent à semer le désordre dans l’île. Il les confie à la cité de Rhegium, avec pour mission de désoler le territoire des Bruttiens, alliés d’Hannibal Barca, afin de perturber les approvisionnements de l’armée punique. Grâce au ralliement des Numides de Muttinès et des Siciliens de l’armée punique, Rome est désormais en mesure d’aligner pratiquement deux armées complètes. Elles ne seront pas de trop pour contrôler la mise en valeur de l’île, destinée à ravitailler les armées romaines engagées sur les autres fronts.

En Italie, les consuls de l’année 209, Q. Fulvius Flaccus, pour la quatrième fois, et le vieux Q. Fabius Maximus, pour la cinquième fois, poursuivent la stratégie romaine établie par ce dernier après Cannes : protéger l’Italie et les alliés à tout prix, surveiller et empêcher Hannibal Barca de se déplacer, et attaquer partout où il ne se trouve pas pour parvenir, petit à petit, à le réduire sans prendre trop de risques. En assurant la protection intégrale et rigoureuse du territoire, Cunctator, assure à Rome la fidélité des alliés, clé du succès romain en Italie. D’autant que les forces puniques ne sont pas en mesure de le faire, à part quelques exceptions comme à Herdonae. Pendant que Q. Fulvius Flaccus se rend à Capoue, Fabius Cunctator prend la route de Tarente avec la ferme intention de s’en emparer, enjoignant à M. Marcellus de contenir, pendant ce temps, Hannibal Barca. Le proconsul romain se déplace donc au début de l’été 209 dans le pays des Canusini, que le Punique tente de soulever. Après une série d’escarmouches, M. Marcellus essuie un échec devant Canusium que Tite-Live a du mal à camoufler, puisque plus loin il avoue que le commandant romain avait non seulement échoué à contenir Hannibal, mais qu’il s’est contenté de cantonner à Venouse en pleine campagne d’été ! Pendant ce temps, le stratège punique est en effet parvenu à rejoindre le Bruttium et à faire lever le siège de Caulonia, après avoir obtenu la reddition d’une armée romaine, composée notamment des brigands siciliens. Dans l’intervalle, le consul Q. Fulvius Flaccus reçoit la soumission des Hirpini, des Lucani et des Vulcientes, qui livrent aux Romains les garnisons puniques cantonnées chez eux. Fabius Cunctator, de son côté, a déjà installé son camp près du port de Tarente, afin de mieux communiquer avec la garnison romaine de la citadelle. Une flotte romaine presse la cité du côté de la mer. Comme souvent, la décision vient d’une trahison. Celle du chef de la troupe bruttienne cantonnée pour la défense de Tarente, éperdument amoureux d’une femme dont le frère sert sous les armes de Fabius. Le Bruttien n’hésite pas à livrer la partie de l’enceinte à l’est de la cité dont il a la garde. Pendant que la flotte romaine, la garnison de la citadelle et les soldats postés aux ports font diversion, une troupe conduite par Fabius se fait ouvrir les portes de la ville, avant de tomber sur les arrières des Tarentins. Les défenseurs de la cité, cernés, sont passés au fil de l’épée, sans distinction ; le commandant punique Carthalon est également tué. Trente mille esclaves sont saisis et un énorme butin constitué. Hannibal, après avoir fait lever le siège de Caulonia, tente bien de rallier Tarente avant qu’elle ne cède. En vain. Le stratège décide alors de se retirer à Thourioi pour l’hiver.